Les cimetières sont-ils bien gérés en Guadeloupe ?

Le cimetière est un espace de droit,parce que tout être humain à des droits après sa mort,et sa dépouille mortelle doit être respectée et protégée.

Il a droit à une sépulture où sa dépouille sera inhumée, où ses cendres seront déposées, c'est la fonction des cimetières. Le respect de ces droits relève de la compétence de la commune qui doit réserver et aménager des ter- rains pour assurer dans des condi- tions prévues par la loi, l'inhuma- tion des morts. Ces terrains doivent être suffisamment étendus pour recevoir le nombre de morts qui peut survenir chaque année e n fonc- tion du chif fre de la population et des statistiques des décès connus sur plusieurs années. Le cimetière doit faire l'objet d'un plan d'aménagement précis qui fixe la répartition de l'espace entre les sépultures en terrain commun et la concession, l'emplacement des allées et la numérotation des tombes. Cet espace réservé aux personnes mortes doit être clôturé, des arbustes plantés, des points d'eau et des sanitaires prévus pour respecter les conditions d'hygiène et de salubrité. Nous avons accompagné dans pra - tiquement tous les cimetières de la Guadeloupe un proche, un ami et nous avons été souvent surpris par les dif ficultés de circuler , d'accéder à des tombes, ce qui traduit un aménagement anarchique. On note, il faut le dire, un réelef fort de garder le cimetière prop- re, mais, il faut se rendre à l'évi - dence, on ne peut plus s'occuper du traitement des défunts en se contentant tout simplement de mettre les dépouilles en terre. D'ailleurs le code général des Collectivités territoriales est très clair et précis sur cette question.

LA GESTION DES CIMETIERES

Cette gestion très encadrée par la loi relève dans les communes de la responsabilité du maire, qui est «seul chargé de l'admi- nistration» des cimetières (article L 2122-18 du Code général des Collectivités territoriales). - Il assure la police des funérailles, et à ce titre ses autorisations sont exigées pour : le transport des corps avant et après la mise en bière, l'inhumation, l'exhuma - tion, l'incinération, la réunion d'ossement, le dépôt provisoire dans un caveau, le dépôt de l'urne dans une sépulture. Il prend un règlement du cimetière afin de veiller au bon ordre, à la tranquillité publique, au maintien de la décence, de l'hygiène et de la salubrité publique. Le règlement du cimetière doit garantir la neutralité des lieux : l'organisation du cimetière ne doit pas faire preuve de mesures discrimina- toires, ni tenir compte des croyances religieuses ou politiques des défunts ou de leur famille ; - Le maire peut délivrer des conces- sions dans le cimetière, par délégation du conseil municipal.

LA TRACABILITE DES OPERATIONS FUNERAIRES

Aucun corps inhumé dans un cime- tière ne peut disparaitre. Famille et autorité doivent pouvoir retrouver trace des restes post mortem à toute réquisition. Voilà pourquoi, les services concernés de la mairie doivent reporter sur un registre tenu à cet effet toutes les opérations intervenues au cimetière avec des informations complètes : nom, sexe, date, lieu d'inhuma- tion, n°de tombe, allée, etc. La gestion des concessions requiert un suivi particulier à partir de l'acte de cession signé avec la commune.

L'INTERVENTION DES DIFFE- RENTS ACTEURS CONCERNES PAR LA MORT

Nous avons exposé les compéten- ces de la commune et les responsabilités du maire dans la gestion des funérailles et du cimetière. Mais, il est clair qu'il y a d'autres parties concernées par le traitement de cette situation à laquelle personne ne peut se soustraire. Il y a d'abord les proches du défunt qui ont la responsabilité d'organi- ser les funérailles avant de faire leur deuil en choisissant : - L'entreprise de pompes funèb - res qui dans le respect des recommandations des parents prend en charge la mise en bière, la cérémonie des obs- èques, le transport du corps - L'entreprise de fossoyeurs qui gère avec les services du cime - tière les inhumations : ouvertu - re, nettoyage, fermeture des caveaux, creusement des fosses,exhumations. En général, si le défunt a pris de dispositions de son vivant pour organiser ses funérailles et si sa volonté est respectée, les choses se passent dans la peine naturelle- ment, mais dans des bonnes conditions d'organisation.

LES CIMETIERES DE GUADELOUPE RESPECTENT-ILS LES NORMES DE GESTION ?

La question mérite d'être posée car, pour ce que nous avons pu constater dans certains cimetières, il y a quelques lacunes : - Des vivants cohabitent avec les morts, car, des cimetières deviennent des véritables dortoirs le soir Il y des clôtures qui sont des véritables passoires - La disposition des tombes ne respectant aucun plan d'aménagement, les visiteurs sont des fois contraints de marcher sur les tombes et souvent ne peuvent arriver devant la tombe du défunt La non gestion des terrains communs qui place certains cimetières à la limite de saturation - La difficulté à reprendre des concessions en état d'abandon - L'absence d'ossuaire et decolumbarium Le manque de véritable service public des cimetières dans les communes Incontestablement il faut mettre nos cimetières en conformité avec le Code général des Collectivités publiques. Mais, par-delà les obligations de la loi, il y a aussi le réelguadeloupéen. Le pays est confronté à un problème de foncier qui va rendre difficile l'extension des cimetières. Il faut donc s'engager dans la rationalisation de lagestion et la restructuration des cimetières de Guadeloupe. Il faut intégrer cette question dans les réflexions qui sont menées dans le cadre de l'aménagement du territoire et dans l'élaboration des plans locaux d'urbanisme.