DÉCLARA TION DU PARTI COMMUNISTE GUADELOUPÉEN Intensifier la lutte de classe et de masse pour la totale émancipation de notre peuple !

Jeudi 5 décembre 2013, neuf organisations syndicales appellent à une journée d'action de mobilisation, de grève et de manifestation pour dénoncer et s'opposer à la politique du patronat et du gouvernement qui accroît les difficultés des couches laborieuses et populaires de plus en plus exposées à la dégradation de leurs conditions de vie, à la précarité, à la pauvreté, à la misère. Le Parti Communiste Guadeloupéen, Parti de la classe ouvrière, partage les revendications exprimées dans l'appel signé des 9 organisations syndicales. Il invite les travailleurs et les Guadeloupéens à combattre la férocité patronale et la politique de l'actuel gouvernement, qui comme les précédents, met en œuvre une politique de régression sociale dictée par les of ficines du patronat capitaliste pour maintenir et augmenter leurs profits. C'est à la classe ouvrière et aux couches populaires que gouvernement et patronat font payer le prix de la crise du système capitaliste. Les travailleurs ont l'obligation de s'engager, dans l'unité d'action, dans la lutte pour de meilleures conditions de vie, pour la défense de leurs intérêts, ceux de leurs enfants et ceux des générations à venir. La lutte de classes est plus que jamais d'actualité Du fait de notre situation coloniale, nous, travailleurs guadeloupéens, subissons d'avantage les ef fets de cette politique, confrontés au chômage endémique, aux licenciements, à la discrimination à l'embauche et à la promotion, aux bas salaires, à la répression syndicale. Embourbés dans la spirale du surendettement, beaucoup d'entre nous rencontrent de plus en plus de dif ficultés pour se soigner, se loger, élever nos enfants, les accompagner dans la poursuite de leurs études et de leur formation… La crise qui ravage la Guadeloupe et qui frappe la majorité du peuple guadeloupéen n'est pas une vue de l'esprit, elle se traduit principalement par : - le non développement et la dépendance économiques ; - la liquidation de la production et des producteurs guadeloupéens ; l'institutionnalisation de l'assistanat comme mode de vie ; - la dilapidation volontaire de notre patrimoine foncier ; - l'envahissement et l'occupation du pays par ceux qui contestent aux Guadeloupéens le droit légitime de décider de l'avenir du pays ; - la dépossession des guadeloupéens de leurs biens ; - le chômage endémique qui frappe plus de 30% de la population active et tout particulièrement les femmes et les jeunes qui n'ont d'autres perspectives que l'expatriation, l'assistanat, la débrouillardise ; - la montée de l'exclusion et la marginalisation sociale de la jeunesse ; - l'augmentation de la précarité et de la pauvreté ; - l'échec scolaire et l'illettrisme ; - le développement de la violence et des déviances de tous ordres ; - la perte des repères et des valeurs qui ont forgé l'identité et la cohésion de notre peuple. Il ne s'agit pas d'une situation conjoncturelle, mais d'une crise structurelle et globale, à la fois politique, économique et sociétale, qui découle du système capitaliste et colonialiste dans lequel le statut de département nousemprisonne. Nous réaf firmons qu'il ne saurait exister de développement économique, de progrès social, d'épanouissement humain, dans le cadre de la subordination coloniale et de l'exploitation capitaliste. Dans la situation de notre pays, la lutte des travailleurs pour l'amélioration de leurs conditions de vie, ne peut s'arrêter aux frontières de la revendication sociale, elle doit se poursuivre par la lutte politique, pour s'attaquer au fondement du système capitalistecolonialiste. La division des travailleurs, la volonté d'invalider les organisations politiques et de détacher les travailleurs de l'engagement politique, affaiblissent la classe ouvrière et font objectivement le jeu de l'ennemi de classe. La complémentarité entre partis politiques et syndicats de classe, est indispensable pour élever le niveau de conscience de classe des travailleurs et les armer idéologiquement et politiquement. Autrement dit, le défi majeur que doivent relever les travailleurs c'est celui de leur engagement dans la lutte politique, sur la base de leurs intérêts et de leur appartenance de classe pour conquérir le pouvoir politique leur permettant de construire une alternative au système capitaliste et colonial qui détruit laGuadeloupe. La question incontournable, posée de manière permanente par le Parti Communiste Guadeloupéen depuis 1958, c'est celle d'un statut politique d'autonomie de la Guadeloupe dans le cadre de nouveaux rapports avec la France et l'Europe, permettant aux Guadeloupéens de mettre en œuvre l'organisation économique, sociale, administrative, culturelle conforme aux intérêts de la classe ouvrière et des couches populaires qui forment la majorité de notre peuple. Le Parti Communiste Guadeloupéen, Parti des travailleurs, Parti de la décolonisation, Parti de la défense des intérêts du peuple guadeloupéen, appelle les travailleurs, les organisations politiques, les forces sociales, les anticolonialistes et les progressistes à intensifier la lutte de classes et de masse pour arriver rapidement à la constitution du LYANNAJ POLITIK POU KONSTWI PEYI GWADLOUP.

Pointe à Pitre, le 3 décembre 2013