Ils se mordent la queue

Si la situation n'était pas aussi grave, si ce n'était pas l'avenir de notre jeunesse, de notre peuple, de notre pays qui était en jeu, je me serais fendu d'un grand éclat de rire.

Car, les débats qui traversent la société guadeloupéenne en ce moment sont des plus cocasses.

Les élites, les élus, les professeurs en tout ne savent plus quel Saint invoquer pour les soustraire aux lois implacables de la politique et pour être clair, de la politique impérialiste qui les renvoi à leur statut de sujet.

Ils croyaient pouvoir ruser impunément avec le système, s'en servir sans payer le prix. Mais, comme un boomerang, la brutalité de l'oppression coloniale leur revient à la figure.

Lorsqu'on les entend sur les questions de l'université, de la biodiversité, la réforme territoriale de l'Etat, la politique économique de l'Etat français, le chikungunya, leur analyse est brillante, irréprochable.

Ils perçoivent très clairement tout le mépris affiché à l'égard de notre peuple, toutes les difficultés économiques et sociales qui découlent des choix opérés par des gens extérieurs à notre communauté et qui n'ont pas les mêmes intérêts que nous. Mais, pour avoir crié aux loups avec le système, dans le but de marginaliser tous ceux qui osaient penser et vivre la Guadeloupe libre, autonome ou indépendante, pour s'être abreuvés aux mamelles de la «bête», par peur aussi de perdre ce qu'ils n'auront plus, car les coffres forts sont vides, ils refusent d'aller jusqu'au bout de leur analyse.

Ils refusent avec obstination de mettre le droit sur la contradiction principale : L'assimilation de la Guadeloupe aux lois et aux règlements votés pour la France et l'Union Européenne et qui sont à l'origine de son retard de développement et de ses échecs sur le plan social.

Parler de l'Autonomie de l'université, de la maitrise par les Guadeloupéens de la gestion de la biodiversité, de l'intégration à la Caraïbe, de conduire la lutte contre le chikungunya et que sais-je encore, exige d'éliminer cette contradiction principale.

De cela, les pleureurs, les nouveaux défenseurs de nos droits de propriétaires de la Guadeloupe et de ses richesses ne veulent pas en entendre parler. Tout au moins pas encore.

Alors, ils vont continuer à se mordre la queue.