CYCLISME :De nouvelles fondations sont en construction

A la suite de l'article publié la semaine dernière dans nos colonnes et qui posait la problématique : «Quels ressorts actionner pour un progrès réel de notre cyclisme ?», nous avons eu une discussion fort enrichissante avec Fritz Samut, le responsable technique du Comité Régional de notre Cyclisme. Compte tenu de la réalité des résultats peu flatteurs de ce qui constitue notre élite en ce moment, j'ai été agréablement surpris de la sérénité et de l'assurance dont il faisait preuve. En fait, pour lui, il y a nécessité de détruire carrément le mode de fonctionnement et l'état d'esprit qui prévalent actuellement dans notre discipline, pour recommencer sur des bases nouvelles un cyclisme guadeloupéen qui prend en compte ce que nous sommes pour aller réellement de l'avant. En clair, il faut pour lui poser de nouvelles fondations, plus solides, plus conséquentes. Et selon lui, on est sur la bonne voie notamment en ce qui concerne la restructuration des écoles de cyclisme (rôle, organisation, fonctionnement, efficacité dans la formation des nouvelles générations). En bonne voie aussi, assure-t-il en ce qui a trait à la restructurationde la filière d'accès au haut niveau. Ce qu'il considère comme une priorité par rapport à nos sélections régionales aux dif férents tours dans ce qu'on appelle les DFA. Malheureusement pour lui souligne-t-il, cela prend plus de temps que prévu. Si le travail de détection et de formation ajoute-t-il est bien fait dans les clubs à travers de bonnes écoles de cyclisme, mener la tâche de perfectionnement sera bien plus aisé et l'ambition de parvenir à avoir une dizaine de jeunes (16/18 ans) avec un niveau international peut devenir une réalité. Par parenthèses, il me fait comprendre qu'il faudra accepter un jour qu'à chaque échelon soit définie une compétence et que de toute façon les clubs n'ont plus les moyens de tout faire. Il y a nécessité urgente de mettre en place un véritable plateau technique régional (plus qu'une simple commission technique en toutcas avec médecins, techniciens, kinésithérapeutes etc.) pense-t-il ; mais déjà du matériel pour une meilleure prise en charge en matière d'évaluation et de suivi est acquis et que d'autres moyens sont à venir. Devant tant d'aplomb et de confiance dans l'avenir , nous aurions dû être rassurés totalement. Mais nous ne le sommes pas vraiment. Il n'y a de notre part aucune réserve quant à la compétence de Samut lui-même, mais il devra livrer un combat de Titan pour gagner le monde de notre cyclisme à changer de mentalité et à s'inscrire résolument dans la perspective d'une approche plus moderne, plus scientifique de la discipline. Et puis, si nous sommes parfaitement d'accord sur la répartition des tâches au niveau des différents échelons, nous accordons un rôle majeur au travail réalisé dans les clubs qui, à toutes les étapes de la carrière de leurs ressortissants, doivent pouvoir disposer de compétences techniques autant pour la formation que pour le perfectionnement. Ensuite, nous craignons que l'objectif sur le nombre q u'il avance (une dizaine de jeunes) est trop réduit quant on sait qu'inévitablement la marge de déperdition reste très importante. Enfin, à nos yeux, ce qui compte vraiment, c'est ne pas être au haut niveau international en junior simplement, c'est de parvenir vraiment à l'être à l'âge de la confrontation avec les meilleurs mondiaux. Car aujourd'hui dès lors que l'on pratique la compétition, l'objectif, quel que soit le pays où l'on vit et quel que soit le niveau de développement de celui-ci, c'est le haut-niveau. Mais comme pour l'essentiel on est d'accord, nous l'encourageons donc à poursuivre dans la voie qu'il s'est tracé.