Bref bilan 2009 avec Joseph Séné

Après le cyclisme,le football s’a vèr e incontestablement l’activité sportive la plus fréquentée par le public guadeloupéen. On connaît l’abnégation de tous ceux qui contribuent à faire en sorte qu’il rayonne de plus en plus dans le bassin caribéen,en dépit de toutes les difficultés institu - tionnelles,de l’état des terrains et des infrastructures.L ’année 2009 n’a cer taine- ment pas été l’une des plus faciles,concernant le calendrier des différentes rencontres.Nouvelles-Etincelles a tenu à faire un bref bilan avec Joseph Séné, 2e Vice- Président de la Ligue Guadeloupéenne de Football.

Nouvelles-Etincelles : Quels ont été les points forts qui ont mar - qué l’année 2009 ? Joseph Séné : C’est d’abord la Gold Cup aux Etats-Unis, où on arrive jusqu’au quart de finale pour notre deuxième participa - tion alors que la dernière fois nous étions arrivés en demi-fina- le. Nous confirmons donc les progrès de la Sélection. Nous sommes l’une des deux équi - pes de la Caraïbe qui restent jusqu’au quart de finale. C’est un point positif dans la continuité de l’exploit réalisé, il y a deux ans. Le championnat de la Guadeloupe s’est terminé au mois de juin, malgré les difficultés liées à la crise sociale. Avec le CSM comme champion, cela démontre une certaine régularité des meilleures équipes en tête du championnat. Aux quatre pre- mières places, on retrouve les quatre meilleures équipes. C’est aussi une constante. La finale de la Ligue Antilles Foot Mutuelle de Mare-Gaillard (LAF), entre le CSM et la Samaritaine de la Martinique. Même s’il y a eu défaite du CSM, c’était un match de très bon niveau. Là aussi c’est la régularité de nos compétitions qui permet cela. Au niveau des jeunes, je rappelle que cinq de seize ans qui étaient en préformation au CREPS Antilles Guyane sont partis dans des centres de formation en France pour leur perfectionnement. Un jeune a participé à la coupe nationale des 14-15 ans à Caen et est déjà en Sélection nationale des moins de seize ans.

N.E : Quels sont vos sentiments concer nant la r encontr e pour la Coupe de France ? J.S :Concernant la rencontre avec l’équipe de Le Poiré sur vieV endée, pour la Coupe de France, cela reste un match de coupe. On se rend compte qu’une équipe qui n’est peut-être pas la meilleure sur le plan local gagne la finale régionale et, après, montre ses limites vis-à-vis d’une équipe venant de France. De la même manière, cette équipe victorieuse venue de France rencontre à son retour une équi- pe de même niveau et se fait éliminée. L ’Amicale de Marie- Galante a montré qu’il y avait de l’envie, la volonté de montrer le meilleur de soi-même, donc d’assumer son rang de finaliste de la zone Guadeloupe.

N.E : Les responsables de la Ligue ont-ils été surpris de voir l’Amicale arriver à ce niveau de la Coupe de France ? J.S : Ce n’était pas une surprise. Comme je viens de le dire, en coupe, tout peut arriver . D’autre part, l’Amicale est une équipe qui, quand même, se classe généralement 4e et montre sa régularité depuis quatre saisons en Division d’Honneur. C’est une équipe solide physiquement, et qui a obtenu ces résultats grâce à son jeu. Elle a joué avec ses atouts. Il y a dans cette équipe Lambourde qui fait partie de la sélection «Les Gwada boys» et qui a un très bon coup franc. Il a égalisé, à deux reprises, sur coups francs. Ce sont des éléments dont il faut en tenir compte et qui peuvent expliquer que l’équipe soit arrivée là.

N.E : Quel est l’état des rela- tions entre la LGF et les diffé- rents clubs ? J.S : Les relations sont bonnes en dépit de quelques tensions qui apparaissent de temps en temps quand un club est concerné par un litige ou qu’il n’obtient pas satisfaction comme il le souhai- tait. Nous avons réalisé récem - ment la journée du bénévolat des membres du football. Il y avait 500 personnes au vélodrome. Les invités étaient notamment les Présidents de clubs, les membres des com - missions de la Ligue et tous ceux qui participent bénévole - ment à l’évolution du foot - ball. C’est la première fois qu’on organise cette grosse manifestation enGuadeloupe.

N.E : Les structures ont-elles évolué durant l’année 2009 ? J.S : Il y a quelques communes qui ont réalisé des travaux concernant les terrains mais il n’y a pas d’énormes progrès. Les attentes de la Ligue restent toujours les mêmes en matière de terrains et d’infrastructures. Il faut vraiment que les stades soient remis à niveau par des tra - vaux de grande envergure pour que les stades soient fonction - nels, pour garantir d’une part la sécurité à l’intérieur et une garantie des recettes. C’est un problème quand il y a 500 per - sonnes dans le stade et qu’il y ait 200 à 300 qui paient.

N.E : Avez-vous eu à regretter des comportements d’indisci - pline envers les arbitres sur le terrain ? J.S : C’est toujours le même pro- blème. Quand une équipe gagne, l’arbitre est bon ; quand elle n e gagne pas, l’arbitre n’est pas bon. C’est la rengaine. Il faut tout de même signaler que, depuis quelques années, l’arbitrage a fait pas mal de progrès et s’est stabilisé. Ou a de moins en moins de contestations sur les prestations des arbitres. Même en fin de championnat les matches se terminent normalement et on a des équipes qui n’ont pas grand chose à dire de l’arbitrage.

N.E : La Ligue rencontre-t-elle d’énormes difficultés à recru- ter des arbitres pour assurer la relève ? J.S : C’est effectivement un pro- blème très important car on est toujours en sous-effectif au niveau de l’arbitrage. On peut en manquer surtout au niveau de matches de jeunes où l’on peut se retrouver parfois sans arbitres ou en manque de un ou deux. C’est l’un des gros chantiers en cours au niveau de la Ligue sur lequel on est en train de se pencher et qui pour nous devrait passer par un regroupement de tout ce qui est encadre - ment des arbitres, c’est-à-dire la Commission Régionale des Arbitres (CRA) et les deux CDA au niveau des districts,

N.E : Le public guadeloupéen a-t-il r etr ouvé le chemin des stades ? J.S : Dans les grandes occasions, le problème ne se pose même pas. C’était le cas par exemple pour le match de L’Amicale de Marie-Galante en coupe de France. Le stade était comble. C’était le cas pour la finale de la LAF entre le CSM et la Samaritaine. Le stade du Gosier était rempli. Sur les grandes rencontres, le public répond au-delà des espérances quelques fois. Sur les autres rencontres, les champ - ionnats par exemple, ce sont les supporters des équipes qui se déplacent et le public reste tropmoyen.

N.E : Quel message donc, pour terminer ? J.S : Il faut que les clubs se mobi- lisent au niveau de l’organisa - tion des matches pour assurer de bonnes recettes et qu’ils puissent fidéliser leur public.