La dette, arme de destruction massive

Bientôt, le gouvernement socia- liste, poursuivant allègrement la politique de Nicolas Sarkozy, en permanence à la recherche d'argent frais, n'hésitera plus à détrousser les 3 /10 ans, en leur imposant une taxe sur le contenu de leur tirelire et leur livret de caisse d'épargne. Au train où vont les choses, plus rien ne peut nous éton- ner. Le célèbre humoriste Alphonse Allais disait : “Il faut prendre l'argent où il se trou- ve, c'est-à-dire chez les pauvres. Bon d'accord, ils n'ont pas beaucoup d'argent, mais, il y a beaucoup de pauvres.” Pour la bourgeoisie et le gouvernement de François Hollande, il n'y aurait aucun mal à y associer les enfants. Dunières Talis

La dette de la France pr ovient des années 80.Les dépenses publiques n'ont cessé de croître, jusqu'en 1996, alors que les recettes publiques n'ont cessé de décroître jusqu'à aujourd'hui. Depuis les années 1980, la fiscalité sur les ménages les plus riches est passée de 65% à 41%, la fiscalité sur les entreprises est passée de 50% à 33%, et même à 8% pour les grands groupes du CAC 40 (1). Evidemment, la baisse des cotisations sociales des entreprises est à l'origine du déficit de la sécurité sociale et de la réforme des retraites. La dette permet un transfert des riches - ses vers les plus riches, payée par l'ensemble de la population. Les uns hériteront de la dette, les autres de l'argent de la dette, le système et les inégalités serontperpétués.

Mais pourquoi emprunterà des banques privées, alors que l'on pourrait emprunter à bon mar - ché à la Banque Centrale Européenne? Eh bien en 1973V .G.D'Estain et G. Pompidou réforment la Banque de France en lui interdisant toute possibilité d'avance au trésor , la banque de France perd alors son rôle de service public. En 1976 R. Barre déci - de que l'Etat payera les intérêts de sa dette au-delà du taux d'in- flation, et en 1993, F. Mitterrand et J. Chirac, en application du traité de Maastricht, décident que l'Etat doit obligatoirement passer par les banques privées pour se financer.

Ceux qui pr ofitent de ce système, ce sont également ceux qui prati - quent l'évasion fiscale. Ces som- mes représentent en gros entre 600 et 800 milliards d'euros, soit environ 50 milliards d'euros par an. Plutôt que de participer au financement des services communs ou servir l'investissement industriel, ces sommes disparaissent dans les paradis fiscaux ! Ceux qui pratiquent l'évasion fiscale ce sont qui nous disent aimer la France, produire français, ceuxlà mêmes qui nous parlent de la grandeur de la France et qui écoutent la Marseillaise la main sur le cœur, mais entre la main et le cœur, il y a le portefeuille ! La dette et les intérêts de la dettes ont donc remboursés à la même catégorie de personnes qui pratiquent impunément l'évasion fiscale ! C'est-à-dire ceux qui se plaignent d'être trop taxés, qui fraudent le fisc, et ne paient pas leurs impôts, deman- dent à ceux qui travaillent de rembourser une dette qui en définitive n'est pas la leur !

La France est endettée, il faut se serrer la ceinture paraît-il, et l'on cherche des solutions qui aboutissent au final à une cure d'aus - térité pour les populations. L'on cherche à baisser le coût du travail, mais l'on oublie les 172 milliards de niches fiscales dont bénéficient les grandes entrepri - ses, et l'on ne parle pas des 200 milliards annuels qui ont été accaparés par le capital sur la part des salaires.

La dette permet d'amplifier les attaques contre les services publics, la protection sociale, les retraites, et d'obéir aux recom - mandations des marchés finan- ciers. La dette a été l'instrument d'asservissement des pays du Sud. C'est la dette qui a été responsable de nombreuses guerres et des vagues d'immi- gration massives pour fuir la misère. Au sud, avec l'appui du FMI, la dette a été le moyen pour des multinationales et riches actionnaires de contrôler et de piller les richesses et les ressources de ces pays. Maintenant, c'est encore par le biais de la dette que l'on détruit tous les acquis sociaux des pays européens. La dette est présentée comme une fatalité, alors qu'en réalité c'est une opportunité de plus qu'ont les très riches pour détrousser les plus pauvres, en mettant cela sur le dos de la fatalité.

Seul un pôle financier permettra à la France comme aux Etats européens, de se libérer de la capacité des marchés financiers qui n'ont que trop parasité l'économie réelle. La France n'a jamais été aussi riche, mais ses richesses n'ont jamais été aussi mal partagées. La priorité absolue devrait être d'éradiquer la pauvreté, la précarité et de relancer l'écono - mie par le partage, et de mettre fin à ce pillage éhonté au seul profit des actionnaires-rentiers des grandes banques internatio - nales. La captation et la confiscation des richesses produites par un petit nombre de prédateurs au détriment des peuples, devient la règle. Faut-il rappeler que les services publics sont la seule alternative à la monétisation et à la marchandisation de la santé et de l'éducation. Pour le secteur privé, un secteur public fort est une source de croissance, capable de fournir des services indispensables, ainsi que de garantir les investissements d'a - venir. On est dans une situation aberrante où jamais l'humanité n'a produit autant de richesse, mais la suppression de tous les garde-fous pour libéraliser le marché, et la destruction de tou - tes les protections et des avan - cées sociales, entraînent l'huma- nité vers des jours sombres que l'on croyait révolus. Et ce n'est pas en se lamentant que nous ferons bouger les choses...

Source : Conscience citoyenne (1) La Chambre des Agences de Change