2009 : L’année de toutes les luttes !

I ncontestablement,l’année 2009 aura été l’année de toutes les luttes : l’année où une cinquantaine d’organisations dans le «Lyannag Kont Pwofitasyon» a tenu la dragée haute contre les profiteurs du système colonial. Avec les 44 jours de grève, les meetings, les manifestations de rue, le système a été ébran- lé dans tous ses aspects et a abouti à la signature de l’accord Bino. Les souffrances et la détermination des Guadeloupéens ont mis en déroute toutes les stratégies du pouvoir . Les exécutifs des deux assemblées ont été mis en déroute et leur impuissance démasquée.T ous les profiteurs du système ont été confon - dus et ont abandonné le terrain du dialogue. Le paysage médiatique a été sérieusement secoué, le mouvement populaire a montré ce que le pays avait comme médias objectifs, non à la solde de l’argent des grands groupes capi - talistes profiteurs ou du pouvoir colonial. L’acharnement de ceux qui détiennent les leviers des pouvoirs du pays et de la France, dominateurs à ne pas apporter les réponses concrètes aux revendications posées par le LKP, a contribué à durcir le mouvement. Le silence du Président de la République de la France, de son Premier ministre, de son minis - tre des colonies de l’époque, n’a pas déjoué la mobilisation des Guadeloupéens qui l’ont ressenti comme un grand mépris. L’incapacité des Présidents des deux Assemblées à trouver une solution avec le peuple, l’attitude de l’Etat de tenter de récupérer le mouvement, montraient bien que la revendication sociale ne trouverait de solutions que dans un règlement politique. Si la mobilisation sur la plate-forme revendicative sociale a été largement suivie, la question politique n’a pas été posée. Les Présidents des deux assemblées ont tenté une récupération au travers de leur Congrès de la honte. L’Etat s’est engouffré dans la brèche politique laissée libre en organisant les Etats Généraux loupés, ce qui a donné le discours on ne peut plus colonial, du chef de l’Etat français. La politique délibérée de l’Etat français est de se mettre au service des profiteurs (indemnisation de la SARA, augmentation des carburants en violation des accords, sabotage de l’accord Bino…). Fort du soutien des Pouvoirs politiques français, certains patrons comme la CCI, ont tenté de faire durer les grèves, jouant la politique du pourrissement, pouvant aller jusqu’à la répression des travailleurs. Malgré plus d’un an de mobilisation, des foyers de conflits persistent dans le pays et le LKP est toujours mobilisé car , des revendica- tions non satisfaites demeurent. La question politique qui est la responsabilité des Guadeloupéens de faire domicilier en Guadeloupe un Pouvoir capable de régler durablement les problèmes de la Guadeloupe et des Guadeloupéens reste posée. Après le congrès de la honte organisé par les Présidents des Exécutifs qui ont renvoyé au calendre grec la question de l’évolution statutaire, pour une posture électorale, il est clair que la crédibilité de ces élus à diriger la Guadeloupe demain est plus que douteuse. Le LKP , composé d’organisations politiques, syndicales, culturelles, sociales n’a pas abordé la question politique. Les organisations politiques qui la composent, par souci de préser - ver l’unité, n’ont pas entrepris la stratégie de la bataille politique, ce qui a laissé le champ libre à l’Etat colonial et aux assimilationnistes de tous bords. Une volonté opiniâtre des médias libres, d’al- ler plus loin dans l’information des Peuples de la Caraïbe, s’est concrétisée par la création d’un Bureau d’Information de la Caraïbe (BIC), à l’initiative des Nouvelles Etincelles. L’année 2009 se termine avec la mobilisation sociale, pour le respect des engagements de l’Etat français et la lutte contre la répression syndicale et ouvrière. Si le LKP n’a pas posé le problème politique, la mobilisation populaire a bousculé le paysage politique, les assimilationnistes s’égrainent. Les élections de mars 2010 ne seront pas comme les précédentes. Elles seront frappées du souf fle LKP . La ligne de démarcation se fera à partir du mouvement social et le type nou- veau de relations avec la France et l’Europe. Les travailleurs se sont mobilisés pour les revendications, le respect des accords signés mais ont exprimé aussi fortement leur volonté de voir changer les relations de la Guadeloupe avec la France et l’Europe. Le PCG a décidé de participer aux élections régionales de mars 2010 qu’il considère comme un moyen de la lutte politique pour ouvrir des perspectives de succès à la mobilisa - tion populaire sur ses revendications.