La Guadeloupe à la Une ?

Il faudrait aussi se demander pourquoi lesmédias du monde entierse sont intér essés à notr e pays et à ce qui s’y passe ? Domota a même parfois éclipsé Obama à laune des médias. Comment l’expliquer ?

S oyons modestes, à l’échelle du monde, notre Guadeloupe, «Ti Gwada an nou», est un tout petit point. Et pourtant, on s’aperçoit au fil des événements, historiques que nous ne cessons de défrayer la chronique médiatique. Je ne m’attarderai pas ici sur des «performances» qui honorent guère notre fierté : numéro 1 pour la consommation du champagne français, place peu enviable pour les infections VIH, accidentologie démentielle. Sans les zapper, oublions un instant ces tristes records que l’actualité vient souvent nous rappeler.

Soyons positifs et regardons le côté face. Notre histoire est bien plus glorieuse. C’est en Guadeloupe, avec Delgrès, Ignace, Solitude, que débutent, vers 1801, les plus importantes révoltes d’esclaves de la Caraïbe. Nos valeureux ancêtres, ont combattu l’infamie et la déshu - manisation de l’esclavage, ils ont eu raison.

C’est un passé douloureux pour tous ceux qui en 2009 sont condamnés en Guadeloupe à un vivre ensemble : Les fils et filles des colons, des esclaves, des Indiens, tout ce peuple guadeloupéen qui se métisse, et se conjugue au futur.

Il ne s’agit nullement de ressas- ser comme une litanie infinie cette histoire, sombre dont nous ne sommes nullement les prison - niers. Mais, il ne faut pas non plus l’occulter d’un trait, en croyant que cela suf fira à guérir ces blessures… En 1802 la Guadeloupe se dresse pour la première fois à la face du monde occidental, européen et «civilisé» pour dire «non» à la servitude. Nous devons en être fier. Aujourd’hui, Delgrès recevrait pour son combat pour les droits humains le prix Nobel de la paix…. Longtemps, très longtemps après Lucette Michaux-Chevry, présidente de la Région, mem- bre du RPR signe avec l’indépen- dantiste martiniquais Alfred Marie-Jeanne et le socialiste guyanais Antoine Karam, l’historique «Déclaration de Basse- Terre».Cette fois, la Guadeloupe, rate un virage qui aurait pu être historique. Dix ans après, qui s’en souvient encore ? Dans un peu plus d’une

semaine, il y aura un an exacte- ment que LKP a déclenché une lutte contre la «pwofitasyon» et les «pwofiteurs». Une fois de plus, la Guadeloupe attire l’attention du monde. Elie Domota, hai, honni, villipendé, par cer - tains, est sans doute après Lech Walesa, le syndicaliste, le plus connu mondialement. LKP et Domota sont devenus des symboles. Mais, il faudra sans doute que des années passent avant que nous prenions toute la dimension de ce qui se passe en Guadeloupe depuis une année.

Il faudrait aussi se demander pourquoi les médias du monde entier se sont intéressés à notre pays et à ce qui s’y passe ? Domota a même parfois éclipsé Obama à la une des médias. Comment l’expliquer ? Un an après Obama qui vient de renforcer la présence mili - taire étatsunienne en Agfanistan déçoit même ses plus fervents par - tisans. L’obamania s’écroule. Elie Domota a-t-il déçu son peuple ?