Les enjeux des Municipales

De toutes les élections, les municipales sont celles qui mobilisent le plus. La commune étant l'espace où se déroule la vie quotidienne, c'est du maire que les citoyens électeurs attendent des réponses aux difficultés de toute sorte qui les assaillent.

Il faut dire que dans leurs discours, les candidats ne sont pas avares de promesses et de solutions pour régler dans leur commune les questions du développement économique, de la formation et l'emploi des jeunes,de la préservation de l'environnement, des infrastructures de proximité, de la culture, du sport, de la mise aux normes sismiques des écoles et bâtiments publics, alors que pour beaucoup, les communes n'en n'ont ni la compétence ni les moyens.

Ce sont les mêmes questions qui se posent d'une commune à l'autre et qui ne peuvent trouver de réponses que dans la mise en œuvre d'une politique globale à l'échelle de toute la Guadeloupe.

En s'opposant et empêchant toute modification, pourtant indispensable, de l'organisation politique de la Guadeloupe au sein de la République française, la fédération socialiste, et leurs élus ont condamné la Guadeloupe à la régression économique et sociale et au désordre sociétal au nom du droit commun et du statu quo de l'assimilation.

Dans le nouveau contexte de l'intercommunalité imposée où les compétences du conseil municipal et du maire sont réduites à la portion congrue au bénéfice du président des communautés d'agglomération ou de communes, la tentation est grande de minimiser l'importance de ces municipales.

Alors même que les enjeux politiques sont importants pour le pays, les élections municipales ont été depuis tantôt volontairement dépolitisées.

Il s'agit là d'une stratégie visant à découpler à déconnecter cette élection de toute analyse et projet global pour le pays, de tout positionnement idéologique pour détourner les citoyens électeurs des questions de fond en ramenant les enjeux strictement au cadre communal.

Rien n'est moins vrai, et les étatsmajors politiques ne s'y trompent pas, qui savent que ce sont les bastions municipaux qui vont déterminer en grande partie les rapports de force politiques et électoraux dans le pays.

A un an des élections départementales et régionales, les municipales des 23 et 30 mars 2014 constituent une bataille politique de première importance.

Les modifications du cadre juridique et institutionnel, avec l'intercommunalité, le redécoupage cantonal et la candidature de binôme pour les élections au conseil départemental, la loi sur l'interdiction de cumul d'un mandat parlementaire avec un mandat d'exécutif local (maire, adjoint au maire, Président et vice Président d'une intercommunalité, Président et vice président du Conseil régional, du Conseil départemental…), vont opérer de profonds changements dans le paysage politique de notre pays.

Le maire, en dépit de la diminution de ses prérogatives, mais qui de part sa proximité avec la population, demeurera l'élu majeur, celui qui peut repolitiser les citoyens électeurs.

Il lui revient, s'il en a la volonté la capacité et la conviction et à la condition de se départir du rôle de géreur du système pour endosser l'habit du politique, c'est-àdire d'un éclaireur , d'un éveilleur des consciences, d'un défenseur du peuple qui met en œuvre avec les citoyens une gestion municipale en rupture avec le modèle imposé par le système.

C'est ce défi que les candidats communistes ont entrepris de relever à partir des réalités de leurs communes respectives.