Colloque des médias : Pourquoi les Nouvelles étincelles ?

P eut-on vraiment s’étonner de voir le journal Les «Nouvelles Etincelles» prendre l’initiative d’organiser le premier colloque des médias de la Caraïbe ? Ce serait le comble ! Les «Nouvelles Étincelles», qui est la formule modernisée du journal l’Etincelle fondé par les communistes guadeloupéens, a fêté son 65e anniversaire le 7 juin de cette année. Il est donc le doyen de la presse guadeloupéenne, le seul journal qui paraît sans éclipse depuis plus d’un demi-siècle en Guadeloupe, à l’exception des périodes où il a été interdit par les préfets coloniaux ou celles qui ont vu ses matériels d’impri - merie détruits par les nervis du système oppresseur. «Nouvelles-Etincelles» est, certes, un journal militant, écrit par des militants-journalistes ou des journalistes militants qui af fiche clairement son engagement aux cotés des travailleurs dans la bataille de classe qui se déroule en Guadeloupe et à l’échelle dumonde. Il exprime l’opinion des communistes, mais il n’a jamais été un journal «d’enfermement». Depuis son premier numéro à celui d’aujourd’hui, il intervient comme l’éducateur , le défen - seur, l’organisateur des tra- vailleurs, des opprimés et de toutes les victimes dans la confrontation de classe à l’œuvre dans la société. Un plongeon dans ses archives montre que sa ligne éditoriale est fortement marquée par cette double exigence : Contribuer à réaliser l’unité du peuple guadeloupéen et celle des peuples de la Caraïbe. De l’article de Rémy Nainsouta en 1949, appelant à la création des Etats-Unis de la Caraïbe à ce Colloque des médias, les jalons plantés par l’Etincelle pour faire avancer l’idée de coopération, de développement et d’intégra - tion Caraïbe ne se compte plus. Il est donc clair que, cette présente initiative participe d’une démarche de fond. Nous ne sommes pas là, dans une simple action de promotion et de communication. D’ailleurs, les journalistes guade- loupéens et caribéens connais- sent bien les «Nouvelles Étincel- les». Ils savent que c’est un journal sérieux, responsable, avec une ligne clairement identifiée. Il n’y a donc pas de «lézard». C’est l’engagement sans faille des «Nouvelles Étincelles» dans la recherche de la coopération, du développement et de l’intégration Caraïbe, sa longue expérience des relations d’échange dans la région et surtout l’analyse qu’il fait des obstacles freinant le processus d’intégration qui l’ont conduit à organiser ceColloque. La conviction de l’Etincelle et de ses dirigeants est la suivante : On ne réussira jamais le développe - ment et l’intégration Caraïbe, sans l’adhésion et la volonté des peuples de la Caraïbe. On pourra élargir la coopération entre états, augmenter le volu- me des échanges commerciaux, mais, pas l’intégration économique et politique, si les Caribéens n’ont pas conscience de former un peuple, une communauté, s’ils ne voient pas leur destin commun. Ce n’est ni le business, ni seulement le développement des«af faires» sous le contrôle des blocs économiques et politiques extérieurs (Europe-Usa- Asiatique) qui faciliteront cette intégration. Cela passe incontestablement par la mise en relation des hom - mes et le démantèlement de toutes les barrières et de toutes les divisions implantées par l’im - périalisme depuis cinq siècles dans cette région. Il nous paraît aujourd’hui, qu’il faut miser davantage sur l’édu- cation, la connaissance de l’histoire, les relations humaines pour faire avancer l’idéed’intégration. Aujourd’hui, les outils les plusef ficaces pour franchir les barriè - res, contourner les obstacles politiques et diplomatiques, construire le liyannaj des peu - ples restent les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) à condition qu’elles s’affranchis- sent de la domination de l’ar- gent et soient utilisées dans l’in - térêt des peuples. C’est l’objectif que nous assignons à ce Colloque : Mettre l’information et la communica - tion au service de l’intégration. Il ne s’agit pas seulement de la maîtrise des nouvelles techno logies. Il est surtout question dans cette construction de mettre les journalistes, tous les professionnels des médias devant leur responsabilité de participer au travail d’éducation, de formation, de diffusion de la connaissance, de veille contre toutes les formes de «pwofitasyon» et de discrimination faites aux hommes et aux peuples et cela toujours dans le respect de la vérité des faits. Alors, franchement, les «Nouvelles Étincelles» n’est pas dans son rôle en organisant ce Colloque ? C’est mille fois oui !