Les Guadeloupéens ne tourneront pas le dos à leur histoire !

C'est souvent qu'on entend les gens dire qu'en Guadeloupe nous sommes dans un petit paradis.Ceux qui ne mangent pas à leur fin ne peuvent pas en dire autant.Les 30% de chômeurs en savent quelque chose de ce paradis béni pour certains,à telle enseigne que les dernièr es analyses de l'INSEE montrent que notre jeunesse est en train de s'expatrier à travers la politique de la mobilité organisée par le gouvernement qui n'offre aucun avenir à nos jeunes chez eux.

A ujourd'hui, ceux qui restent et qui vendent leurs forces de travail pour ceux qui ont les panses bien remplies, seraient interdits de penser et de réfléchir en dehors de ce qu'enseigne le système de formatage ou d'assimilation. Deux des travailleurs de Milénis, membres de la CGTG l'ont appris à leur dépend, car, ils se retrouvent devant les tribunaux, attaqués par la famille Despointes pour avoir déclaré dans un tract que ces capitalistes avaient tiré leur fortune de la traite et de l'esclavage des nègres. C'est ainsi que le vendredi 10 janvier 2014 aux environs de quatorze heures, place Gourbeyre à Pointe-à-Pitre, plusieurs organisations syndicales et partis politiques anticolonialistes et anticapitalistes sont venus porter leur soutien à leurs camarades convoqués au T ribunal de GrandeInstance pour répondre de la plainte déposée contre eux par la famille Despointes. En attendant le verdict, les militants présents, sonnaient le Ka qui résonnait à l'intérieur du Palais du Tribunal durant les plaidoiries. Les salariés en cause et la CGTG étaient représentés par Maître Sarah Aristide et par Maître Roland Ezelin. A leur sortie du Tribunal, plusieurs organisations ont pris la parole pour soutenir ceux qui sont poursuivis en justice. Ils ont unanimement fustigé le comportement de la famille Despointes et de leurs alliés. L'avocat Ezelin considère que «T ous les Guadeloupéens n'ont pas bien compris les enjeux de ce procès et que ceux qui sont présents l'ont bien compris et l'ont ressenti». D'après les avocats, certains font du révisionnisme et souhaitent réécrire l'histoire parce que deux ou trois syndicalistes ont dit dans un tract signé par la CGTG, qui le revendique, que tout ce que possède Jean et Martin Huygues Despointes et qui les classent parmi les tous premiers capitalistes en France, a été réalisé grâce à la traite négrière, à l'exploitation coloniale, et aussi à l'esclavage salarial. Maître Ezelin renchérit en citant le tract d'Alex Lollia et suggère que tout le monde devrait arborer sur son tee-shirt, que «Jean et Martin Huyghes-Despointes ont fait leur fortune sur la base de l'exploitation coloniale et esclavagiste». Les militants rassemblés considèrent que c'est un pied de nez fait à l'histoire et que ceux qui aujourd'hui détiennent l'économie se sentent en situation de force. Ces derniers dit-il, donnent le sentiment qu'avec leur argent, ils sont capables d'acheter la conscience de tous, qu'ils sont capables d'acheter toutes les choses y compris racheter l'histoire. A cela, Maître Ezelin déclare que : «Notre force, c'est que nous avons senti dans notre chair, dans notre tête, tout ce que l'esclavage a fait. Nous avons vu des rivières de crachats, et des orages de fouet qui ont martelés l'histoire de nos ancêtres. Nous ne pouvons pas oublier cela et c'est ce qu'ils veulent nous faire oublier. Tant que cette mémoire sera dans nos têtes, ils ne parviendront pas à faire disparaître ce peuple parce qu'il aura conscience de ses origines, de son identité, et dans quelle direction il doit aller et sur qui compter pour faire remonter ses revendications». A la fin de l'intervention, Maître Roland Ezelin a repris à son compte la phrase qui fâche et a défié ceux qui ont du mal à l'entendre. C'est donc la lettre ouverte de M. Alex Lollia qui est un appel à la conscience des intellectuels qui a bouleversé Maître Roland Ezelin et qui l'a poussé à se réveiller et se redresser. A sontour , il a lancé un appel aux autres intellectuels pour sauver la Guadeloupe. Il termine son discours par le fameux slogan : «Jou nou ké mété nou a jounou pé ké vwè jou!».L'af faire est renvoyée au 6 mars 2014.