Panorama de l’économie guadeloupéeenne

L'é conomie de la Guadeloupe a bénéficié d'une croissance économique soutenue entre 1993 et 2008 (+3,1% par an en volume), tirée par la consommation et l'investissement. Celle-ci s'est accompagnée d'une tertiarisation accrue des activités. En 2012, le PIB par habitant (19 810€) reste inférieur de 36% au PIB national. Sur longue période, le rattrapage est cependant marqué : en 1994, le PIB par habitant était inférieur de 63% au niveau national. Après un repli de 4,8% du PIB en volume en 2009 en lien avec la crise sociale, l'économie guadeloupéenne avait renoué avec la croissance en 2010 (+2,7%). En 2012, l'activité économique de la Guadeloupe continue de progresser, bien que dans de moindres proportions : le PIB régional augmente de 0,6% en volume sur l'année, contre +1,3% en 2011. La consommation des ménages, moteur traditionnel de la croissance, reste bien orientée (+0,8%). L'investissement, en progression en 2010 et 2011, est désormais à la baisse (-2,1%), reflétant le manque de confiance des acteurs économiques

. La zone industrielle et commerciale principale est située dans la zone de Pointe à Pitre. Véritable poumon économique de l'archipel, elle regroupe 68,4% des emplois salariés en 2012.

L e chômage stagne à un niveau élevé

Le marché du travail se caractérise par la prédominance du secteur tertiaire dans l'emploi salarié et par un taux de chômage (26,2% en 2013) plus de deux fois supérieur à la moyenne nationale (9,9%). Après avoir diminué entre 2000 et 2007, le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A (DEFM A) connaît une accélération (+34,1% entre 2007 et 2013) pour atteindre fin 2013 son plus ha ut niveau de la décennie avec 60 393 inscrits, contre 45 040 en 2007.

Un déficit structurel des échanges commerciaux

À l'image des autres DOM, la Guadeloupe se caractérise par la faiblesse de ses exportations et un recours important aux importations : le taux de couverture des échanges s'établit à 10,9% en 2013 (contre 7,8% en 2012). La France est le premier client et fournisseur de l'île. La Guadeloupe échange peu avec son environnement régional. Les exportations à destination de la Caraïbe (hors DFA) sont très faibles (2,7 millions €, soit 1,0% des exportations totales). Les importations en provenance des états de la Caraïbe (hors DFA), d'un montant de 154 millions €, pèsent 5,6% des importations totales et celles en provenance des DFA 2,4%. Les échanges avec l'Amérique du Nord concernent essentiellement des produits pétroliers en provenance de Porto Rico et s'élèvent en 2013 à 256 millions €, soit 9,6% des importations en Guadeloupe.

LES PRINCIPAUX SECTEURS D'ACTIVITÉ

La structure de l'économie guadeloupéenne s'est sensiblement modifiée depuis le début des années 1990 avec le développement accéléré d'un secteur privé très dynamique, majoritairement de services, supplantant les secteurs traditionnels de l'agriculture, du petit commerce et du bâtiment. En 2009, le tertiaire contribue à hauteur de 85,2% à la pro

duction de richesse (dont 12,7% pour le commerce), devant le bâtiment et les travaux publics (5,7%), et l'agriculture et la pêche (2,8%).

Le BTP vit une sortie de crise difficile

Le BTP a joué un rôle moteur dans la croissance de l'île : de 1994 à 2009, sa valeur ajoutée a crû en moyenne de 6% par an. En 2009, il contribuait à 5,7% de la création de richesse et représentait 5,9% des effectifs salariés. Déjà en ralentissement en 2008, l'activité du BTP a fortement baissé en 2009, pénalisée par la crise sociale et le ralentissement de la commande publique. Depuis, le secteur vit une sortie de crise difficile. L'année 2013 se solde par une baisse globale de l'activité, le manque de projets structurants se faisant toujours ressentir . La baisse des effectifs salariés se poursuit (-704 emplois) et les ventes de ciment sur le marché local reculent de 5,5%, se rapprochant des plus bas niveaux observés en 2011 et durant la crise sociale de 2009.

FINANCEMENT DE L'ÉCONOMIE

En 2013, l'activité bancaire et financière de la Guadeloupe est portée par différents réseaux d'établissements de crédit et assimilés, installés localement ou non. Il est relevé 21 établissements repartis en cinq catégories : 5 banques commerciales af filiées à l'Association française des banques (AFB), 6 banques mutualistes et coopératives, 7 sociétés financières, 2 institutions financières spécialisées et 1 institution spécifique. Ces établissements totalisent 174 agences bancaires et emploient 1 823 collaborateurs. Le taux d'équipement régional en guichets bancaires et distributeurs automatiques s'est sensiblement amélioré ces dernières années.On compte ainsi un DAB-GAB pour 1 044 habitants en Guadeloupe contre un DAB-GAB pour 1 085 habitants dans l'hexagone. L'activité de crédit se maintientdif ficilement en 2013, à l'instar d'une reprise encore fragile de l'activité économique : l'encours sain des crédits enregistre une hausse de 2,9% sur un an. Cette évolution est proche de celle observée en 2012 (+3,1%), mais nettement en deçà des taux de croissance relevés en 2011 (+7,1%) et 2010 (+6,4%). Les financements consentis aux entreprises progressent peu (+0,6%), impactés par les dif ficultés rencontrées dans la plupart des secteurs. En parallèle, l'activité de crédit aux ménages enregistre une croissance moindre (+4,1% contre +4,9% en 2012). En revanche, la sinistralité de la place bancaire locale s'est améliorée tout au long de l'année 2013 : sur un an, les encours douteux bruts des établissements installés localement s'inscrivent en net repli (-10,6%) pour s'établir à 492,3 millions d'euros. Le taux de créances douteuses diminue sensiblement, à 6,8% (-0,9 point).

Source : “Note expresse” juillet 2014