En 2009 : Le PCG, moteur de la lutte pour le changement de statut !

Le chef de l’Etat colonial, acculé,impuissant, incapable de stopper le processus de rupture qui s’est enclenché,prend acte de l’existence d’une revendication politique à caractère statutaire,mais,en bon colonialiste,improvise rapidement un mécanisme de coercition: les Etats généraux.

«T rop c’est trop! An nou ay! Il est de ton devoir et de ta responsabil- ité d’agir pour inverser le cours des choses. Viens prendre et tenir ta place dans la grève générale et la mobilisation des travailleurs et du peuple guadeloupéen «kontpwofitasyon».

Cet appel contenu dans la déclara- tion du Parti Communiste Guadeloupéen publié le 20 janvier 2009, l e jour «J» de la grande mobilisation populaire se terminait par cette revendication politiqueprécise : «Pour garantir et ren - forcer les droits légitimes que nous revendiquions et que nous devonsgagner , il y a nécessité et urgence d’arracher un pouvoir politique capable d’élaborer et de mettre en œuvre avec tous les Guadeloupéens un modèle économique et social endogène porteur de développement et de progrès».

C’est sur la base des principes et revendications énoncés dans cette déclaration (An nou ay !), que les communistes se sont engagés avec les syndicats sur le terrain de la grève générale, dans les entrepris - es privées et les établissements publics où ils travaillent. Ils ont assumé avec honneur et détermination leur part de responsabilité dans toutes les actions engagées pour faire plier le patronat et les institutions. Dans le même temps, ils ont poursuivi leur travail d’analyse, d’expli - cation du mouvement social, d’éd - ucation politique et de conscienti - sation des masses pour donner sens et perspective au mouvement.Car , les communistes n’ont pas abordé la mobilisation générale les mains vides, sans boussole et sans une stratégie politique. Dès le premier éditorial de l’année, publié dans les «Nouvelles Étin - celles», le 31 décembre 2008, le Secrétaire Général, Félix Flémin appelle les Guadeloupéens à faire de 2009, l’année kaskod.

Il balisait le chemin en ces termes :

«En 2009, pour sortir la Guadeloupe de la voie sans issue de l’assimilation, de la déperson - nalisation, de la dépendance, réal - isons l’unité de toutes les forces anticolonialistes dans «le Front patriotique pour un Etat autonome de Guadeloupe» comme organisation nationale unique du peuple guadeloupéen, dans son combat contre le colonialisme et l’impérialisme français. Par une vaste mobilisation populaire inversons le cours de notre histoire et créons les conditions du sursaut guadeloupéen».

En fait, cet éditorial se plaçait dans le prolongement de la résolution politique finale du 14 e Congrès du PCG des 8 et 9 février 2008 qui concluait par : «Il (le Congrès) appelle tous les Guadeloupéens qui ont pris conscience de leur apparte- nance à un peuple et à une nation guadeloupéenne affirmée, à se rassembler et à s’organiser dans un Front patriotique pour un Etat autonome de Guadeloupe. Conscient, organisé et uni, le peuple guadeloupéen vaincra».

Alors que la mobilisation générale prenait son élan, dans une édition spéciale de «Nouvelles Étincelles» publiée le 29 janvier, Edouard Francietta pouvait titrer son édito- rial: «La Gwadloup sé tan nou!» et écrivait: «La Guadeloupe comme tout territoire de la planète appartient à son peuple, personne ne pourra mieux que le peuple guadeloupéen régler les problèmes de la Guadeloupe dans l’intérêt supérieur du pays et de ses enfants».

En écho et toujours dans ce même numéro spécial, Duniéres Talis réaffirme «il faut donner au peuple guadeloupéen une nouvelle conscience de classe anticolonialiste».

Comme on le voit, la réflexion des communistes accompagne le mou- vement social, s’applique à prépar - er avec méthode et pédagogie sa traduction politique. Dans une nouvelle édition spéciale de nouvelles étincelles, le 5 février, Christian Céleste, après avoir démontré la faillite du modèle de l’import distribution concluait son article dans ces termes: «Les Guadeloupéens exigent de mettre un terme à des décennies d’une politique de pillage, de brig - andage, de faillite et de pwofitasy - on mise en œuvre par l’Etat Français, le patronat et les élus assimilationnistes et intégra tionnistes. L’engagement de la jeunesse aux cotés des forces vives du pays, le contenu de certaines revendications montrent que l’on ne pourra pas dif férer longtemps encore la question d’un pouvoir politique en Guadeloupe».

Prenant appui sur la vitalité du mouvement social, le Comité Central du PCG pouvait déclarer le 9 février : «Pour sortir de cette paralysie annoncée en 1999 et réelle aujourd’hui, nous avons deux nouvelles étapes à franchir : La première est la sortie victorieuse de la bataille menée avec détermination sous la direction de «Liyannj kont pwofitasyon». La deuxième, est la conquête d’un pouvoir politique guadeloupéen».

Le ton était donné, la perspective tracée. Alors, dans le numérospé - cial de « Nouvelles Étincelles» du 12 février , Claudy Chipotel pouvait exposer clairement : «Il est donc urgent pour notre peuple qui a été admirable de détermination en se mobilisant pour l’amélioration de ses conditions d’existence, pour le respect de sa dignité, qui a marqué sa volonté de s’approprier son pays, de se préparer à aller plus loin dans le choix de son avenir politique et d’organisation de son cadre de vie. Il faut enfin sortir des sentiers bat - tus de l’assimilation et marcher résolument vers la responsabilité vraie, vers son accomplissement de peuple majeur et libre, vers la construction solidaire de son espace de vie : le pays Guadeloupe. Il doit alors s’engager sur la voix d’une autonomie empruntant la voie d’un développement endogène de type mixte qui stim- ule le travail créateur, galvanise les masses laborieuses. Cette autonomie ne peut être octroyée. Elle doit relever du choix conscient et responsable des«le Front Patriotique pour un Etat Autonome deGuadeloupe» .