Résurrection de la Russie millénaire
Ça y est, Sotchi a brillé de mille feux ! Malgré des critiques infondées, voire méprisantes de l'Occident pour amoindrir la fête. Les médias français ne sont pas en reste. Menés par le journal Le Monde dont on s'aperçoit qu'il en rajoute pour être dans la ligne, les médias font assaut d'adoubement à l'Empire. Ce journal se permet une sentence : Vladimir Poutine ne montera pas sur le podium. Ce fut exactement le contraire ! Ce fut un spectacle grandiose à la mesure de la grande Russie que l'Empire avait trop rapidement enterrée. En 12 tableaux, nous eûmes droit à des tableaux consacrés à l'histoire de la Russie, dont la grande révolution d'Octobre 1917 ne fut qu'une étape. La Russie de Gorki, Pouchkine, Dostoïeski, Tolstoï, la Russie de Chostakovitch qui écrivit en plein blocus de Stalingrad, sa fameuse symphonie en hommage aux centaines de milliers de résistants qui ont eu finalement raison de l'armée allemande du maréchal V on Paulus. Nous eûmes droit au “Lac des cygnes” de Tchaikovsky. Nous eûmes droit à la conquête de l'espac e, autant de réalisations de l'âme russe quel que soit le régime. La presse française rivalise de méchanceté, de jalousie, et de partialité pour diminuer la beauté et la perfection de ces jeux. Comme d'habitude, les journalistes français sans doute frustrés que la France ait été éliminée des jeux lors de la désignation il y a sept ans (1), font tout pour dévaloriser ces jeux tout en espérant des médailles. Ils s'attaquent à Vladimir Poutine qu'ils comparent à Pierre le Grand : “Ce dernier a voulu Sotchi pour en faire le couronnement de son règne, le triomphe d'une présidence dont l'ambition est de manifester le retour de la Russie parmi les Grands.” Et alors ? Quel mal y’a-t-il ?
Naturellement, la politique nationale russe ne plaît pas. Personne ne se frottait à l'Union soviétique mais on pensait, que le dé mantèlement de celle-ci permettrait de faire de la Russie un marché à la botte de l'Occident. L'Ocde pointait récemment nombre de points noirs : la Russie importe tout ou presque, elle investit très peu et fait fuir les capitaux. Etre grand inquisiteur est un job très demandé. Est-ce un éditorial sur les jeux olym piqu es ou sur la personnalité de M. Poutine ? Qui a encouragé la guerre civile en Syrie ? Qui encourage une opposition et finance des truands en Ukraine ? La Libye c'est Poutine ? L'Irak c'est Poutine, Le journal Le monde est en train de devenir une des voix de l'impérialisme/colonialisme de l'Ouest. Le Monde va même plus loin : aucune des ces réalisations ne trouve grâce à ses yeux : “Des montagnes de déchets et des bassins d'eau polluée souillent les environs de ce qui était jusqu'alors une pittoresque station balnéaire subtropicale abritant un fragile écosystème. Des milliers d'habitants ont été déplacés, des maisons et des quartiers entiers démolis. Les régions du Caucase voisines, notamment le Daghestan, sont des foyers d'activité terroriste où pas une semaine ne se passe sans une attaque ou un attentat-suicide.” (2 Dans le même ordre et toujours dans le journal donneur de leçons, Le Monde avec cette foisci son acolyte l'Agence France Presse pour la bonne cause, celle de dicter la norme aux au-tres, nous lisons : “Malgré l'absence notable de plusieurs dirigeants, les organisateurs ont pu se targuer d'avoir attiré quarantequatre représentants politiques, parmi lesquels le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, le président ukrainien`V iktor Ianoukovitch, contesté dans les rues de Kiev, ses homologues chinois (Xi Jinping) et afghans (Hamid Karzaï), ainsi que le Premier ministre turc Recep T ayyip Erdogan et son visà-vis japonais, Shinzo Abe”. “Plus controversés, le président biélorusse Alexandre Loukachenko et Leonid Tibilov, le président de la région séparatiste géorgienne, l'Ossétie du Sud reconnue par Moscou, figuraient également au rang des convives. Rappelons simplement que les boycotteurs représentent moins de 500 millions sur 7 milliards qui ont été représentés. La technique de deux fers au feu est celle de ces pays qui ne veulent pas hypothéquer l'avenir pour les jeux qui se dérouleraient éventuellement chez eux. Et pourtant c'est le sport, l'olympisme.” Minimisant le spectacle, il le réduit à une potion magique : “Tout ce joli monde aura, à n'en pas douter, apprécié les diverses animations et chorégraphies qui, à travers les âges, ont retracé la glorieuse histoire de la Russie éternelle. Un peu de Moyen âge, puis un peu de tsarisme, un peu de bolchévisme et, pour finir, place au pays tel qu'il est vu actuellement depuis le Kremlin : une Russie conquérante.” Comble de la méchanceté et de la conviction de donner des leçons on lit : “S'il a tout de même daigné regarder l'événement à la télévision, le président Obama n'aura pas manqué de constater que seuls quatre des cinq anneaux olympiques se sont ouverts lors de la cérémonie. Par chance, la cérémonie n'a pas été perturbée par l'intrusion d'une horde de chiens errants..dans les rues de Sotchi, il s'en trouverait pourtant des milliers, voués à un funeste destin. Mais un a tout de même réussi à s'infiltrer dans les tribunes, avant de se faire chasser par la sécurité du stade. Triste débâcle morale pour ce journal. Les Occidentaux donneurs de leçons font preuve d'une amnésie sélective. c'est un des leurs, Pierre de Coubertin, fondateur du concept des Jeux olympiques qui adouba les Jeux olympiques de Berlin en 1936. Une information non vérifiée nous apprend qu'il était en bons termes avec le Führer qui lui aurait proposé une pension. De plus, en termes de racisme, de Coubertin n'aimait pas les Noirs ni ...les femmes qu'il pensait être indignes de participer aux jeux. Croire qu'un boycott à géométrie variable peut faire dévier Poutine de sa route c'est ne pas connaître l'âme russe, celle de Poutine, de Tolstoï (il y eut un ballet qui a repris Guerre et paix lors de la cérémonie d'ouverture qui fut grandiose à tous les points de vue). En 11 tableaux, 3500 acteurs, l'épopée russe fut racontée. L'une des scènes les plus émouvantes fut celle où l'on voit Valentina Térechkova, la première femme de l'humanité russe et soviétique, s'arracher de la terre et à la conquête des étoiles comme le fut Youri Gagarine.
A suivre
(1) Signalons qu'aucun arbitre français n'a été retenu pour diriger des rencontres de la prochaine coupe du monde de foot-ball, l'été prochain au Brésil (2) Les Jeux Potemkine de Poutine, le Monde/ 08.02.2014