Municipales : Quel message sortira des urnes ?

L es électeurs guadeloupéens sont appelés à aller voter ce week-end pour élire le conseil municipal de leur ville. Nous disons bien, conseil municipal, et cela, à son importance. Car, à ne pas expliquer clairement le fonctionnement des institutions aux citoyens, on perpétue des mécanismes et des relations particulières qui alimentent dans la sphère publique des pratiques de clientélisme et de «makoutisme» que l'on dénonce publiquement, alors que l'on baigne, la bouche grande ouverte dans le marigot.

Il y a bien un candidat qui conduit une liste, mieux, qui construit une liste avec des personnes qui lui sont liées pour des raisons idéologiques, des af finités de personnes, bref qui lui donnent en principe l'assurance que lorsque l'on arrivera à la phase décisive ou ce sont les conseillers, élus par les électeurs, qui vont élire le maire, il sera élu.

En clair, les électeurs vont voter ce dimanche pour élire leur champion local, celui qui aura la mission de s'occuper de leurs problèmes dans la commune.

Il est peut être hasardeux de parler des problèmes collectifs de la commune.

Mais, la commune est en Guadeloupe, qui, elle-même est dans le monde. Alors, comment peut-on penser résoudre tous les problèmes à l'échelon local si on n'a pas une vision globale de la marche des choses.

C'est précisément ce qui a manqué à la campagne des élections municipales. En dehors de quelques incursions sur le terrain de l'intercommunalité, mal compris par beaucoup de candidats, les défis que doit affronter le pays dans ce temps de crise ont été zappés.

En l'absence de paroles fortes venant des candidats, les électeurs ont défini les enjeux de la campagne. Ils donnent la priorité et c'est normal à leurs conditions de vie dans les quartiers et les sections rurales.

Ce qui semble dominer dans les attentes des électeurs c'est : la propreté, la sécurité, la baisse des prix et des impôts, des espaces de loisir.

Est-ce le triomphe de l'individualisme ou la recherche du bien-être personnel qui est une quête permanente des individus ?

Au fond, est-ce que le message qui sortira des urnes ne sera pas tout simplement cette formidable revendication qui traverse le monde aujourd'hui : l'humain d'abord.

Les futurs élus de la Guadeloupe qui ont donné le sentiment de vouloir prendre leur distance avec les choix politiques, donc de société ne se retrouveront ils pas après les élections en décalage avec les aspirations de leurs mandants ?

Il faut bien comprendre que cette aspiration légitime que les électeurs ont mis au cœur de la campagne : la priorité à l'homme, ne peut se réaliser sans remettre en cause le système de société dans lequel nous vivons aujourd'hui. On retourne toujours à la politique.