Copenhague ? C’est si tellement loin de la Guadeloupe !

D ans moins d’une semaine, ce sera Noël, pas de grève de LKP à l’horizon. Génial ! Les temples de la consommation de notre archipel sont donc tranquilles, les caisses de champagnes français, les sapins made in France, rempliront vos caddies. Elie Domota qui recommandait en février dernier de ne plus «pousser des chariots» dans les super- marchés, a-t-il été entendu ? J’ai là comme un doute… 2e sujet d’intérêt dans la colonie, les prochaines régionales. Depuis plusieurs semaines, le député socialiste Eric Jalton, faisait durer un (faux) suspense sur sa détermi - nation à conduire sa propre liste aux régionales de mars 2010. C’est fait, Jalton, a parlé. Il sera donc l’adversaire de son collègue, le député socialiste V ictorin Lurel. Est-ce là une vraie surprise ? Jem’interroge. La candidature de Jalton, ouvre une brèche dans le «socle» de la «gauche». Jalton versus Lurel, ce débat «démocratique» sanctionné par un vote, dans le cadre des institutions françaises changera-t-il la donne dans notre pays ? Rien n’est moins sûr. Depuis deux mandatures, chez nos voisins martiniquais, la Région est dirigée par un indépendantiste pur sucre. Alfred Marie-Jeanne, depuis plus de 30 ans, avance dra- peau vert rouge et noir déployé. Il se bat la mort dans l’âme pour tenter d’arracher au forceps, un «oui» à l’article 74 de la Constitution française. Si Marie-Jeanne échoue et que le «non» l’emporte la preuve sera faite que le jeu «démocra - tique» imposé par le gouvernement français n’aura pas servi à grand chose. Les s martiniquais devront-ils alors redescendre dans la rue pour faire bouger les choses ? Ça va pas être simple. En Guadeloupe, la victoire élec - torale d’un Lurel, voire d’un Jalton, ne remettra pas en cause l’ordre colonial. D’ailleurs, ces deux députés socialistes, tout en marte - lant leurs dif férences sur l’avenir institutionnel de la Guadeloupe n’ont jamais été des partisans du changement radical. De ce point de vue, la boucle est bouclée. Soulignons que le béké ultra réactionnaire nostalgique de l’ordre esclavagiste, Edouard Boulogne, parfois proche des thèses de Jean- Marie Lepen, se dit aujourd’hui, partisan de l’article 73 et apporte son soutien à Victorin Lurel. Dans ce pays, plus rien ne m’étonne. Dans le jeu politique actuel, il est difficile de faire l’impasse sur l’atti- tude du LKP. Que dit Domota ? Quel est son projet politique ? Mais, tout porte-parole du LKP qu’il est, Domota n’est d’abord que le Secrétaire général de l’UGTG. Ce syndicat s’est prononcé dès 1973 pour l’indépendance nationale de la Guadeloupe. Ce mot d’ordre a été régulièrement réaf firmé. L’UGTG est une des composantes essentielles du LKP , mais l’UGTG n’est pas LKP . Le Front des organisa - tions syndicales culturelles et poli- tiques n’est pas (encore) à en mesure d’avancer un mot d’ordre politique sur l’avenir de la Guadeloupe. Il est pour l’heure con - damné à l’attentisme, à lutter sur le front des revendications économiques. LKP peut-il en sortir ? On peut sans crainte affirmer, queLKP , n’est pas en mesure de s e posi- tionner politiquement, car, ce n’est pas sa vocation. LKP est un bel outil, comme nous disons «on zouti filé» mais, comment l’utiliser dans le débat actuel ? J’avoue, ça ne doit pas être très simple pour Domota et son staff… Car, il n’est pas seul maître à bord. La question électorale obscurcit l’horizon et brouille les cartes. Pour en revenir à Copenhague, vous avez dû comme moi noter, qu’ici, c’est silence radio. Aucun politique, ne s’est manifesté. C’est à croire, que la Guadeloupe est hors du temps, et pourtant, le Guadeloupéen «produit» chaque année 360 kg de déchets. L’air commence à être sérieusement pollué. Pointe-à-Pitre n’est pas à l’abri d’une montée des eaux. Copenhague ? Bof, nous sommes branchés Noël et élections régionales, à part ça, tout va bien ?