L’Etincelle, 70 ans au service de l’émancipation des travailleurs et de tout le peuple guadeloupéen

Le lendemain du débarquement des forces alliées en Normandie, précisément le 7 juin 1944, paraissait en Guadeloupe, le premier numéro du journal L'Etincelle.

Pour mémoire, l'Etincelle est la traduction en Français de «L'Iskra», le nom du journal fondé en Russie par Vladimir Lénine pour organiser les travailleurs et préparer la révolution socialiste qui éclata en 1917 et emporta toute la vieille société russe et le tsarisme.

En Guadeloupe, le journal l'Etincelle, doyen de la presse guadeloupéenne a été lui aussi fondé par les communistes, ces premiers résistants au régime de Pétain et de Sorin et qui ont bouleversé le paysage politique de la Guadeloupe en publiant le 30 avril 1944, une semaine avant le débarquement de Normandie, leur manifeste intitulé : L'APPEL AU PEUPLE.

Ce manifeste annonçait à la Guadeloupe et au monde : la création de la première organisation communiste sur le sol guadeloupéen prenant d'autorité le nom de Section du Parti Communiste Français.

Les principaux fondateurs de cette organisation : Rosan Girard, Sabin Ducadosse, Hégésippe Ibéné, Félix Henri, les plus connus à l'époque parce que signataires de l'Appel, ont d'emblé compris que pour atteindre les objectifs qu'ils se fixaient il leur fallait : éduquer les masses populaires, organiser les travailleurs pour la défense de leurs droits, armer la classe ouvrière d'une conscience de classe.

L'Etincelle a vu le jour à l'initiative des communistes pour la réalisation de ces tâches.

Dès le premier numéro du 7 juin 1944, les fondateurs du Parti et du journal exposent très clairement leur stratégie : la lutte contre l'exploitation et l'aliénation, le Socialisme. Le premier éditorial signé de Rosan Girard et intitulé : «Branle-bas de combat» garde encore aujourd'hui toute sa pertinence et sa force.

70 ans après, le journal l'Etincelle qui a connu différentes mutations techniques, qui est devenu «Nouvelles-Etincelles» en 1997, organise toujours le branle-bas de combat des travailleurs et de tout le peuple guadeloupéen pour libérer les travailleurs de l'exploitation et le peuple guadeloupéen de l'oppression coloniale.

Ecrit par des militants qui s'ef forcent chaque semaine d'éclairer les Guadeloupéens sur toutes les questions en débat dans notre société, toujours à la lumière d'un marxisme ancré dans nos réalités, l'Etincelle est devenu à coup sûr, une référence politique, un patrimoine culturel et historique.

Mais, nous, les continuateurs des fondateurs, nous refusons de faire de L'Etincelle une relique, un simple fonds d'archive.

En ce début du 21esiècle, L'Etincelle doit rester plus que jamais, un outil de formation sociale, d'éducation politique, un organisateur des luttes, un rassembleur.

Il doit se moderniser , s'inscrire dans les nouvelles techniques de communication sans jamais devenir une simplemarchandise.

Les Guadeloupéens qui ont beaucoup reçu de L'Etincelle ont le devoir aujourd'hui, de contribuer à le faire vivre pour que sa voix continue à ouvrir le chemin de la libération et de l'émancipation.

A la 49e édition de la fête du journal à Galbas Sainte-Anne les 28 et 29 juin, nous mettrons au cœur de ce 70e anniversaire, l'exigence de faire de L'Etincelle un journal pour la libération de la Guadeloupe.