26, 27 mai 1967 un crime d'Etat

Le crime reste toujours impuni, quarante-huit ans après. Nous restons toujours mobilisés pour la connaissance de la vérité et des responsabilités. Le gouvernement Hollande a annoncé la mise en place d'une commission. Nous restons vigilants. Voilà pourquoi nous republions cet article paru dans ce journal en 2012.

Alors que les travailleurs, rassemblés sur la place de la victoire à Pointe à Pitre soutenaient la délégation syndicale chargée de négocier 2% d'augmentation de la plate-forme revendicative, le pouvoir colonial français donna l'or dr e de tirer sur les manifestants. Les forces de répression françaises ont tué sans vergogne, il s'en est suivit pendant 3 jours, une chasse à l'homme, de nombreux Guadeloupéens fur ent abattus par les gendarmes français. Après sa tuerie, l'Etat français, pour fair e diversion, organisa une campagne d'arr estation et d'emprisonnement et de déportation de nombreux Guadeloupéens. Après le crime odieux de l'esclavage commis contre les nègres et l'humanité toute entièr e, le colonialisme français démontrait qu'il était par essence violant, barbare, humiliant et que sa politique était basée sur la domination, le mépris du colonisé, le mensonge. Après avoir sciemment tué de nombreux Guadeloupéens, de 1967 à nos jours, le pouvoir français a perpétré le mensonge sous tous ses gouvernements de droite comme de gauche en instituant un silence d'état sur son crime. Il a officialisé sont crime face àl'histoir e en classant son meurtr e secret défense, interdisant le rétablissement de la vérité. 45 ans de silence pour pr otéger les intérêts coloniaux de la France en Guadeloupe, pour pr otéger en définitive les pwofitan. 45 ans de notre histoire douloureuse encore une fois occulté, refoulé interdit de vérité par le colonialisme français. Le Président de la République française, le 17 octobre 2011, a reconnu le crime d'Etat commis contre les Algériens jeté à la Seine il y a 50 ans sur le pont de Clichy. C'est un geste qui marque un pas dans la reconnaissance du passé criminel de la France coloniale mais qui reste timoré. Fort de ce geste du chef de l'Etat français, les Forces Patriotiques Anticolonialistes Anticapitalistes (FPAC), par lettre ont saisi le Président de la République française lui demandant de r econnaître que la reconnaissance des faits de répr ession commis au nom de la république française ne peut pas êtr e à géométrie variable ni la mémoir e historique sélective. L'Etat français doit aujourd'hui reconnaître les massacres des 26 et 27 mai1967, réhabiliter , indemniser les victimes et les familles, mettre en place une commission d'enquête indépendante pour faire droit à l'exigence de justice et de vérité. Les archives fermées depuis 45 ans doivent être ouvert y compris les archives militaires sur cet évènement sanglant pour permettre le travail des historiens. Le travail de mémoire entrepris depuis tantôt par des Guadeloupéens épris de justice et de vérité sur notre histoire à permis de mettre l'état français devant ses r esponsabilités et d'inscrire à la face du monde le crime de l'Etat français contr e le peuple guadeloupéen. Dans cette lutte pour la réhabilitation des victimes, pour la vérité historique, la reconnaissance de crime d'Etat et de sa condamnation, nécessite la mobilisation desGuadeloupéens. Une chose est sur, mai 67 reste gravé dans la mémoire de toutes les générations car, il reste un crime d'Etat inavoué, gratuit perpétré à l'encontre de la majorité des Guadeloupéens, les plus pauvres, les plus démunis en faveur d'une minorité les possédants garants de la colonisation. Il est aussi important de mener la lutte sur toutes ses formes pourpermettr e à nos historiens d'écrir e notr e histoire pour que chaque Guadeloupéen accède à la vérité historique sur mai 1967. En confisquant la vérité, en mettant une chape de plomb sur son crime, en distillant son mensonge officiel le pouvoir français a su maintenir le système colonial Plus que jamais, la lutte pour la vérité sur ce crime de l'Etat français les 26 27 mai 1967 en Guadeloupe participe au combat pour l'émancipation du peuple guadeloupéen.