LE TEMPS DE LA HAINE ENTRE LES ETATS-UNIS ET L'IRAN EST-IL RÉVOLU ? Négociations cruciales sur le nucléaire
Au terme d'un accord intér ima ir e conclu le 24 no v embr e 2013 à Genève entre l'Iran et le groupe dit «G5 + 1» (les membr es perma nents du Conseil de sécur ité, plus l'Allemagne), les participants se sont mis d'accord pour signer un accord de long terme sur le nucléaire dans le délai d'une année.
C ette échéance de novembre 2014 n'a pas étér espectée. Les négociateurs se sont entendus pour de nouvelles dates : fin mars 2015 pour dessiner le contour de l'accor d ; 30 juin 2015 pour un texte définitif incluant tous les aspects techniques. Les débats tournentautour , si l'on peut dir e, d'un échange «nucléaire contre sanctions», l'Iran donnant des garanties pour que son programme demeure exclusivement pacifique en échange d'une levée totale desmesur es prises à son encontr e. Signataire en 1968 du traité de non-prolifération, Téhéran s'est engagé à ne pas développer d'armes nucléaires. Mais il lui est r eproché de se doter, en marge de son pr ogramme civil, d'une capacité de production d'uranium hautement enrichi et de plutonium, l'un ou l'autr e pouvant servir à un usage militair e. Les discussions portent d'abord sur le nombre de centrifugeuses à conserver pour limiter l'enrichissement à des taux compatibles avec un usage pur ement civil. Il semble qu'un accor d se dessine pour que l'uranium déjà enrichi soit envoyé en Russie.T ransformé en barr es de combustible, il servirait à alimenter la centrale nucléaire de Bouchehr, construite par Moscou. Téhéran a accepté de réduire son stock d'uranium enrichi à 20 % ; les Occidentaux veulent qu'il ne puisse plus produire désormais que de l'uranium enrichi à 5 %. L'Iran a construit deux sites d'enrichissement, celui de Natanz, le plus important, et celui de Fordow, enterré près de Qom pour le protéger de bombardements. Les Occidentaux réclament la fermetur e de For dow , alors que les Iraniens proposent de le convertir en centre der echer che médicale. A Arak, l'Iran bâtit un réacteur de recherche à eau lour de, mais aurait accepté de limiter sa production de plutonium à moins d'un kilo par an.Autr e point de litige, le régime d'inspection renforcé des installations nucléair es. Les Occidentaux demandent notamment à l'Iran de ratifier le pr otocole additionnel de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), qui permet des inspections plus intrusives. Ce pr otocole a été signé par l'Iran en 2003, mais n'a pas été ratifié par le Parlement. Les Occidentaux exigent que ce régime d'exception soit de vingt ans, alors que l'Iran n'accepte qu'une durée de cinq ans. L'Iran réclame enfin une levée rapide de toutes les sanctions économiques qui le frappent depuis l'adoption de la pr emièr e résolution des Nations unies, en 2006. Les Etats-Unis et l'Union européenne ont également adopté des sanctions distinctes. Pour Washington, la levée de certaines sanctions dépend du président, d'autresdu Congrès, dominé par des républicains hostiles à toute entente avec Téhéran. Dans le cadr e de l'accor d intérimaire intervenu il y a un an, les Occidentaux ont procédé à unepr emièr e levée partielle des sanctions, le 20 janvier 2014.