Les leçons de Valls à la Guadeloupe !

P ersonne ne sera surpris si j'écris que je n'attendais pas grand-chose de la visi- te du Ministre de l'intérieur Manuel Valls, en Guadeloupe, après le passage sans relief du Premier ministre, il y a quelques mois.

Cette position, que certains pourraient taxer de parti-pris, découle simplement de l'observation de la façon dont il conduit la politique sécuritaire en France, un peu dans la même veine que celle menée par Nicolas Sarkozy au ministère de l'intérieur. Son traitement de la situation des gens du voyage, entre autres, les ROM, est plus qu'éloquent.

Les quelques annonces faites à la marge et qui n'annoncent pas la révolution espérée par trop de «décideurs guadeloupéens» confirment notre scepti cisme.

Valls peut-il réussir en Guade- loupe, ce qu'il n'est pas arrivé à faire en France ?

Apparemment, c'est ce que lui demandaient tous les élus, responsables économiques et autres déci - deurs guadeloupéens.

Manuel Valls dans un accent de sincérité ou conscient de son impuissance a remis les pendules à l'heure : «Je ne suis pas le père Noël a-t-il déclaré. Je ne peux pas tout faire et tout de suite. La France a perdu 12 000 policiers en 5 ans»… La flèche aux Sarkosistes.

Exit la revendication de plus d'ef- fectifs policiers. Il faut faire avec ce que vous avez, fermer le banc.

S'appuyant sur les actions initiées par les collectivités locales, Manuel Valls, enfonce le clou : «Je vois que vous n'a- vez pas entendu que les choses viennent d'en haut. Vous avez pris en main votre destin».

Comment être plus clair ? Valls n'est pas ma tasse de thé, mais comment ne pas reconnaitre qu'il a tranché avec tous ces émissaires de la République, qui depuis des lustres viennent faire un tour sous les cocotiers, les besaces pleines de promesses sans lendemain.

Le Ministre sait, il l'a dit en pointillé, la lutte contre l'insécurité n'est pas seulement une question d'engagement de for - ces de polices et de moyens judicaires. Mais, cela relève d'un projet global de société.

Alors, à tous ces élus qui l'ont interpellé, à tous les «responsa - bles» guadeloupéens qui l'ont supplié de venir pour les sauver des «hordes malfamés», Valls est venu leur dire sur le sol de Guadeloupe, c'est d'abord votre affaire occupez-vous-en.

Par delà les engagements de campagne habituels que la Guadeloupe compte pour la France, le message est sans appel : Vous êtes en première ligne pour régler les problèmes de votre communauté.

Quelle belle leçon de responsabi- lité à tous ceux qui pensent que la vérité et les solutions viennent toujours de l'autre côté de l'Atlantique, de la France.

Bravo, Valls pour ce coup de main !