«Chat an sak»

En 2003, Favrot Davrain, Victorin Lurel, Philippe Chaulet ont fait mouche avec ce slogan.

Ils sont arrivés, en mobilisant tous les conservatismes et en stimulant les réflexes de peur du changement chez les Guadeloupéens à inverser la tendance au oui pour une collectivité unique portée par la majorité des élus et des partis politiques guadeloupéens toutes tendances confondues.

Depuis douze ans, la Guadeloupe vit avec une sorte de «gueule de bois» qui empoisonne toute la vie politique car, la revendication d'un changement institutionnel ou statutaire n'a pas été évacuée,contrair ement au désir de ses détracteurs.

De la demande d'un délai de 18 mois quémandé au Président Nicolas Sarkozy à l'élection de cette nouvelle Assemblée départementale en passant par le projet de société porté par Gillot et tous les congrès bidons pour noyer le poisson, le débat sur les institutions, comme un boomerang, leur revient en pleine face.

La question est : Victorin Lurel cherche-t-il à nous fourguer l'Assemblée unique en mode «chat an sak» ?

En menant une campagne sans concession pour dynamiter le «consensus mole» installé au Conseil général et propulser une nouvelle majorité entièrement acquise à sa stratégie de conquête du pouvoir politique, ne va-t-il pas installer une Assemblée unique de fait en Guadeloupe, sans modifier les institutions et cela en contournant la volonté des citoyens ? Victorin Lurel et Madame Borel- Lincertin s'en défendent en invoquant le fait que nous avons connu ce cas de figur e avec Lucette Michaux-Chevry et José Moustache à droite, que cela s'est reproduit avec Dominique Larifla et Félix Proto à gauche, et cela ne s'est jamais transformé en Assembléeunique.

Ils feignent d'oublier que la personnalité des exécutifs n'était pas la même qu'aujourd'hui, que le rapport des forces électorales n'était pas le même et que les partis politiques avaient encore une influence.

Malgré lui, Victorin Lurel dans sa défense, livre une pensée qui ne peut que renforcer l'inquiétude de ceux qui ont le sentiment d'être manipulés.

Il s'étonne précisément de l'inquiétude de ceux qui sont pour une Assemblée unique, de voir les choses se réaliser natur ellement.

Pour enfoncer le clou, il glisse l'air de rien dans une réponse à un jour naliste que si c'était le cas, il n'y aurait rien à craindre pour une gestion démocratique des af fair es du pays car , en Guadeloupe il y a trop de contre-pouvoirs.

Là, nous prenons Lurel la main dans le «sak» !

Car, en 2003, il s'est opposé à l'Assemblée unique aux motifs suivants : l'absence de démocratie et de contr e-pouvoirs.

Alors, où est la plus grande démocratie aujourd'hui, lorsqu'il dispose d'une majorité absolue dans les deux Assemblées majeures et le quasi contrôle des collectivités municipales pour raison de nécessité ?

De quel contr e-pouvoir peut-on parler lorsque l'indépendance de la presse dépend de plus en plus de la bonne grâce des pouvoirs ?

Allons-nous revivre un 2003 à l'envers : sans projet, sans consultation populaire ?

Ce chat la ne pourra pas r entr er dans le sac !