Ré-élection de Santos en Colombie : les communistes vigilants et mobilisés dans la lutte pour la paix, contre l'injustice sociale

L'é lection de Juan Manuel Santos au second tour face à Oscar Ivan Zuluaga clôt pour le moment l'incertitude née de la position de l'extrême-droite militariste, déterminée à mettre fin au processus de dialogue et aux accords négociés entre les FARC et le gouvernement colombien.

Au premier tour, Zuluaga devançait Santos de près d'un demimillion de voix. Aujourd'hui, la différence en faveur de Santos de 900 000 voix est suf fisamment claire.

Ce changement ne fut possible que grâce au soutien explicite de la gauche, avec l'appui du Parti communiste colombien (PCC) et de l'Union patriotique (UP).

La coalition unitaire de Clara Lopez et Aida A vella [NdT : la candidature de «gauche» portée par le Pôle démocratique alternatif comprenant le PCC et l'UP, elle a obtenu 15,3% au premier tour] a rempli avec succès sa tâche.

Le triomphe de Santos n'élimine pas la contradiction entre les couches dominantes, qui prétendent perpétuer par la guerre leurs odieuses sources d'enrichissement, et l'immense majorité qui souhaite une solution politique pour mettre fin au drame de la guerre contre-insurrectionnelle.

Santos gouvernera avec une forte pression de sa propre classe, par rapport à son modèle social néo-libéral et aux puissants éléments bellicistes ancrés dans le pouvoir économique et dans l'État.

Le rapport de forces qui a soutenu sa candidature depuis la gauche, les mouvements sociaux et l'opinion publique craignant un retour d'Uribe exige l'adoption de positions fermes face aux attitudes revanchardes, à l'échafaudage para-militaire associé au gouvernement surtout aux niveaux régionaux, les menaces et les crimes contre l'opposition démocratique.

Le droit à la critique, à la protestation populaire, à la récupération des terres usurpées, à la mobilisation et à la défense de la vie doivent être protégés face à toute remise en cause de la part des agents étatiques ou para-étatiques.

LA LUTTE CONTRE LE F ASCISME ET LES MANIFESTATIONS DU TERRORISME D'ETAT EST TOUJOURS ACTUELLE.

Nous soutenons la déclaration commune des candidates de la gauche Clara Lopez et AidaA vella quant à la réaf firmation de la nécessité de donner un nouvel élan au processus de dialogue, l'importance de l'unité, la justesse du vote, l'indépendance et la non-participation au gouvernement tout comme la réaffirmation de leur opposition au modèle économique, social et politique existant.

LA VIGILANCE ET LA MOBILISATION POPULAIRE SONT À L'ORDRE DU JOUR.

La bannière du cessez-le-feu bilatéral, de la fin des bombardements dans les régions rurales, des « faux positifs » [NdT : des opposants pacifiques au gouvernement assassinés, présentés comme guérilleros et morts dans la lutte contre-insurrectionnelle], la reconnaissance et la libération des prisonniers politiques, des garanties pour l'expression d'une opposition populaire, est toujours d'actualité.

C'est la même chose pour la lutte pour les réformes politiques électorales, le statut de l'opposition, la réforme agraire, réforme du travail, de la santé et de l'éducation. L'heure est à la mobilisation populaire.

L'expérience de la convergence et de l'unité gagnent de nouveaux éléments. De nouveaux espaces se sont ouverts, et de nouveaux interlocuteurs émergent dans la perspective d'un large front pour la paix avec justice sociale. Sa force ne peut se trouver que dans la mobilisation populaire organisée et combative.

En appelant à travailler pour affinernt les points de programme et la coordination des activités destinées à renforcer la base sociale, politique et culturelle du processus de dialogue pour la paix, nous insistons sur l'ampleur de cette tâche et la responsabilité des forces avancées pour répondre de façon conséquente à ce nouveau moment unitaire.

Source : solidarite-internationale-pcf.over -blog.net/