Refonder notre société

C ette question semble vouloir s'imposer aujourd'hui dans les prises de position de ceux qui veulent penser l'avenir de notre Guadeloupe. A deux jours d'intervalle, le 1er et le 2 de ce mois historique de mai, deux acteurs de la vie sociale et politique du pays ont posé à distance, les bases d'un débat fondateur pour notre société. Du square Amédée Fengarol, du nom du leader syndical et communiste le plus influent de la lutte pour l'égalité des droits en Guadeloupe, Alex Lollia, Secrétaire Général du Syndicat CTU (Central des Travailleurs Unis), analysant la situation sociale de la Guadeloupe a posé le cadre pour une transformation durable, profitable aux larges masses, en pointant le verrou à faire sauter : «T ous nos problèmes découlent de l'organisation du système en place. Nous sommes amarrés à l'Europe, nous sommes amarrés à la France et nous n'avons pas un pouvoir capable d'orienter le développement économique, le développement social, la question culturelle, la question de l'éducation et la question de la formation et c'est ce qui nous embarrasse». Il pose là, d'une manière claire la revendication d'un nouveau cadre institutionnel ou statutaire pour permettre à la Guadeloupe d'évoluer. Le lendemain, V ictorin Lurel, qui revient à la Guadeloupe, ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre comme il le dit lui-même, réélu Président de la Région Guadeloupe, prononce un discours qui se veut fondateur. Il propose tout d'abord de s'attaquer à une transformation sociale qui prend appui sur sa volonté «de comprendre le réel pour aller à l'idéal». Il précise, et c'est là peut être le Lurel nouveau : «Il faut pour cela (comprenez la transformation sociale) une transformation politique». Entre ces deux expressions, un pont est jeté. Les deux acteurs ne partent pas de la même borne, mais un pilotage intelligent peut conduire à marcher ensemble dans la mêmedirection.Car , le Président Lurel a ouvert le champ d'un débat possible, en déclarant : «La transformation politique que je souhaite porter, c'est de renouer des liens avec ces forces vives de notre société. Je pense d'abord au mouvement social, aux syndicats, mais aussi aux partis politiques qui leur sont liés, comme le Parti Communiste…». Nous avons ici, entendu cet appel. Le Parti Communiste Guadeloupéen, engagé, depuis 70 ans, dans le mouvement pour les transformations sociales de notre pays, ne va pas se dérober . Les changements engagés dans le désordre pour tenter de sauver le système français ne doivent pas nous être imposés, ni nous entrainer vers le fond. Les communistes sont prêts, avec ceux qui sont d'accord, a engagé la bataille ici pour la refondation de notre société.