15e RENCONTRE INTERNATIONALE DES PARTIS COMMUNISTES ET OUVRIERS Un grand moment d'échanges et d'engagement révolutionnaire

Au lendemain de l'effondre- ment du mur de Berlin et de la chute des régimes socialistes de l'Europe de l'Est, beaucoup avait misé sur ces événements pour annoncer la «mort du Communisme». La plupart des Parti Communistes, dont le nôtre, ont eu à subir le départ de militants emportés par les sirènes bourgeoises qui leur prédisaient un meilleur ave - nir en dehors de leurs partis, une «rénovation», voire une «renaissance» sous des cieux plus radieux, que leur offriraient d'autres organisations politiques. Hélas !!! Trois fois. Certains partis ont mêmes disparus, souvent sous des menaces et la répression, tandis que d'autres ont été et sont encore interdits. Mais beaucoup ont résisté aux bouleversements, se sont même renforcés idéologiquement, après ce que l'on peut considé - rer pour la plupart, comme une saine épuration. Peu à peu, le «Mouvement Communiste international» a repris du poil de la bête, des liens d'amitiés et de fraternité se sont reconstitués ou renforcés. C'est donc dans le droit fil de ce processus que c'est tenue du 08 au 10 novembre courant à Lisbonne au Portugal, la 30715217me Rencontre Internationale des Partis Communistes et Ouvriers», à laquelle le Parti Communiste Guadeloupéen a répondu présent

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UN GRAND MOMENT D'ÉCHANGES ET D'ENGAGEMENT RÉVOLUTIONNAIRE

Ce rassemblement fut un grand moment d'échanges et d'engagement révolutionnaire auquel ont pris part 75 Partis, venus de 63 pays des 5 continents. De plus, 14 autres Partis qui n'avaient pu être présents pour diverses raisons, ont adressés des messages de salutations et d'en- couragement aux participants. Durant les trois jours, toutes les délégations ont eu à s'exprimer à la tribune pour parler de la situation de leur pays, et à apporter leur solidarité avec les luttes en cours sur tous les continents «contre l'impérialisme, le capitalisme, pour le progrès social, l'indépendance et la sou - veraineté nationale des peuples, la paix, le droit au développement économique et social…». Elles ont dénoncé l'usage que fait le grand capital des structures dont il se dote, telle l'Union Européenne, afin d'«imposer aux travailleurs et aux peuples, la régression sociale», en s'atta - quant violemment aux condi - tions de vie des masses, souvent arrachées de hautes luttes. T our à tour , les intervenants ont évoqué la situation de leurs pays respectifs. Ceux qui poursuivent leur marche vers le Socialisme et le Communisme, ceux dont les peuples sont en luttes dans des conditions de vie qu'imposent les régimes dirigeants. La 15ème Rencontre a jeté un regard particulier sur les conflits qui touchent bon nombre de pays en ce moment ; elle a par ailleurs arrêté 30713 Lignes direc - trices d'actions communes» à mener de part le monde (voir Nouvelles Etincelles du 14 novembre, page 17). Félix Flémin, le Secrétaire Général qui dirigeait la délégation du Parti Communiste Guadeloupéen, en compagnie de Fred Sablon, le Secrétaire aux Relations Internationales, a fait une intervention qui a recueilli une attention particulière de la part de l'ensemble des participants à la rencontre. Il faut savoir en effet que le PCG était l'un des rares Partis présents qui venait d'un pays encore colonisé. Autant dire que le cas et la situation de la Guadeloupe évoqués par le Secrétaire Général, a attiré l'attention de plus d'un. «Comment la France, pays des Droits de l'Homme peut-il se targuer en plein 21ème siècle, d'avoir encore des colonies ?», s'est étonné alors un membre d'une délégation au cours d'un échange bilatéral.

LA SOLIDARITÉ INTERNATIONA- LISTE À L'ÉGARD DE LA LUTTE QUE MÈNE LE PCG CONTRE LE COLONIALISME

Après avoir brossé le tableau qu'offre la Guadeloupe aujourd'hui, Félix Flémin a sollicité la solidarité et le soutien interna - tionaliste des Communiste du monde pour : «- obtenir la réinscription de la Guadeloupe sur la liste à l'ONU des pays à décoloniser ; - imposer à la France la reconnais- sance du Droit à l'autodétermination du peuple guadeloupéen ; - l'exercice effectif de ce droit naturel imprescriptible». Une motion fut proposée en ce sens aux participants à la 15ème Rencontre internationale, et c'est sans hésitation que plusieurs dizaines de signatures furent enregistrées dans la foulée de l'intervention. D'autres délégations qui devaient prendre l'attache de leurs directions avant d'apposer leurs signatures ont, dès leur retour dans leurs pays respectifs, confirmé leur volonté de soutenir l'initiative. Il en est ainsi par exemple du Parti desT ravailleurs Belges. Mais le combat porté au plan international par le PCG, qui a saisi l'opportunité qui lui était offerte, ne peut aboutir par la seule initiative des Communistes. Il doit être relayé, et ne pourra être soutenu efficacement que dans le cadre d'un large Front anticolonialiste guadeloupéen, qui s'appliquera à le populariser afin qu'il devienne l'exigence de la majorité de notre peuple.

LE PARTI COMMUNISTE PORTUGAIS SOLIDAIRE LUI AUSSI

Profitant de sa présence à Lisbonne, la délégation du PCG a rencontré la direction du PC Portugais. Ce fut l'occa- sion de remercier le PCP d'avoir invité le PCG à participer à la 15ème Rencontre. De même, les hôtes portugais ont exprimé leur satisfaction de renouer et d'approfondir leurs relations avec les Communistes guadeloupéens. Ils ont réaffirmé leur solidarité avec la lutte de décolonisa - tion que mène le PCG, profitant au passage de souligner que le PCP demeure un parti patriotique, un patriotisme qui s'est exprimé notamment au cours de la longue lutte contre le fascisme et la dicta - ture dans leur pays. Et dans cette lutte, un leader a été remarquable : Alvaro Cunhal qui, s'il était vivant, aurait eu aujourd'hui 100 ans. D'ailleurs, une imposante manifestation populaire a eu lieu à son honneur à l'issue de la 15ème Rencontre, le dimanche 10 novembre, dans la soirée. A voir l'engouement des délégations présentes, au regard des excellents résultats qu'obtiennent un peu partout les Partis Communistes et Ouvriers qui sont sur le terrain en permanence, notamment lors de récentes élections dans leurs pays (Chili, Inde, Afrique du Sud, Portugal…), on est en droit de faire un pied de nez aux détracteurs qui seront obligés de s'accommoder à l'idée que le Communisme demeurel'aveni r du monde, car les grandes idées, l'idéal révolu - tionnaire ne meurent jamais.