LKP :Bis répétita ?

L es Martiniquais, trop englués dans les batailles du «oui» et du «non» n’ont même pas dû se rendre compte que le gou- vernement français avait décidé d’une nouvelle hausse du prix du carburant. D’ici, je n’ai entendu aucune plainte, aucun cri de douleur… Marie-Luce Penchard, a su profiter de la trêve de Noël pour engraisser les «pwofitè» de la SARA. Ah ! La SARA !! Et voilà les 200 employés de ce qui sera très prochainement l’ex-raffinerie la plus rentable du monde, en train de se lamenter, car, ils vont perdre leurs emplois. Après avoir, pendantp rès de 3 décennies, permis aux capitalistes békés et franco-français de faire le plein sur notre dos, les 200 de la SARA Martinique (et les 30 de Guadeloupe) vont être jetés avec l’eau des huiles usées : le bébé n’est plus présentable. Le voilà, le capitalisme colonial dans toute son horreur. Mais, peut-on reprocher à un monstre d’être inhumain ou monstrueux ? Retour en Pays Gwada. Victorin Lurel, le socialiste tendance libéral, à la mode Strauss Kahn, prêche depuis peu pour un «capitalisme éthique». J’ignore dans quel ouvrage savant ou dans quelle Atlantide version A vatars il a fait cette découverte, mais Lurel croit que pour suppléer les capitalistescoloniaux, qui ne peuvent plus s’enrichir dans l’import-export et qui s’en vont, il suffit de créer exnihilo, une Gwada-classe de capi - talistes éthiques en toc. Sacré Victorin ! Lui qui aime tant à rappeler que son père était communiste, peut-être, devrait-il relire quelques sections du «Capital» plutôt que de nous sortir des thèses d’une naïveté plus que Rousseauiste. Je ferme cette parenthèse, car Lurel n’a jamais dit qu’il était marxiste, donc, qu’il se fasse le chantre d’un capitaliste… moral et utopiste ne devrait même pas nous surprendre. Mais, avant de prendre congé des pensées lurélistes en matière de développement néocapitalistique post-colonial (ouf !), je ne résiste pas à l’envie de renvoyer «Notre» président à Fanon. (Damnés de la Terre) Lurel ne peut donc pas ignorer que le psychiatre martiniquais disait déjà ceci à propos de la bourgeoisie nationale dans les pays sous-développés : «cette bourgeoisie médiocre dans ses gains, dans ses réalisations, dans sa pensée, tente de masquer cette médiocrité par des opéra- tions de prestige à l’échelon indi- viduel… En fait, la phase bourgeoise dans l’histoire des pays sous-développés est une phase inutile. Quand cette caste se sera anéantie, dévorée par ses propres contradictions, on s’apercevra qu’il ne s’est rien passé depuis l’indépendance, qu’il faut tout reprendre à zéro». En fait, elle n’a fait que «prendre sans changement, l’héritage de l’économie, de la pensée et des institutions coloniales». D’accord ? Mais, Lurel ne va pas si loin. A-t-il dit que la Guadeloupe était un pays sousdéveloppé ? Revenons à des considérations plus basiquement matérialistes.L ’Etat français va annoncer dans les jours et heures qui viennent une nouvelle hausse du carburant. Un an après la grande mobilisation de janvier 2009, les accords signés par ministres et préfets n’ont pas été respectés. La «pwofitasyon» tel uncancer , ronge les couches les plus défavorisées de la société guade - loupéenne. LKP n’a donc aucune autre alternative, sinon appeler à la mobilisation générale. Le tout est de savoir, si l’histoire va serépéter ... Mais, cette fois, sous la forme d’un drame. Le nouveau préfet accumule les forces de répression. Domota n’en - tend pas perdre la face. Les masses populaires n’ont plus rien à perdre. Les politiciens, mêmes, les plus dociles s’aperçoivent que l’Etat n’est pas en mesure de tenir ses engagements. V a-t-on vers le chaos ? Où est le plan B de sortie de crise ? Fin d’année 2009, la situation est très grave. Début 2010, la situation est tout aussi grave. Ça commence plutôt mal !