Le RSI étrangle les petites entreprises guadeloupéennes !
Le mot n'est pas trop fort, ni choquant par rapport aux difficultés réelles que rencontrent les petites entreprises guadeloupéennes au quotidien. C'est ce que sont venus dire à la Citée des Métiers à Raizet aux Abymes, mardi 07 avril 2015 les 280 chefs d'entreprises qui ont répondu à l'invitation qui leur a été faite par le Collectif «Sauvons nos entreprises guadeloupéennes», présidé par leur porte-parole, M. Dominique Virassamy. A cette rencontre, étaient présents, M. Alain Jeanville, Directeur du R.S.I Antilles-Guyane, M. Edouard Colet, juriste, M. Alan Nagam, président de la Fédération des très petites entr eprises, M. Ary Broussillon, sociologue et bien sûr, M. Dominique V irassamy portepar ole des petites entr eprises. Evidemment, ce n'est pas la premièr e fois que le Collectif pr end des initiatives pour ce faire entendre, jusqu'à maintenant il n'a pas encore eu gain de cause. A cette récente rencontre, à la Cité des Métiers aux Abymes, les échanges étaient plutôt r espectueux mais sans transiger sur les revendications qui ont été posées sans ambigüité
. Après les interventions du sociologue Ary Broussillon, de M. Alan Nagam et du juriste Edouard Colet qui ont retenu toute l'attention de la salle, le porte-parole du Collectif «Sauvons nos entreprises guadeloupéennes» n'a pas mis de «l'eau à la bouche» pour porter les revendications de ses mandants en présence du Dir ecteur du RSI, M. Alain Jeanville. D'après l'intervention de M.V irassamy, être chef d'entreprise en Guadeloupe r elève de l'exploit et que celui qui parvient à réussir, le pourra partout dans le monde. Il ne faut pas per dr e de vue que les TPE (très petites entreprises),r eprésentent 80% du tissu économique. Ce sont des partenaires sociaux incontournables car ils contribuent à coup sûr à alimenter les dif fér entes caisses, telles que l'Octr oi-de-Mer et la T .V .A (taxe sur la valeur ajoutée) qui profitent aux différentes Collectivités et à l'Etat. Les professionnels se plaignent des effets nocifs de la taxe C.F.E., anciennement appelé taxe professionnelle. C'est la Contribution Foncière des Entreprises. Pour exprimer l'état d'asphyxie desentr eprises guadeloupéennes, le porte-par ole emploi le terme «d'assassinat» de leur outil de travail lié aux dysfonctionnements du RSI mais aussi à cause d'une concurrence jugée déloyale du travail dissimulé en pleine évolution. Les socio professionnels disent ne pas comprendre le silence des responsables politiques qui, quelque part, légalisent ou s'acoquinent avec le travail illégal. Ils dénoncent avec véhémence la possibilité qui est accordée aux étrangers d'exercer une activité professionnelle avec comme seule pièce justificative un permis de séjour alors que pour eux, on leur réclame un permis de travail. Dans son discours, M. Virassamy déclare que tous les ingrédients sont réunis pour créer les conditions d'un «génocide économique». Il dénonce à nouveau le dysfonctionnement et le «racket» du RSI qui les conduisent tout dr oit au fichier des endettés sociaux. A vec un tel statut, ils ne peuvent plus bénéficier d'un prêt bancaire, ni aux dispositifs du C.I.C.E. ou aux subventions régionales. M. V irassamy souligne que la société guadeloupéenne va mal, qu'elle est malade depuis longtemps. Il invite les uns et les autres à arrêter de créer des illusions d'un pays où tout va bien et souhaite par la même, une organisation urgente du pays. Pour bien fair e prendre conscience de leurs difficultés, les socio professionnels ont rebaptisé le RSI (Régime Social des Indépendants) en (Racket Sans Interruption). En cette période sainte, les entreprises sont considérées comme étant des crucifiées sur la croix entrainant leur mort certaine. Selon M. Virassamy, les effets dévastateurs du RSI, se ressentent même à l'intérieur de la cellule familiale. Le porte-parole des petites entreprises a clairement indiqué par des menaces à peine voilées que s'il n'y avait pas d'avancer dans les négociations, certaines questions devront se régler par voiejudiciaire et par l'implication des parlementaires guadeloupéens. Avant toute chose, il espèr e trouver un terrain d'entente avec les instances compétentes afin de parvenir à signer une convention entre le RSI et le Collectif. Le porte par ole du Collectif, invite le Directeur du RSI, M. Alain Jeanville à utiliser sa marge d'action pour porter les premières réponses aux attentes des chefs d'entreprises. Ils réclament :- L'arrêt des pénalités - L'arrêt des poursuites d'huissiers afin d'éviter des drames - La sortie du fichier des endettés sociaux des cotisants car le dysfonctionnement est imputé au RSI. - La suppr ession du transfert de des pénalités en question sur les nouveaux appels à cotisation - Le gel des appels à cotisation jusqu'à l'élaboration du nouveau calcul. Selon certains mandants, ils ignorent totalement sur quelle base est calculée leur cotisation. Ces quelques points ne sont donc pas exhaustifs mais constituent un point de départ pour apaiser les esprits. Les 513 membres que constitue le Collectif suivent avec un grand intérêt les avancées qui seront faites lors des prochaines négociations. Déjà, les socio professionnels de la Désirade, des Saintes, de Marie-Galante et de Saint- Martin ont demandé à ce que le Collectif vienne à leur r encontre pour s'organiser ensemble .