Elections cantonales : Chantal Lérus Triomphe

Les urnes ont donné le verdict,au deuxième tour des élections cantonales dans le premier canton de la ville des Abymes,le dimanche 29 novembre2009.

C omme logiquement atten- du, Chantal Lérus, la candi- date de la FRAP, soutenue par le Député maire Eric Jalton, le Sénateur Daniel Marsin et l’un des candidats malheureux du premier tour, Gilbert Farouil, a triomphé par 1757 voix, soit 64,33% contre 971 voix à Alix Nabajoth, soit 35,67% .

En fait, cette victoire de Chantal Lérus était acquise dès les résul- tats du 1er tour, comme nous l’a- vions annoncé dans notre précédente édition. À moins de croire au miracle, Alix Nabajoth ne pouvait d’ailleurs être aussi naïf ou utopique pour espérer inverser la vapeur. Pathétique, en effet, a été le degré d’isolement qui était le sien, alors que sa concurrente a pu bénéficier, non seulement de l’appui de la quasi-totalité des forces politiques abymiennes mais aussi de plusieurs personna - lités politiques extérieures, de la Fédération Socialiste à laquelle il appartient et même de la «neutralité» stratégique du Président du Conseil Régional Victorin Lurel qui lui avait pourtant donné la possibilité de siéger à ses côtés aux dernières électionsrégionales.

L’essentiel cependant est qu’il a pu mesurer son niveau d’implan- tation dans le canton et, en extrapolant, aux Abymes, ayant fait plus du double de son score du premier tour lequel est passé de 17,18% à 35,67%, alors que celui de Chantal Lérus progressait de moins de 15 points. Dans un tel contexte, force est d’admettre que le candidat vaincu a «renché - ri sa peau», en gagnant, entre les deux tours, la conviction des abstentionnistes du premier tour et celle des électeurs d’une partie des candidats éliminés.

En dépit de la progression du taux de participation, de 34% à 41,73%, le Conseiller Général sortant pour cause de cumul de mandats, Eric Jalton, député maire des Abymes et Président de la FRAP, doit s’interroger sur le sens de cette abstention massive. La volonté proclamée de l’exmaire Daniel Marsin de ranger aux oubliettes toutes les causes de division politique n’est appa- remment pas encore la préoccupation des Abymiens, déchirés pendant trop longtemps entre deux clans que les observateurs de la politique n’arrivaient pas toujours à positionner sur l’échi - quier politique. Ces élections cantonales ne sem - blent pas être de nature à calmer les enjeux, compte tenu de cer - taines déclarations.

Alix Nabajoth , conseiller munici- pal, qui est légitimement satisfait de sa performance, n’a-t-il pas déclaré, en effet, au lendemain du deuxième tour : «Il paraît que je suis identifié comme opposant, si c’est le cas, alors je serai opposant». Quand à Eric Jalton, son communiqué de presse, à l’attention de toutes les rédactions, est sans équivoque : «Eric Jalton féli- cite Chantal Lérus pour sa magnifique victoire, face à un candidat repêché et perdant». Des propos fort condescendants envers un jeune candidat et qui évoquent d’ailleurs l’ère d’af frontement Daniel Marsin-Eric Jalton.

La lutte d’influence politique aux Abymes sera-t-elle donc encore plus singulière et fratricide, entre deux individus appartenant à la même Fédération ? Les condi- tions de l’émergence d’un nouveau mouvement politique aux Abymes -un de plus- à l’initiative d’Alix Nabajoth, sont-elles rem - plies ? L ’histoire sera-t-elle un per- pétuel recommencement ? Il ne fait aucun doute que des réponses seront apportées dans les mois qui viennent. L’Unité Abymienne, si chère à Daniel Marsin, ne sera vraisemblablement pas pour le prochain carême.

La nouvelle conseillère Générale, Chantal Lérus, ne devra pas chômer durant deux années environ pour prouver à la population abymienne sa capacité à faire prendre en compte, par la Collectivité Départementale, les exigences d’un programme politique qu’elle a décliné au cours de sa campagne. Sa jeunesse ne suffira certainement pas pour réussir une si belle aventure qui ne fait que débuter.