Les gros mensonges de Mé 67

C'est sous ce titre que l'UPLG a organisé une conférence, lundi 26 mai à la salle Sonis aux Abymes.De certains exposés et interventions de la salle,il ressort l'idée d'un complot de la part de l'Etat français.Complot contre qui ? Avec l'appui de qui ?

D eux thèses s'af frontent. La première, que ce complot était dirigé contre le G.O.N.G et la deuxième, qu'il l'était contre le Parti CommunisteGuadeloupéen. A l'appui de la première, il faut retenir les actions de l'A.G.E.G en France au contact d'associations et de mouvement du tiers monde dans une période de luttes pour les libérations nationales. A l'appui de la deuxième, l'influence du Parti Communiste Guadeloupéen qui avait un Député, Paul Lacavé, une candidate privée de sa victoire aux élections législatives par la fraude électorale, «Gerty Archimède». La direction de mairies des relations internationales et qui revendiquait le changement de statut : L'Autonomie, mot d'ordre repris par le mouvement de l'époque. L'existence de la République de Cuba, engagée dans un processus révolutionnaire qui devait évoluer dans la sphère socialiste aux côtés de l'URSS et des pays du camp socialiste. Les évènements de Pointe-à- Pitre, suivirent ceux de BasseTerre où un ferreur de chaussures, Balzinc, diffuseur de l'hebdomadaire du Parti Communiste Guadeloupéen, avait été malmené par un chef d'entreprise avec l'aide de son chien. Une révolte s'en était suivie. Appel a été fait à Gerty Archimède pour calmer la foule. A Pointe-à-Pitre, le déclencheur a été la grève des ouvriers du bâtiment pour obtenir une augmentation de leurs salaires. Refusé dans un premier temps, accordée au-delà de leurs revendications par la suite.Nestor , membre du G.O.N.G, dans les rangs des manifestants est abattu d'une balle tirée par un membre des Forces de «l'Ordre» à qui il aurait été désigné par un de ses collègues. Colère de la foule, échauffourées, échanges de projectiles contre tirs de la soldatesque. D'après un intervenant, une provocation est montée par les forces de l'ordre contre les élus municipaux venus s'adresser aux manifestants. On aurait entendu à ce moment là des tirs provenant d'une arme à feu de petit calibre. Un journal de droite de l'époque prétendant qu'il s'agissait d'un scénario organisé et bien monté. La répression se déchaine, chasse à l'homme de type européen contre tirs à balles réelles, contre les manifestants dont des militants du G.O.N.G. Elle s'étend aux associations de travailleurs et d'étudiants guadeloupéens en France. Combien de morts ? A ce jour, les chiffres diffèrent, de quelques uns, à plusieurs dizaines. Un membre des Forces de l'ordre aurait fait état de morts le long de la voie ferrée reliant l'usine D'Arboussier au Raizet Abymes. Des faits restent troublants s'agissant de disparus non retrouvés à ce jour. Exemple, ce fils de blessé qui a rendu visite à son père à la clinique Lemaistre qui est mort au petit matin du dimanche et dont, le corps a disparu depuis. Qu'en a-t-il été de l'obligation selon la législation de déclarer tout décès à la mairie ? Pourquoi les familles de «disparus» ne se manifestent-elles pas ? Pourquoi ce silence jusqu'à ce jour des autorités ? Comment expliquer les consignes exécutées par les Forces de répression, de tirer dans la jambe droite comme en témoigne une victime, ancien d'Algérie au fait des pratiques de répression dans l'armée. Y a-t-il eu tirs sans sommation ? Si non, qui a donné l'ordre de tirer sur le peuple guadeloupéen ? Quelles relations au sein de la chaine de commandement de l'Etat entre le Président de la république, son conseiller pour les Af faires africaines, le Préfet de l'époque, le commandement militaire, les renseignements généraux ? Quid de l'influence Nord-Américaine opposée à la ligne politique de De Gaulle notamment d'indépendance de la Force de Frappe nucléaire française dont un relais existerait au Raizet de la commune des Abymes. Autant de questions non éclaircies entièrement à ce jour . Le seront-elles, suite à la décision de la Ministre des D.O.M de faire la lumière sur ces évènements à partir d'archives restées secrètes jusqu'ici ? Occasion manquée? Provocation pour étouffer dans l'œuf une possible évolution statutaire ? Luc Reinette s'est élevé contre le fait que sa lutte et celle de ses compagnons soit passée sous silence. Cela vaut à notre sens pour tous ceux qui individus ou partis mènent ou ont mené le combat pour la libération de la Guadeloupe y compris les communistes. Il faut écrire ce panorama historique. Une certitude, c'est que la Guadeloupe figure toujours sur la liste des victimes du colonialisme comme l'ont été l'Indochine, l'Algérie, et les autres pays colonisés par la France et qui ont acquis leur indépendance.