Domota grillé par Jégo ?

LKP a vraiment changé la face politique de la France dans ses colonies, et singulièrement en Guadeloupe. Ceux qui a longueur de journée, de discus- sions inutiles, de blabla, d’exorcismes, font feu de tout bois contre LKP ont encore du mal à admettre que plus rien n’est comme avant. Au plan de l’information, j’ai déjà eu, l’occasion d’écrire ici même que depuis janvier 09, LKP occupe pleinement la scène médiatique. Je ne vais pas ici faire le fastidieux décompte des articles, des reportages, des analyses des inter- views consacrés à ce mouvement. Nous en sommes maintenant aux livres : Frantz Succab directeur du Mofwazé (le journal qui paraît quand il peut) avec une journaliste de l’Humanité et un écrivain mar - tiniquais, vient de publier un ouvrage sur «M. Domota» que personne n’a encore vu. Les Éditions Nestor ont au moins deux en préparation. Même topo chez Jasor . Yves Jégo, ex-secrétaire d’Etat aux colonies, l’une de premières victimes politiques du LKP a sorti le sien le 18 novembre. A-t-il voulu se venger du LKP en faisant un roman sur la très «secrète rencon - tre» qu’il a eu avec Domota ? En tout cas ce «scoop», si c’en est un, qui tombe quelques jours avant la 2e rencontre officielle LKP/ Penchard et la relance du mouve- ment social, se devaient de créer un «malaise»; Car les membres du LKP qui n’étaient pas au parfum de cet épisode, ont du légitime - ment demander des «explications» et surtout voulu savoir le pourquoi du comment… Mais attention, il ne faut non plus être naïf. Si le représentant de l’Etat français a souhaité une rencontre peu orthodoxe avec le porte-parole d’une organisation en lutte, c’est qu’il y avait de la part du gouvernement de très fortes inquiétudes. Faut-il le rap peler , la grève générale qui a blo - qué la Guadeloupe est la plus longue de toute l’histoire sociale des colonies sous domination française ? En France même, aucune centrale syndicale, compris en mai 68, n’a réussi à tenir une grève pendant 44 jours. En Guadeloupe, mai 67, la tuerie organisée par les forces de l’ordre à Pointe-à-Pitre n’a duré que 4 jours, et fait des dizaines de blessés et de morts. Les barrages de juillet 85 en Guadeloupe, l’Affaire Faisans c'était à peine une petite semaine. De janvier à mars 09, le gouverne- ment français, a donc été confron- té et surpris par un mouvement social historique, d’une ampleur jamais atteinte. Il faut à cela ajouter l’ef fet domi- no, puisque la Martinique s’est enflammée, la Guyane et la Réunion, étaient en ébullition. Jégo, devenu alors un Ministre «dédié» à la Guadeloupe s’est lui aussi affolé. Il y avait le feu à la maison… Disait-on. C’est dans ce contexte que cette rencontre secrète a eu lieu. Les réponses du gouvernement ont été alors diverses : réunion à l’Élysée, États Généraux d’urgence, changement de Ministre des colonies, visite de Sarkozy, conseil inter ministériel, bref le branle bas de combat. T out à cause du LKP, et on voudrait faire croire que LKP, c’est trois fois rien ? Flash Back : Dans les années 80, quand les bombes de l’ARC pétaient un peu partout. En Guadeloupe en Martinique, à Paris, Mitterrand avait chargé Roland Dumas, alors ministre des affaires étrangères (hé oui) d’entreprendre des négociations secrètes avec Luc Reinette, qui était pourtant à l’époque, consid - éré comme le «terroriste» le plus recherché par la police française. Ces rencontres secrètes, ont été dévoilées par Luc Reinette luimême dans une lettre ouverte quelque temps plus tard alors qu’il était en marron nage. Pour en finir avec la rencontreJégo/LKP , je n’ose pas croire, que Elie Domota ait été naïf en pensant que Jégo garderait le silence sur cette affaire. Le ministre avaitil donné sa parole ? Domota espérait-il en parler lui- même dans l’histoire du LKP, que prépare l’organisation. Ouais, ouais mais bon, c’est quand même insuffisant. Alors, s’agit-il d’une intox, destinée à «perturber» LKP ? Lol ! On le saura tôt ou tard. Car LKP devra de toute manière en par - ler officiellement. Pour l’heure, comme on dit chez nous journalistes, Domota a été bel et bien «grillé» par Jégo. Dur !