Réforme institutionnelle de l’Etat français

Le Président de la République française, François Hollande, a publié le 3 juin une tribune dans la presse régionale française où il expose la feuille de route de la réforme institutionnelle de l'Etat français. Il propose de réduire le nombre de Régions de 22 à 14 ; de faire des intercommunalités regroupant au moins 20 000 habitants contre 5 000 aujourd'hui. Le Président explique que cette nouvelle réforme institutionnelle vise à donner les moyens à la France de sortir de la spirale de la crise et de répondre aux défis que sont : le déclin économique, le chômage, les déficits publics, la défiance des Français envers la politique qui s'exprime à chaque élection. Les communistes guadeloupéens qui, après avoir procédé à une analyse critique et lucide des problèmes qui entravent tout développement harmonieux de la Guadeloupe, ont posé depuis le début des années cinquante, comme une exigence incontournable : Un changement de statut de la Guadeloupe, comprennent parfaitement cette démarche du Président. Ils la comprennent d'autant mieux que, François Hollande, en laissant la Guadeloupe en dehors de sa réforme, confirme la position que nous défendons depuis plus d'un demi-siècle, à savoir que la Guadeloupe n'est pas la France, qu'elle ne fait pas partie du territoire français. Le Président a bien défini son projet en ces termes : «Réformer les territoires pour réformer la France». Sur sa carte de réformes la Guadeloupe n'y figure pas. De toute façon, son argumentaire ne peut s'appliquer à notre situation «bancale» de Région monodépartementale avec des intercommunalités qui dépassent de loin le seuil des 20 000 habitants qu'il propose.

Nous sommes face à une réalité que nous n'avons cessé de mettre en évidence ici : Lorsqu'il y a le feu au château, les maîtres ne s'occupent pas des écuries. Les maîtres de la France s'occupent aujourd'hui de sauver leur pays. Ils ont raison. La Guadeloupe n'est pas la France, c'est notre pays, notre territoire et nous en avons la responsabilité. Contrairement à la propagande infâme sur le «largage», si nous nous devenons autonome ou indépendant, qui a paralysé toute prise de conscience politique en Guadeloupe, aujourd'hui, les coffres-forts se vident et la France se replie sur ses intérêts, sans se poser des questions sur notre avenir. Le message est clair, nous le comprenons parfaitement, il nous invite à être nous-mêmes. Nous relevons le défi de nous assumer. Les élus et politiques guadeloupéens iront-ils encore pleurnicher à Paris pour quémander de nous garder toujours dans le droit commun, dans l'assimilation, de trouver un nouvel artifice juridique pour nous faire rentrer dans la réforme de l'Etat français qui ne s'applique pas à nous. Après la claque de Sarkozy, irontils chercher le coup de pied de Hollande ! Assez de déni, de masko et de honte ! Le pays a besoin aujourd'hui de dirigeants honnêtes, courageux, en position verticale pour le sortir de l'impasse politique, du déclin économique et de la déflagration sociale qui menace. Le mot d'ordre aujourd'hui doit être clair : «Un territoire, un peuple, une assemblée dans une collectivité autonome de Guadeloupe». La refondation de notre société commence dans l'adhésion à cette ligne et l'action pour la faire aboutir .