Cuba, ce que les médias ne vous diront jamais

Deux ouvrages récents : «Fidel Castro,biographie à deux voix»(1) ,interview d’Ignacio Ramonet,ex-directeur du «Monde Diplomatique»,et «Cuba,ce que les médias ne vous dirontjamais»(2) (prologue de Nelson Mandéla),livre écrit par Salim Lamrani,se penchent à deux ans d’intervalle,sur la réalité de l’île de Cuba.

N on pas pour se vautrer dans la calomnie, la dés- information et le men- songe à propos de ce pays, mais pour en décrypter le plus objectivement possible, sans idées préconçues, la réalité de Cuba et de nous en informer.

D’emblée, les deux journalistes écrivains, dénoncent avec force, la malhonnêteté patente, la mauvaise foi viscérale de la presse occidentale, dès qu’il s’agit de parler de la réalité de Cuba, et du peu d’écho que rencontre- ront leurs livres dans le landerneau des médias aux ordres. Ce que Ignacio Ramonet appelle «la censure du consensus».

«Actuellement, écrit Ignacio Ramonet, l’idée véhiculée est qu’il n’y a rien de bon à Cuba, ni au V enezuela, ni chez Fidel, ni chez Chavez. L’effort nécessaire poursuit-il au rétablissement de la vérité est si énorme, qu’il vaut mieux laisser tomber. Si tu vas à l’encontre de cela, on t’accuse d’être acheté, vendu, d’être un espion. Et par conséquent conclut Ignacio Ramonet, personne ne t’accepte».

Pour Salim Lamrani, «en Occident, en Europe et aux Etats- Unis tout particulièrement, les médias sont unanimes pour stigmatiser la plus grande île des Caraïbes et diaboliser son leader historique Fidel Castro. Les attaques sont virulentes, jamais nuancées et à sens unique. Cuba serait un enfer pour ses habitants avec un système archaïque et révolu, ets on plus célèbre citoyen Lucifer en personne qui martyriserait impitoyablement son peuple».

Un exemple d’archétype de la philosophie de la «censure du consensus» qui sévit, et dans laquelle la presse anti-communiste, anti-castriste s’abreuve avec délectation, y puisant sans vergogne ses sources mensongères «d’information» !

Au mois de janvier 1993, paraît un livre au titre évocateur : «Fin de siècle à la Havane», écrit par deux journalistes français, Jean- François Fogel et Bertrand Rosenthal. Les médias français en font leurs choux gras, leur bible, leur crédo ! Rien n’est trop énorme quand il s’agit dedémolir , de travestir la réalité cubaine. Extraits ! «C uba n’est plus une colonie, mais un pays souverain ruiné». «À sa façon irréductible et solidaire, l’île fait naufrage». «La Havane n’a pas suivi ses ex-parte- naires. Leurs régimes sont tombés, leurs peuples ont retrouvé leur liberté». « C’est l’île partie à la dérive dans l’archipel du socia- lisme». «C’est la plus vaste enquête jamais ef fectuée sur le castris - me, campé dans l’extraordinaire lumière de son crépuscule. Trafic de drogue, peloton d’exécution, commerces incertains, corruption, diplomatie clandestine, omnipotence d’un chef et déraison d’Etat. Dans les décombres d’un rêve, c’est même une effervescence jubilatoire et désespé - rée qui vient éclairer le roman de la vie en train de se défaire».

Tout aura été dit, écrit dans ce livre, et par la presse occidentale capitaliste, pour noircir , travestir, déformer, diaboliser le régime castriste.

Quatorze années après la publi - cation de ce tissu de mensonges, voici ce qu’Ignacio Ramonet, qui ne pratique pas la «censure du consensus», y a découvert, et il l’écrit : «Sous l’impulsion de Fidel Castro, les habitants de cette petite île ont résisté à toutes les agressions et pressions des Etats-Unis depuis le début de la révolution. Avec son guide, ce peuple a développé la politique d’une grande puissance mondiale, tout en étant un exemple pour son niveau éducatif, culturel, sanitaire, ainsi qu’en ce qui concerne la solidarité internationale. Dans ce domaine curieusement, elle dépasse des nations comme la France et les Etats-Unis».

Souvenons-nous de Katrina, qui a révélé au monde entier, l’état d’impréparation, l’incapacité des Etats-Unis, pire que n’impor - te quel petit pays pauvre du tiers-monde, à faire face à cette catastrophe, et de l’offre spontanée faite par Fidel Castro à George Bush, pour l’aider à atté - nuer les souffrances des victimes de ce cyclone.

L ’instant d’un moment, Katrina a descendu les Etats-Unis, le pays le plus puissant au monde, au niveau d’un des pays les plus démunis de la planète, face à une catastrophe naturelle.

Plusieurs jours après Katrina, ni George Bush, ni Condoleeza Rice, visiblement dépassés par l’ampleur du phénomène, n’avaient mis les pieds à la Nouvelle-Orléans !

Salim Lamrani à son tour se pose la question de savoir, alors que : «les noms de Cuba et Fidel Castro suscitent un engouement et une admiration extraordinai - re en Amérique latine, en Afrique, en Asie, comment s’ex- plique un tel décalage, entre l’image désastreuse véhiculée par les médias occidentaux au sujet de Cuba, et le prestige dont elle jouit à travers le monde ?

Ramon Chao, journaliste écri - vain, et père du chanteur Manu Chao apporte la réponse.

«Ce que les médias ne vous diront jamais au sujet de Cuba, vous le découvrirez dans le der- nier livre de Salim Lamrani qui porte un titre similaire (Cuba. Ce que les médias ne vous diront jamais). Les médias ne lui accorderont pas la dif fusion qu’il mérite car Lamrani pointe avec minutie les graves manquements des médias occidentaux dans leur traitement de l’information sur ce sujet».

«Avec une rigueur scientifique, Lamrani dévoile l’ampleur dugouf fre qui sépare l’image médiatique de Cuba et la réalité de ce pays. T out y passe : droits de l’homme, dissidence, émigra - tion, liberté d’expression. Pour ce faire, Lamrani n’entre pas dans des considérations politiques ou idéologiques. Il se base uniquement sur des faits et place les médias occidentaux face à leurs propres contradictions. Les sources utilisées ne sont pas confidentielles ; elles sont publiques et disponibles, mais soigneusement ignorées par la presse».

«La démonstration est implaca- ble. Lamrani place le lecteur face à une réalité indiscutable et le laisse tirer ses propres conclu- sions. La liste est longue et la lecture instructive. On comprend mieux pourquoi il est dif ficile de trouver des comptes-rendus du livre dans la presse».

1 Ignacio Ramonet, Fidel Castro, Biographie à deux voix (Editions : FayardGalilée) 2 Cuba, ce que les médias ne vous diront jamais (prologue de Nelson Mandéla) Paris, Editions Estrella