Le Néo-Libéralisme, c'est quoi ?

En ces temps de délitement des valeurs que l'on pensait immuables,beaucoup de certitudes ont été ébranlées par le néo-libéralisme.Même les sociétés qualifiées il n'y a pas si longtemps de “primitives” sont en train de perdre leur identité sous la pression d'un Occident néolibéral qui série, catalogue,et dicte la norme. Elles sont en danger du fait d'une disparition rapide d'un “capital symbolique”au profit d'une macdonalisation (1) de la culture.Le néo-libéralisme impose une vision du monde qui fragilise les sociétés et les laissent en proie à l'errance.Mar gareth Thatcher avait l'habitude de dire qu'elle ne connaissait pas de cito y ens, elle ne connaissait que desconsommateurs.

C' est dans l'histoire contemporaine des Etats-Unis, berceau du néo-libéralisme, qu'il faut cher - cher l'origine de cette idéologie. Après le démantèlement de l'ex- URSS, il s'attelle fiévreusement à mettre la main sur le reste du globe et à imposer sa globalisation. On est face à un “Etat manager”, un Etat de plus en plus réduit dans sa surface mais de plus en plus renforcé dans ses structures de commandement. L'Etat Providence est mort de sa belle mort. T ous les acquis que les travailleurs ont arraché s aux démocraties libérales grâce à leur lutte et à la pression qu'exerçait le camp socialiste sur le “monde libre” se réduisent comme une peau de chagrin. Empires disloqués, nations écla - tées, voilà l'orientation que le néo-libéralisme veut imposer au sens de l'histoire. Le capital a horreur des frontières comme il a horreur des solidarités. La précarité af fecte actuellement plus de 40% des salariés des secteurs public et privé. Le mouvement rendu possible par les politiques de déréglementation financière, vise à remettre en question toutes les structures capables de faire obstacle à la logique du marché pur : nation, dont la marge de manœuvre ne cesse de décroître ; groupes de travail, avec, par exemple, l'individualisation des salaires et des carrières en fonc- tion des compétences individuel - les et l'atomisation des tra - vailleurs qui en résulte. Ainsi, s'instaurent le règne absolu de la flexibilité, avec les recrutements sous contrats à durée déterminée ou les intérims et les “plans sociaux” à répétition, et, au sein même de l'entreprise, la concurrence entre filiales autonomes, entre équipes contraintes à la polyvalence et, enfin, entre individus, à travers l'individualisation de la relation salariale.

Dans les pays du Sud l'on consta - te que les rares acquis des tra- vailleurs disparaissent inexorablement au nom du marché, de la mise à niveau des normes Iso (2) et d'une mondialisation que l'on nous présente comme inéluctable. Le but étant d'arri - ver à une armée de réserve de main-d'œuvre «docilisée» par la précarisation et par la menace permanente du chômage. Cela amène à l'autodestruction ; il n'est que de se souvenir du feuilleton des suicides de France Télécom. Le libéralisme est à voir comme un programme de “des- truction des structures collectives” (3) et de promotion d'un nouvel ordre fondé sur le culte de l'individu seul mais libre.” Le néo-libéralisme vise à la ruine des instances collectives cons - truites de longue date par exemple, les syndicats, les for- mes politiques, mais aussi et sur- tout la culture en ce qu'elle a de plus structurant et de ce que nous pensions être pérenne.

De plus, nous vivons une époque où le plaisir est devenu une prio - rité, où les carrières autrefois toutes tracées se brisent sur l'écueil de la précarité, la vie à deux ressemble de plus en plus à un CDD amoureux On peut citer comme autre perturbations inédites, le développement de l'individualisme, la diminution du rôle de l'Etat, la prééminence progressive de la marchandise sur toute autre considération, le règne de l'argent, la transformation de la culture en modes suc - cessives, la massification des modes de vie allant de pair avec l'individualisation et l'exhibition des “paraître”, l'importante place prise par des technologies très puissantes et souvent incontrôlées, comme l'internet et ses dérives, l'allongement de la durée de vie et la demande insatiable de grande santé, la désinstitutionalisation, qui sont en définitif, autant d'éléments qui contribuent à l'errance de l'individu, sujet qui devient, de ce fait, une proie et une victime du néo-libéralisme.

Dans cette révolution culturel- le libérale, bien loin d'être sortis de la religion, nous sommes tombés sous l'emprise d'une nouvelle religion conquérante, le Marché ou lem oney-théïsme. Le Divin Marché et les dix commandements implicites de cette nouvelle religion, sont beaucoup moins interdicteur qu'incitateur, ce qui produit de puissants ef fets de désymbolisa- tion, comme l'atteste le troisième co mmandement : “Ne pensez pas, dépensez!” Nous vivons dans un univers qui a fait de l'égoïsme, de l'intérêt personnel, du self love, son principepremier . Destructeur de l'être- ensemble et de l'être-soi, il nous conduit à vivre dans une cité perverse. Pornographie, égotisme, contestation de toute loi, acceptation dudar- winisme social, instrumentalisation de l'autre : notre monde est devenu sadien. Il célèbre désormais l'alliance d'Adam Smith et du marquis de Sade. A l'ancien ordre moral qui commandait à chacun de réprimer ses pulsions et ses désirs, s'est substitué un nouvel ordre incitant à les exhiber , quelles qu'en soient les conséquences. (à suivre).

“Chems Eddine Chitour”

Source : Conscience citoyenne(1) Après 14 ans de malbouffe en Bolivie et en dépit des nombreuses de promotion, Mc Donald a été contraint de fermer en 2002 ses 8 restaurants boliviens dans les villes principales de La Paz, Cochachamba, et Santa Cruz (souligné par les la rédaction des N.E.)(2) L'organisation internationale de norma - lisation (I S O) compte 1 500 normes(3) Les objectifs assignés à Nicolas Sarkozy, par la bourgeoisie selon Denis Kesler consistaient à détricoter systématiquement, le Programme mis en place par le Conseil National de la Résistance (CNR), après la fin de la 2è guerre mondiale, au profit des travailleurs. Hollande continue le détricotage (N.E.)