Sainte-Anne

Nouvelles-Etincelles : Quels sont les atouts de votre commune pour asseoir son développement économique et celui du sud-Est de la Grande-Terre ?

Christian Baptiste :La commune de Sainte Anne possède une multitude d'atouts, dont certains sont encore inexploités ou pas assez. Il faut savoir que Sainte-Anne possède trois grands paysages majeurs qui peuvent être mis en valeur de façon différencié et complémentaire : - le plus connu est son littoral qui a une vocation touristique évidente, avec une quinzaine de km de côtes sableuses, rocheuses et aussi des espaces de mangr oves. Ce littoral doit fair e de Sainte Anne un pôle nautique majeur dédié au nautisme mais aussi permettr e la continuation du savoir fair e spécifique comme la pêche. La diversité des activités possibles et la spécificité de la plage du bour g, seule plage urbaine, constitue également un atout rar e. - les Grands-Fonds sont d'une richesse paysagère, culturelle etidentitair e (territoir e du gwo ka) incroyable ce qui peut répondre à un autre type de tourisme durable orienté vert le tourisme vert ou encore culturel

. Ils constituent aussi un territoire à vocation agricole ancien qu'il faut r edynamiser vers une agriculture biologique, sans pesticides. Il faut savoir que nous nous sommes engagés dans une démarche pour la préservation et le développement de la biodiversité. Et dans ce cadr e, le territoire des grands fonds a été primé au mois de mai dernier, lauréat 2015 de l'appel à projet Plan Paysage mis en place par le ministère de l'écologie. L'enjeu est de réhabiliter le paysage des Grands Fonds dans les dispositifs d'aménagement du territoire en introduisant des règles servant par la même occasion la biodiversité. Cette distinction nous conforte dans notre orientation pour trouver une harmonie entre l'homme et la natur e. - les plateaux de l'est qui offrent à la fois un espace d'extension péri urbain mais aussi un espace dédié à l'agriculture cannière. Cet espace peut aussi s'ouvrir au tourisme et aux loisirs. Les mares et les vestiges de moulins constituent autant de patrimoine qui reste à mettre en valeur. Enfin, Sainte-Anne a une position centrale et stratégique dans le sud Grande-Terre, d'ailleurs siège de la Communauté d'agglomération de la Riviera d u Levant et donc a vocation à développer des pôles d'activité économique liés aux services.

N.E : On parle beaucoup de biodiversité, quel est le modèle de développement que vous préconisez pour le Sud-Est de la Grande-T err e ?

C.B : Le Sud Grande-Terre possède une biodiversité extraordinaire et encor e assez méconnue : plantes médicinales et espèces végétales endémiques des Grands- Fonds entr e Gosier et SainteAnne, végétations spécifiques aux milieux tropicaux secs vers Saint François, des tortues luth qui pondent sur nos plages, nurserie pour les alevins dans les mangroves, diversité des oiseaux comme le crabier. Il est clair que cette biodiversité est à protéger et à la fois doit êtr e envisagé comme un atout économique. Le modèle de développement du sud Grande Terre, comme celui de toute la Guadeloupe ne peut être que durable. Il doit nécessairement s'inscrire dans une logique de préservation du patrimoine naturel

mais aussi culturel tout en favorisant la production de richesse permettant à ses habitants d'avoir un emploi et de subvenir à leurs besoins. Toute décision prise doitrépondr e à ces trois axes. Les richesses sont là, à nous de les faire fructifier tout en laissant aux générations futures les moyens de leur épanouissement. Avoir de l'eau dans nos robinets demain, laisser une Guadeloupe propre, transmettre nos valeurs et notre culture sont des enjeux cruciaux

N.E : Quels sont les défis que vous avez à r elever pour réussir ce développement ?

C.B :Ce développement pour le sud Grande-T err e ne peut êtr e pér enne que si des nouvelles modalités de gouvernance sont mises en œuvr e. Il faut tout d'abor d moder niser et optimiser l'organisation de notre administration communale, réduir e l'endettement et le déficit qui frôle les 11 millions pour la commune de Sainte-Anne. Il fautr entr er dans des logiques d'économie d'échelle au sein de la Riviera du Levant pour permettre un réel développement équilibré et intégré. Il faut être audacieux et s'orienter vers du financement croisé, aller cher cher les fonds eur opéens. Enfin, un développement durable ne peut se faire sans une participation active des citoyens : plus aucun aménagement ne devrait se faire au 21e siècle sans la concertation des acteurs impliqués. Ce qui nécessite de faire de la politique autrement : aller vers les citoyens par plus de communication et de transparence.