«Les réparations : Quelles retombées politiques, économiques et sociales pour les Afro-descendants ?»

Dans le cadre du mois de l'Afrique 2014,le C.N.G.R. (Comité National Guadeloupéen des Réparations) organise avec la participation des Etats membres du CARICOM,le 2ème symposium sur la question des Réparations,les 8 et 9 février 2014,à la médiathèque du Lamentin sur le thème :«Les Réparations : Quelles retombées politiques, économiques et sociales pour les Afro-descendants ?».

C ette rencontre caribéenne fait suite aux grandes avancées réalisées dans le courant de l'année 2013 sur la question des réparations de la traite négrière et de l'esclavage tant sur le plan international que caribéen. Ainsi, l'ONU a décidé, le 27 décembre dernier, de consacrer la décennie 2015-2024 à la situation des personnes d'ascendance africaine autour des problématiques notamment de justice et de développement. L'ONU sera, de ce fait, amenée à traiter des réparations des victimes de la traite négrière et de l'esclavage. De même, sur le plan caribéen, le 7 juillet 2013, la CARICOM (Communauté du bassin des Caraïbes) a décidé de poursuivre la Grande-Bretagne, la France et les Pays-Bas en vue de leur demander réparation pour les préjudices subis du fait de la traite négrière et de l'esclavage. Car pour la CARICOM «La question des Réparations constitue désormais une partie intégrante de stratégie de développement de ses pays membres». Elle a, par ailleurs, coordonné la mise en place de comités nationaux pour les réparations, au sein de chaque pays membre, d'où la constitution, en Guadeloupe, du CNGR (Comité National Guadeloupéen des Réparations), en juillet 2013. Au regard de ce contexte, il a semblé indispensable de poursuivre la réflexion et les échanges, déjà initiés par le CIPN en juillet 2011, lors du 1er symposium sur les réparations qui avait pour thème : «Stratégies de développement du monde Noir, sous l'angle des réparations».

LA QUESTION DES REPARATIONS AU NIVEAU CARIBEEN ET INTERNATIONAL

Ainsi, l'organisation de ce 2ème symposium sur les réparations autour du thème : «Rencontres caribéennes - Les Réparations : Quelles retombées politiques, économiques et sociales pour les Afro-descendants ?» V a réunir des intervenants provenant de la Caraïbe (Jamaïque, Haïti, USA, Dominique, Barbade, Trinidad, Martinique, Guyane, Guadeloupe etc…) et notamment les représentants des dif férents Comités Nationaux des Réparations, afin de travailler collectivement sur les retombées des Réparations sur les populations concernées.

L'objectif sera de faire un point d'étape sur le dossier des Réparations, de présenter la situation des Afro-descendants dans le monde à travers plusieurs exemples, et d'identifier les retombées à envisager pour nous, sur le plan économique, politique et social. Les organisations internationales telles que l'ONU ou la CARICOM, ainsi que les chefs d'Etat de la Caraïbe se sont déjà saisis de la question des réparations de la traite négrière et de l'esclavage, et en ont fait un véritable enjeu de développement pour nos territoires. Aussi, les instances politiques de la Guadeloupe, ainsi que la population guadeloupéenne doivent s'approprier le combat pour les réparations afin que la Guadeloupe y prenne encore mieux sa place et se prépare à prendre en compte cette nouvelle piste pour son développement. En 2013, la question des réparations a connu de grandes avancées tant au niveau caribéen qu'au niveau international.

SUR LE PLAN CARIBEEN

Le 7 juillet 2013, les chefs de gouvernement de la Barbade, de la Dominique, d'Antigua et Barbuda, du Belize, de Grenade, de Guyana, de Jamaïque, de St. Kitts and Nevis, de Ste Lucie, de St. Vincent and the Grenadines, du Suriname, de Trinidad and Tobago ainsi que des délégations de la Guadeloupe, de la Martinique, des Iles vierges américaines, du Royaume-Uni, du Canada, des Etats-Unis et des Pays Bas se sont retrouvés lors de la 34ème réunion ordinaire de la CARICOM (Communauté du bassin des Caraïbes) pour traiter de la question des réparations. Ils ont, ensemble, décidé d'entamer des poursuites contre la Grande-Bretagne, les Pays-Bas et la France, dans le but de leur demander des réparations pour les dommages causés par la traite négrière et l'esclavage. Pour les Etats membres de la CARICOM : «La question des Réparations est désormais une partie intégrante de stratégie de développement des pays de la CARICOM. L'héritage de l'esclavage et du colonialisme dans la Caraïbe a sévèrement altéré les options de développement de la région. (…) Les réparations doivent donc être orientées vers la réparation de ces dommages». A cette occasion la CARICOM a, par ailleurs, décidé la mise en place d'instances de suivi des réparations au niveau de la communauté, mais aussi au niveau de chaque état membre par la constitution de Comités Nationaux des Réparations.

SUR LE PLAN INTERNATIONAL

C'est dans ce contexte, que l'ONU a décidé, dans sa 34ème Assemblée générale du 27 décembre 2013, de déclarer la décennie 2015-2014 : «Décennie internationale des personnes d'ascendance africaine» autour du thème «Personnes d'ascendance africaine : considération, justice et développement». Il y sera notamment question du dossier des réparations de la traite négrière et de l'esclavage, puisqu'elles constituent une des voies envisagées pour rétablir la justice et le développement des territoires et des personnes qui en ont été victimes. Ces deux événements d'envergure internationale, rendent la question des réparations incontournable et l'érigent comme une des pistes de développement envisagées pour les territoires ayant subi la traite négrière et l'esclavage.

Sources : Dossier presse CNRG