JOCELYN SAPOTILLE : «Nous plaçons avant tout l'homme au cœur de notre modèle de développement»

N.E : On parle beaucoup de biodiversité, quel est le modèNouvelles-Etincelles : Quels sont les atouts de votre commune pour asseoir son développement économique et celui du Nord Basse-Terre ?

Jocelyn Sapotille : Nous voulons développer un effet levier pour le développementéconomique. En effet, les municipalités d'Outre-Mer ne se situent pas dans un contexte vertueux économiquement, essentiellement à cause de quatr e séries de problèmes : - la fiscalisation est limitée par la faiblesse de l'assiette fiscale, les limites d'une pression fiscale sur une population à faible taux de fiscalité, la réper cussion des ef fets pervers de l'octroi de mer - le désengagement de l'État vis-à-vis des collectivités territoriales, déjà exsangues, sans moyens financiers ad hoc, tandis qu'elle supporte déjà la spécificité des 40%, comparée aux collectivités de l'hexagone. - le mode de calcul de la DGF, basé sur la population, et non pas sur la réalité économique des collectivités

. le principe de complémentarité des fonds eur opéens qui suppose à la fois l'existence préalable de trésorerie et la capacité d'autofinancement des collectivités qui devront faire des avances remboursables.

ALORS QUELLES SONT NOS SOLUTIONS?

Face à cette imparable réalité, les collectivités ne peuvent se «soulager», ni par l'illusion des niches fiscales, ni par l'Etat, ni par l'Europe. Le champ d'intervention est par conséquent limité, et une seule stratégie demeure possible : l'effet levier. Cet ef fet suppose une appr oche en termes d'ingénierie financière et de projet, ce qui n'est pas dans la culture traditionnelle des fonctions publiques. Cet effet levier passe par la dynamique de l'exter nalisation, non pas des services, mais des pr ojets. Au-delà des contrats d'affermage, de délégation des services publics, les partenariats publics privés demeurent insuffisamment connus et utilisés. Mais surtout, la mutualisation des moyens et des projets par le biais de la Communauté d'Agglomération du Nor d Basse-T erre, que je préside devra nous permettre de réaliser des économies d'échelle.

LES ATOUTS DE NOTRE COMMUNE SONT DIVERS:

- le centre aqualudique René Toribio qui est en cours de rénovation
- la baie de Blachon, avec la réintroduction du Lamantin
- la fonctionnalité du théâtre de verdure
- La médiathèque et son espace congrès
- Le patrimoine historique et culturel de Lamentin
- l'école de Musique
- la zone industrielle de Jaula
- la notoriété des champions du monde de judo T eddy Riner , et d'athlétisme Wilhem Belocian
- les écrivains de renom, Ernest Pépin, Dany Bebel-Gisler, ....

N.E : On parle beaucoup de biodiversité, quel est le modèle de développement que vous préconisez pour le Nord Basse-Terre ?

J.S :

Nous plaçons avant tout l'homme au cœur de notre modèle de développement, à la fois :- développement durable- développement intégré- développement endogène C'est-à-dire que dans le respect des équilibr es visant à la préservation de notr e environnement nous privilégions un développement économique qui se fonde sur nos potentialités historiques, naturelles et humaines autour de la préservation de notre identité, notre authenticité territoriale. Cela concer ne la cultur e, le tourisme, l'agriculture, la pêche, l'agro transformation, l'artisanat.... Nous faisons rimer cr oissance économique et croissance verte sur l'ensemble du territoire Nord Basse-Terre.

N.E : Quels sont les défis que vous avez à r elever pour réussir ce développement ?

J.S : Il s'agit d'abord de consolider les finances tant de notr e commune que de l'agglomération Nord Basse-Terre, sans augmenter la pression fiscale et l'endettement par habitant dont nous avons hérité à Lamentin et à La CANBT.

Nos allons prioriser des projets à forte valeur ajoutée de manière à susciter sur le territoir e un pr ocessus économique créateur d'activité et d'emploi; l'emploi qui est pour nous une priorité absolue.