Fête patronale des Abymes Sous une pluie torrentielle

D epuis le samedi 7 décembre, pratiquement toutes les manifestations qui étaient affichées ont été chamboulées. A cause du mauvais temps, très peu de gens se sont aventurés à mettre le nez dehors.

Le dimanche 8, jour de réception of ficielle, le temps était un peu plus clément, jusqu'à dix heures. Comme il était menaçant, le député-maire Eric Jalton a proposé à ses invités de procéder au dépôt de gerbe au monument aux morts, sans tambour et sans musique, avant l'arrivée de la pluie. Tout le programme a été bousculé, de fond en comble. La parade qui devait avoir lieu avec quatorze associations n'a pu se tenir dans les rues de la ville comme prévu. Le chef d'édilité a invité la population à se rendre au complexe sportif Patrick et Joseph Céligny de Boisripeaux. Pour ce faire, il a mis à la disposition de ses hôtes des bus pour ceux qui n'étaient pas véhiculés. Pour la circonstance, le covoiturage a été d'un grand secours. C'était une précaution qui valait son pesant d'or car, dix minutes plus tard, une pluie battante se déversait sur la Guadeloupe, accompagnée d'un vent froid.

Arrivée au complexe sportif, une organisation politique qui voulait prendre part à la parade des associations culturelles dites apolitiques, s'est vue refusée l'accès de l'enceinte. Il semble que c'est à cause de son tee-shirt qui arborait l'emblème de son mouvement et qui ne cadre pas avec l'esprit de la parade des associations et le défilé officielrépublicain.

Le chef d'édilité a fait distribuer un arrêté municipal fondé sur le code général des collectivités territoriales qui, en son article L2212-1 et suivant, stipule en son premier alinéa : «T outes les associations et organismes qui participent aux manifestations de la fête patronale, notamment la parade des associations et le défilé of ficiel, le dimanche 9 décembre 2013, vont évoluer dans un cadre apolitique». Il est précisé en son article 2 : «Toutes les associations, organismes et/ou partis politiques mettant en exergue un élément ou artifice faisant allusion à une quelconque appartenance politique ou idéal politique ne pourront pas participer à la parade des associations et au défilé officiel». En fin, l'article 3 dispose : «Tous les contrevenants aux présentes dispositions seront poursuivis et sanctionnés conformément aux lois et règlements en vigueur».

Bien entendu, la réaction de l'organisation en cause ne s'est pas faite attendre puisque toute la presse a été destinataire d'un communiqué dénonçant l'existence d'un «Apartheid» aux Abymes, selon les propres termes ducommuniqué.

Plusieurs élus et personnalités civiles ont tenu à être présents, malgré la persistance du mauvais temps. La Préfète Marcelle Pierrot, représentant de l'Etat, a assisté à toute la cérémonie. Le député-maire Eric Jalton était entouré du Président de l'association des maires de Guadeloupe M. René Noël, lesénateur -maire Jacques Cornano, M. Jacques Bangou, maire de Pointe-à-Pitre, M. Jacques Anselme, représentant du Conseil départemental, Mme Marie-Camille Mounien, représentant le Conseil régional. Plusieurs autres communes étaient représentées, comme Baie-Mahault, Morne-à-l'Eau etc…

Après la mini parade, l'intervention du député-maire, celle desdif férentes personnalités et le déjeuner républicain, le députémaire Eric Jalton a élevé plusieurs personnalités au rang de citoyen d'honneur de la ville des Abymes. Il s'agit de M. Antoine Nabajoth, artiste peintre ; Mme Eliette Lesuperbe, styliste et couturière ; M. Frédéric Caracas, musicien, compositeur ; Mme Léna Blou, danseuse et chorégraphe ; M. Roger T oumson, Professeur d'Université et écrivain et M. Anatole Louber , Enseignant et Educateur du peuple, retraité. Ils ont été reconnus pour leurs mérites et leurs talents, pour leur apport à la ville des Abymes mais, plus largement, à la Guadeloupe en la faisant connaître à l'international. Pour l'occasion, les récipiendaires ont reçu une plaque honorifique de la ville.