Triste France !

Ce constat n'est pas de moi. Bien que j'aurais pu dire plus. Il est de David Dahomay, un socialiste militant, il semblerait, membre du cabinet de la Présidence à la Région Guadeloupe. Quelqu'un du sérail, pas un anti-Français, bien au contraire. Il exprime là, son indignation de Français après les propos tenus par le Président de Total devant des députés français et surtout face au silence des médias français qui n'ont pas relevé cette information. Ce haut le cœur du jeune Dahomay signifie qu'il est à côté de la plaque, qu'il n'a rien compris du système qui serait le sien. Le capitalisme ne fait pas de sentiment, ne connaît pas de patriotisme, n'a pas de nation, son seul credo est le profit. Il prétend être le maître du monde et des hommes parce qu'il a le pouvoir que confèrent l'argent et les richesses. Lucien Bernier, un socialiste défroqué de chez nous qui a fini, comme beaucoup d'autres, dans l'abreuvoir du capitalisme, a traduit très bien la posture des capitalistes, par cette expression : «C'est celui qui paie qui commande». David Dahomay est-il naïf pour penser qu'un homme politique français, un journaliste français dans un quelconque média français allai t s'insurger après les propos menaçan ts et arrogants du Président de Total qui a défié le Ministre des Out re-Mer et le pouvoir français ? S'il a vraiment pensé cela, c’est qu'il n'a pas lu ou compris le socialiste Lucien Bernier qui a martelé : «Le pouvoir en système capitaliste, c'est l'argent» . Le Président de la République, François Hollande vient de confir - mer la thèse de Bernier. En annonçant son «Pacte de Responsabilité»,qui signifie, en fait, la totale libéralisation de l'économie française, il a donné le plein pouvoir à la finance : à Total, Bolloré, Bouygues et les autres. A vouloir nier la réalité de la lutte des classes et se gargariser des paravents de démocratie, de libertés, de solidarité dans un système qui a, depuis longtemps pervertit toutes ces nobles conquêtes, on rencontre la déception qui est celle de Dahomay, aujourd'hui. Le Ministre des Outre-Mer, comme Dahomay, feront l'expérience dans le bras de fer qui les oppose à Total et aux autres compagnies pétrolières que nos affaires ne seront bien défendues que par nous-mêmes. A partir de nos potentialités, de notre génie propre et dans le respect des droits intangibles de notre peuple. Dans son arrogance et sa provocation devant la commission parlementaire, le Président de Total a dit tout de même des choses qui doivent nous renvoyer à notre responsabilité : Pourquoi la Sara est-elle obligée d'importer des carburants aux normes européennes ? N'est-il pas possible de faire évoluer la technologie de raffinage de la Sara et de penser son approvisionnement au niveau régional ? Ces questions nous les posons depuis tantôt dans le silence assourdissant de ceux qui ne voient notre avenir que de l'autre côté de l'Océan Atlantique. Avec cela on peut toujours s'indigner gratuitement. Je dois pourtant le dire : je suis d'accord avec Dahomay sur un point : Elle est bien triste cette France des «Pwofitan».