Des élections pourquoi ?

A chacun ses élections. Le landernau politique local est à fond dans les municipales, tête dans le guidon, pédaliers bien serrés. Ça roule, ça tangue en éventail ou dans les bordures, le but, sortir premier des urnes le 30 mars. Au train où ça roule, il y aura probablement des victimes avant l'assaut final.

Mais, pourquoi et pour qui, ils roulent avec autant de verve, de force et de ruse ? A les entendre, ils sont tous pour le peuple, le «bon peuple», pour le développement du territoire communal et aujourd'hui communautaire. Soit ! C'est un véritable tourbillon de paroles, disons plutôt, de vent qui nous emporte du matin au soir dès qu'on tourne un bouton de radio ou qu'on allume un poste de télévision.

Enfin, ceux qui ont les paroles de l'expertise, car c'est aussi le temps des experts en tout, nous dirons avec la suffisance de ceux qui ont la connaissance, que nous vivons un grand moment de démocratie, une poussée de citoyenneté. Le vote qui est l'attribut du citoyen, participe-t-il encore à une vie citoyenne quand sa finalité, lorsque le choix du bulletin est tout, sauf politique et encore moins de donner sens à la vie publique ?

Triste démocratie où l'on remplace la bataille des idées par la confrontation des hommes désincarnés, où les projets énoncés ne sont que des papierscollés, où la fin justifie les moyens. Ces paroles qui découlent d'une observation objective du réel guadeloupéen ne signifient nullement que je suis de ceux qui jète le bébé avec l'eau du bain, qui veut brûler le landernau politique parce que je n'y serai pas. Je revendique mon implication pleine et entière, inébranlable dans la vie et les luttes politiques de mon pays.

Je suis pour la participation aux élections sans pour autant croire aux mérites que l'on accorde à tort à la démocratie bourgeoise organisée pour garantir la domination des puissants, représentés le plus souvent par des hommes et des femmes, qui prétendent, la main sur le cœur, défendre les intérêts du peuple dont ils sont issus, mais, les yeux rivés sur les prébendes octroyés par ceux qui ont le nerf de la guerre : Le fric !

Je prendrai ma part aux batailles qui se préparent, précisément pour porter ces paroles de rupture avec ces vielles pratiques qui consistent à considérer le citoyen simplement comme une voix à prendre et que chaque voix à un prix. Dans la situation actuelle de la Guadeloupe, confrontée à tous les problèmes que nous connaissons, les élections devraient contribuer à faire émerger une conscience collective, à faire avancer l'exigence de notre responsabilité à travailler avec honnêteté et courage pour remettre notre pays sur les rails.

J'espère qu'il y a encore des hommes politiques honnêtes ayant le sens du pays pour emprunter ce chemin, afin d'ouvrir de nouvelles perspectives à la jeunesse qui désespère des hommes politiquesguadeloupéens.