Le 2eSommet Afrique, Amérique latine se termine sur une note d’espoir. La 5eInternationale socialiste en gestation

Alors que l’Occident,inquiet, préoccupé par la prochaine fin du pétrole et des autres énergies fossiles,se lance à corps perdu dans la course à la razzia des terres africaines, l’Afrique et l’Amérique duSud tenaient à la fin du mois de septembre 2009,leur deuxième sommet commun. Objectif :prendre des mesures pour la récupération de leurs richesses et le développement de leurs pays.

L e continent africain était représenté par 19 présidents, 5 vice-présidents et 15 ministres des affaires étrangères. Huit chefs d’Etat et un ministre des affaires étrangères représentaient l’Amérique latine, dont Hugo Chavez, Evo Moralès et Raphaël Corréa. Participaient également à ce sommet, quelques hautes fonctionnaires d’organismes internationaux, dont Jacques Diouf, Directeur général de l’Organisation des Nations- Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Deux jours de discussions inten- ses, au cours desquelles des décisions importantes ont été actées pour le renforcement des liens de solidarité et d’entraide entre l’Afrique et l’Amérique latine. D’entrée, le ton était donné par le président vénézuélien Hugo Chavez :«Nous allons former deux grands pôles de pouvoir dans un monde pluripolaire qui a déjà commenté à naître. Nous cherchons à créer un monde où il n’y aura plus d’impérialisme, où les peuples seront libres, où l’on s’unit pour sortir de la misère, du retard, du sous-développement auquel nous avons été soumis par l’empire du nord». Le président bolivien Evo Moralès qui vient d’être triomphalement réélu pour un deuxième mandat le 6 décembre dernier a insisté auprès des leaders et des peuples du Sud, afin de «récupérer les res- sources naturelles et de prendre les mesures pour que le capitalisme ne détruise pas le monde. Il est important a poursuivi Evo Moralès qu’on se libère comme êtres humains, mais il est aussi important de libérer nos ressources naturelles pour résoudre les problèmes de nos pays. Plusieurs accords ont été signés, non pas pour acheter ou louer des terres africaines destinées à la production d’agro-carburants, mais, par exemple, pour le ren - forcement de la capacité de pro - duction des produits agricoles, la formation, les capacités tech - niques, la création de zones d’ir rigation. Aucun des accords signés nesouf fre d’arrière-pensées néo- colonialistes, ou de non-dits per - vers. Certains de ces accords visent la création de compagnies mixtes dans le secteur minier entre le V enezuela et la Sierra Léone, la Mauritanie, le Mali, la Namibie et le Niger.

BANQUE DU SUD

La «Banque du Sud» est née offi- ciellement, ce samedi 26 septembre 2009, avec la signature de la Convention Constitutive. Cette banque du Sud, dont le siège social sera à Caracas, servira à financer les projets de dévelop- pement économique, social, culturel, environnemental des pays du Sud. D’autres sièges sont prévus à Buenos Aires et à la Paz. L’ouverture d’autres sièges dans les pays du Sud sont envisagés. Cette initiative est très mal perçue par l’occident qui y décèle une menace directe pour ses affaires et pour ses officines : Banque Mondiale, Organisation Mondiale du Commerce, Fonds Monétaire International dont les fonctions sont avant tout, le maintien des économies des pays du Sud sous leur ignoble loid’airain. Aider les pays plus pauvres à mettre en place une agriculture pérenne, à faire démarrer des ateliers de fabrication d’outils agricoles, à l’installation et au développement des systèmes d’irrigation, à trouver des finan - cements auprès de la Banque du Sud, c’est aider ces pays à s’af - franchir de la toute puissance financière et économique, du bon vouloir de l’Occident. Ces initiatives irritent au plus au point le capitalisme occidental qui, plus que jamais, entend maintenir ses liens de soumis - sion, de dépendance totale avec les pays les plus faibles, les plus vulnérables du Sud. C’est la division inégale, impitoyable, défavorable du travail imposée par les pays riches du Nord aux pays pauvres du Sud. Ces pays pauvres du Sud doivent engager une nouvelle forme de lutte de «Libération Nationale du 21e siècle», s’ils veulent se libérer de la faim, de la maladie, du sous-développement, en un mot, de la «reféodalisation» du Sud par le Nord. L’idée de contrer les prétentions du capitalisme, qui prétend avoir mis fin à l’histoire, semble être admise, et comprise comme une urgence et une nécessité ! Les 19, 20 et 21 novembre derniers, 120 représentants de 55 partis et mouvements de gau- che, venus du monde entier, se sont rencontrés à Caracas, en vue de construire le «Socialisme du 21e siècle». Ils ont décidé de se rencontrer de nouveau au mois d’avril 2010, après la signature de «l’Engagement de Caracas» en vue de la construction de la «Ve Internationale Socialiste».