LE BLOCUS DES ETATS-UNIS CONTRE CUBA : Un cas de génocide

Couverte par les clameurs provo- quées par la libération des quatre otages français du Sahel, cette nouvelle et énième mise en demeure des Etats-Unis d'Amérique du Nord par l'ONU, est passée inaperçue. Et il serait vain de penser pouvoir y trouver trace dans les médias offi- ciels et dominants,radio, télévision, presse écrite - propriétés des capitalistes, des magnats du mar- ché liés au pouvoir, chargés d'abru- tir les peuples par la diffusion de fausses nouvelles ou la pratique des mensonges par omission. En effet, le mardi 29 octobre 2013, pour la 22e année consécutive, l'Assemblée générale de l'ONU demanda aux USA de lever le blo- cus contre Cuba. Cent quatre vingt-huit (188) pays ont voté pour la levée de ce blocus, contre deux : USA et Israël. T rois micro-Etats dépendant des Etats- Unis se sont abstenus. Comme d'habitude, et une fois de plus, les USA, le “ti-mal” du “capi - talisme démocratique” piétineront comme une vulgaire serpillière, cette nouvelle résolution de l'ONU, prise à la quasi unanimité des pays membres de cette organisation. Israël fait de même avec les résolu - tions de l'ONU votées elles aussi par d'écrasantes majorités, lui enjoignant l'ordre de cesser l'implantation de nouvelles colonies de peuplement en territoire palestinien. Peine perdue ! La raison du plus fort... C'est ainsi que fonction- ne le fameux “capitalisme démocratique” au nom de l'Occident civilisé. Circulez... Dunières Talis

Depuis que la réserve fédérale des Etats-Unis a sanctionné en 2004 une banque suisse d'une amende de 100 millions de dollars (84 millions d'euros) pour avoir envoyé de l'argent à Cuba, entre autres pays, la Cubaine Maria Gonzalez, secrétaire d'une entreprise et mère célibataire, a cessé de recevoir l'aide économique que lui envoyait son fils de l'étranger. «Je ne comprends pas pourquoi ils font cela. Nous n'avons commis aucun crime. Heureusement, mon fils est en bonne santé et mes problèmes ne sont qu'économiques, mais je connais des enfants malades, qui ont besoin d'un trai- tement spécial, et leurs médica- ments tardent à arriver. On doit aller les acheter dans des pays lointains alors qu'ils pourraient être achetés tout près, aux Etats-Unis». Le blocus des Etats-Unis contre Cuba continue d'être pour le peu- ple cubain une réalité inhumaine, qui se matérialise par des dommages dont tous les secteurs de l'île ont souffert depuis plus de 50 ans. Nombreux sont les exemples qui confirment la détermination du gouvernement nord-américain de maintenir cette mesure unilatérale et extra-territoriale, en ignorant la réprobation qu'elle suscite au sein de la communauté internationale, y compris aux Etats-Unis. Un article publié le 3 mars par l'a- gence d'affaires et de finances Bloomberg, signalait que la Maison Blanche, de 2000 à 2006, a ouvert 11 000 enquêtes aux Etats-Unis pour de soi-disant violations du régime de sanctions contre Cuba. Cet article précisait également que 7 000 enquêtes ont été réalisées pour les autres pays. Par ailleurs, l'administration nordaméricaine s'acharne à traquer tout ce qui représente une possibi - lité d'af faires pour Cuba à travers son Bureau de contrôle des avoirs étrangers (OF AC), qui a infligé des amendes très lourdes à des entre - prises, des banques et à des organi - sations non gouvernementales ayant entretenu des relations com - merciales avec l'Île.

U n exemple : la sanction de plus d'un million de dollars à la Great Western Malting Co, pour avoir facilité la vente, à travers une filiale étrangère, de malt d'origine non étasunienne à Cuba, ou l'amende de plus de 8 millions infligée à la banque Tokio Mitsubishi UFJ, pour des virements financiers impliquant un groupe de pays, dont Cuba, au motif qu'elle violait les sanctions économiques imposées par les Etats-Unis. Ridicule la pénalité de 6 500 dollars imposée au citoyen nord-américain Zachary Sanders pour avoir voyagé à Cuba sans l'autorisation du Département du Trésor, ou l'empêchement de l'achat de 100 exemplaires du livre de Salim Lamrani : Etat de Siège. Les sanctions économiques des Etats-Unis contre Cuba, par l'association britannique Cuba Solidarity Campaing à la maison d'édition new-yorkaise Monthlyn Review Press. Le fait que Cuba soit obligé d'acheter des médicaments, des réactifs, des pièces de rechange pour des équipements de diagnostic et de traitement, d'instruments et d'autres intrants sur des marchés lointains, ainsi que le recours à des intermédiaires, entraînent un ren chérissement très fort des coûts. Cela a une influence directe sur la population, et provoque une dégradation de la qualité des services sanitaires de la population. Le secteur de l'alimentation est l'un des plus touchés, car il figure parmi les principaux objectifs du blocus de rendre par la faim et le décou- ragement la population cubaine. Même lorsque l'achat de certains produits agricoles et alimentaires des Etats-Unis est autorisé, ce type de transaction se fait sous un régi- me inégal, car Cuba ne peut pas vendre ses produits sur le marché nord-américain, et n'a pas le droit d'utiliser le dollar étasunien dans ses transactions, entre autres restrictions. L'éducation, la culture et le sport sont également frappés en perma - nence par cette guerre écono - mique. Du fait de cette poli - tique, Cuba n'a toujours pas accès au marché étasunien, plus proche, pour acheter des four - nitures scolaires et des matières premières, ni pour échanger des informations scientifiques, culturelles et sportives.T out aussi sévères sont les mesures visant à interdire ou conditionner le développement normal des échanges universitaires, les voya - ges d'étudiants et des professeurs, le flux d'informations scientifiques par diverses voies, la dif fusion et la rétribution adéquate en fonction des résultats dans le domaine académique et l'achat d'intrants, de moyens et d'outils pour l'enseignement, la recherche et le travail scientifique en général. De même que le commerce exté- rieur, les investissements étrangers sont la cible du blocus écono- mique, en tant que secteurs essentiels du développement cubain. L'augmentation du fret et du transport maritime, ainsi que les pressions dont font l'objet les entreprises étrangères, entravent le processus d'investissement et l'économie cubaine en général. Les secteurs de la construction, du tourisme, des communications, de l'énergie et des mines, de l'aéronautiqe civile, entre autres, sont également durement frappés, du fait des coûts financiers plus élevés, associés à l'interdiction des transactions bancaires et aux frais additionnels obligatoires auxquels ils sont soumis par la politique obsessionnelle, inhumaine et méprisable des Etats-Unis contre la Révolution cubaine.

Livia Rodriguez Delis - Source : L.G.S.