Guadeloupe : L’activité économique ralentit encore

Le CEROM (INSEE - IEDOM - AFD) a rendu public,le compte économique de laGuadeloupe pour 2012. La reprise,amorcée en Guadeloupe en 2010,s’est poursuivie en 2011 et en 2012,mais à un rythme de plus en plus faible.

Le PIB régional continue d’augmenter, de 0,6% en euros constants sur l’année. Toutefois, le ralentissement est net par rapport à 2011 où il connaissait une progression deux fois supérieure (+1,2%) et plus net encore par rapport à 2010 (+1,9%). En 2012, la croissance en Guadeloupe reste néanmoins supérieure à celle enregistrée au niveau national et en Martinique, où elle est nulle (0%) dans un cas comme dans l’autre. Cette année, la croissance repose d’abord sur l’augmentation de la dépense publique. La consommation des ménages, si elle est relativement peu dynamique, joue tout de même un rôle de soutien de l’activité important. En revanche, l’investissement est désormais orienté à la baisse, alors qu’il était en progression en 2010 et en 2011. Les échanges avec l’extérieur se contractent, dans un contexte national et international peu porteur . Les importations de biens d’équipement baissent, en lien avec le repli de l’investissement. Les exportations reculent fortement, mais principalement en raison de mouvements de réexportation de produits pétroliers raf finés. Les dépenses touristiques, comptabilisées en tant qu’exportations, sont orientées à la baisse. À prix constants, malgré la progression de 2012, le PIB ne parvient pas à retrouver complètement son niveau de 2008, restant encore 1,1 point en dessous. Enfin, avec une croissance démographique quasi nulle (+0,1%), le PIB par habitant progresse en 2012, à une vitesse presque identique à celle du PIB (+0,5%).

La consommation des ménages soutient la croissance

La consommation des ménages augmente de 0,8% à prix constants, contribuant à hauteur de 0,5 point à la croissance. La consommation des ménages, moteur de l’économie guadeloupéenne, semble manquer de souf fle comme l’ensemble des composantes de la demande globale. Contrairement à la France entière, la consommation des ménages augmente, et dépasse toujours nettement son niveau d’avant crise. La consommation des ménages reste toutefois fragile comme en témoigne le recul des immatriculations de véhicules neufs et la baisse des importations de biens de consommation. La hausse de la consommation des ménages s’explique par celle des revenus salariaux qui progressent légèrement en 2012. Le gain de pouvoir d’achat qui en a résulté s’est reporté davantage sur la consommation que sur l’épargne des ménages. Cependant, la consommation des ménages ne retrouve pas le rythme de progression qui avait été celui des années d’avant-crise : entre 2002 et 2007, elle avait progressé en moyenne de 2,8% par an. En 2012, elle est pénalisée par l’attentisme des ménages et par un marché du travail qui continue à se dégrader, avec un taux de chômage à 23% et une part de chômeurs de longue durée qui continue d’augmenter. Le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A, qui représente l’essentiel des demandes d’emploi, est en hausse de 4% sur l’année.L ’inflation, qui pesait sur la consommation des ménages en 2010 et 2011, ralentit, mais reste encore significative en 2012. Les prix progressent de 1,9% sur l’année en Guadeloupe contre 2,0% dans l’ensemble du territoire national. L’inflation est tirée par les services, l’alimentation et l’énergie, et modérée par le ralentissement de l’évolution des prix des produits manufacturés qui se confirme (+0,3%). Ce n’est qu’en 2013 qu’on assiste à une nette baisse de l’inflation

Augmentation des dépenses publiques

La consommation finale des administrations est en hausse de 2,6% après une augmentation de 1% en 2011. Elle concerne notamment les collectivités locales. L’augmentation est due à la fois aux charges de personnel et aux achats et charges externes. La consommation finale des administrations contribue pour 1,1 point à la croissance du PIB et este le moteur principal de l’activité. Par les salaires distribués et les commandes publiques passées, l’augmentation des dépenses publiques soutient la croissance de l’activité économique, même si, à long terme, l’impact n’est pas neutre sur le niveau de la dette publique.