Les élus guadeloupéens oseront-ils faire comme notre racoon… ?
C omme cela arrive des fois pour notre «racoon» national, le raton laveur pour les spécialistes de la faune, qui se retrouve pris dans le piège posé par un braconnier, les élus guadeloupéens sont aujourd'hui pris tout au fond de la nasse assimilationniste. Contrairement à notre racoon qui est lui victime de la ruse des prédateurs, les élus guadeloupéens sont eux pris à leur propre piège à force de ruser avec le système. On peut dater du vote de la loi d'assimilation de 1946, les prémices de ce comportement d'assujettissement, cette disposition «a tété lèt» sans se soucier de compter les vaches qui caractérisent nombre d'élus guadeloupéens. Mais, il faut considérer que cette tendance à remettre le choix de son destin à l'autre…, cette facilitée à renoncer à sa différence, voir à son identité, tout ça s'est amplifié depuis la consultation pour une Assemblée unique en 2003 avec l'échec de ceux qui voulaient la responsabilité, la dignité dans des rapports débarrassés de toutes formes d'assimilations et d'intégration dans la France. Les politiques et les élus qui ont conduit cette fronde contre les intérêts légitimes du pays Guadeloupe et le droit du peuple à penser autrement son avenir ont tiré la conclusion, que ce vote de «la peur» exprimait un choix assimilationniste indiscutable et leur donnait une légitimité incontestable. C'est en prenant appui sur ces deux considérations qu'ils manœuvrent depuis une dizaine d'années dans le cadre du système monodépartemental pour imposer par la ruse et le masko une forme de gouvernance compatible avec les lois assimilationnistes. En dix ans, ils ne sont arrivés à rien, accrochés qu'ils sont aux petits avantages que procure le système tel qu'il fonctionne. Ils ont fait semblant de dépasser les blocages et la paralysie engendrés par la double Assembléee en agitant le paravent de la synergie. La synergie n'étant que la paralysie de l'un des chefs ou le choix de l'un des chefs de jouer le second couteau. Au bout du compte les élus guadeloupéens, en adoptant un comportement de masko, c'est-àdire de jouer la montre, les yeux rivés sur les échéances électorales n'ont réglé aucun problème stratégique dans ce pays : la gestion de l'eau, le transport public, le traitement de déchets, l'intercommunalité pour ne citer que ceux-là. Sur toutes ces questions, l'Etat français, en décentralisation, a pris la main et impose ses choix. De congrès en congrès, les élus guadeloupéens se sont discrédités sur la question institutionnelle. En 2015, les Martiniquais et les Guyanais vont élire leur collectivité unique. Les élus guadeloupéens toujours à contre-courant de l'histoire ont pris le contre-pied de ce mouvement qui n'est qu'un petit pas sur le chemin de la responsabilité. Convoqués, comme des mauvais élèves, à Paris par le Président Sarkozy, le 14 février 2011, ils ont vu rejeté leur proposition d'une évolution institutionnelle batarde. Le Président Sarkozy , leur a donné jusqu'en 2014 pour présenter un projet. Ils n'ont toujours rien fait, pensant qu'avec les socialistes arrivés au pouvoir, ils allaient trouver un arrangement maison. Mais non, ils avaient tout faux. Les socialistes en parfait assimilationnistes déroulent leurs réformes, sans faire dans «l'exotisme». Il n'y a qu'une France, une et indivisible n'est-ce pas ? Ce ne sont pas nos assimilationnistes des tropiques qui vont se mettre en travers. Après leur avoir imposé la composition des Communautés d'agglomération, ils reçoivent sur la tronche le découpage des cantons qui passent de 40 à 22, le non-cumul de mandats parlementaire avec un mandat d'exécutif local, demain peut-être une région Antilles-Guyane. Ils attendaient l'acte III de la décentralisation que les Français avaient eux-mêmes depuis longtemps recalé. Voilà nos élus maintenant pris au piège, poussés au fond de la nasse par le pouvoirassimilationniste. Que vont-ils faire ? Le racoon qui est un animal propre et courageux qui aime sa liberté, coupe les fils de la nasse ou, s'il n'a pas d'autre choix, se coupe une patte pour s'échapper et retrouver sa liberté. Les élus guadeloupéens auront-ils le courage de notre racoon ?V ont-ils couper les fils de la nasse assimilationniste, sortir par le haut pour conquérir leur liberté et surtout cellede construire avec leur peuple une nouvelle société.