Un débat qui en appelle d'autres !

Le vendredi 28 février2014, s'est tenue une conférencedébat sur le thème : «Femmes politique et parité» à Castaing Sainte-Anne. Il s'agissait d'une initiative du «Forum pour Sainte- Anne» avec la participation active des nombreuses femmes qui le compose.

P our introduire le débat, deux intervenantes : Mme Maryline Monfret qui a présenté «Les questions relatives à la parité et à la participation des femmes à la vie politique» et Mme Marie-Chantal Ja nky qui a consacré son exposé à «L'engagement des femmes en politique, leurs luttes, leurs forces, leurs faiblesses et surtout le sens de leur engagement à l'heure de la parité».

Un public nombreux composé d'une majorité de femmes, mais où la présence masculine a été significative et de qualité, a répondu à l'invitation du«Forum».

Le débat qui s'est tenu pendant près de 2 heures a été riche, constructif et sans concession ni polémique. La loi sur la parité avec ses dispositions nouvelles a soulevé des interrogations fort légitimes sur ce qu'elle apporte de positif pour les femmes et pour la vie politique en général.

L'accent a été mis sur l'absence cruciale de moyens pour permettre aux femmes d'exercer leur mandat politique avec efficacité et en toute quiétude eu égard à leur responsabilité parentale. Des exemples ont été avancés : Possibilités de se former, de bénéficier de dispositions particulières au niveau professionnel pour celles qui élèvent des enfants en bas âge, l'insuf fisance chronique de structures pour la garde des enfants. Enfin il a été démontré que même si cette loi sur la parité pouvait être considérée comme une avancée -s'agissant de l'augmentation du nombre de femmes dans les assemblées communales et intercommunales- il n'en demeure pas moins qu'elle pose plus de problèmes qu'elle n'en résoud dans notre société guadeloupéenne. Des raisons ont été invoquées : Notre culture avec le long confinement des femmes dans des tâches bien délimitées et en tout cas éloignées de toute participation à la vie publique; L'obligation absolue et brutale d'avoir sur les listes autant de femmes que d'hommes sans que pour autant il y ait eu une préparation, un changement de comportement, un murissement de la question de l'égalité homme- femme, un encouragement et un soutien aux femmes qui veulent s'engager dans la vie militante pour défendre, leurs intérêts de travailleuses, de citoyennes, de mère de famille, leur qualité de vie, les intérêts de leur pays… Des craintes fort justifiées ont vu le jour : par exemple l'idée qu'il puisse d écouler de cette parité une augmentation «de femmes pots de fleurs» dans les assemblées, ce qui ne serait pas un progrès.

Mais nos grand-mères diraient : «Si ni bobo tini longan».

Un vibrant appel à été adressé aux femmes pour qu'elles refusent «d'être des pots de fleurs», pour qu'elles exigent d'être formées à la gestion des affaires publiques, pour qu'elles aient les moyens d'être efficaces, performantes et travailler sans complexe au coude à coude avec leurs collègues masculins dans l'intérêt de leur pays.

Ce débat qui s'est déroulé dans un climat serein et s'est arrêté dans une ambiance conviviale autour du pot de l'amitié, en appelle d'autres. Le «Forum» a donné rendez-vous le 8 mars à Galbas Sainte-Anne, pour une journée de débats et d'animation sur le thème :«Femme-Famille-Education- Jeunesse… On sèl lyannaj».