ON NOUS DEMANDE DE “PRÉCISER” ?

U n de nos lecteurs, merci de nous lire et d'engager le débat, nous demande de pré- ciser ce que nous avons écrit la semaine dernière dans l'article «L'Indécence de l'Occident». Nous y répondons bien volontiers. Nous n'avons pas l'habitude de nous dérober ni ici, ni ailleurs ! Tout d'abord, vous avez raison, mieux vaut dire les choses jusqu'au bout. Le Président mort entre les cuisses de sa maîtresse, les puristes diront dans ses bras, est bien Félix Faure, Président de la République française sous la IIIeRépublique de 1895 à 1899. Il a «sauté» le 16 février, alors qu'il se trouvait en compagnie de Marguerite Steinheil dans un bou - doir du Palais de L'Elysée. Il est vrai, que cela aurait pu arriver aussi entre 1981 et 1995 à “Tonton”dans l'aile secrète de l'Elysée où vivaient Mazarine et sa mère.. Nous répétons ce que nous avons écrit : ce n'était pas là l'essentiel de nos propos. Les exemples que nous avons cités n'étaient là que pour fustiger l'hypocrisie du monde occidental, qui se veut détenteur de valeurs imposables à toute l'humanité.

Tous ceux qui connaissent l'histoire de l'humanité qui commence, pour prendre la datation de Marx, du communisme primitif aux sociétés de nos jours savent que du féodalisme au capitalisme décadent d'aujourd'hui, en passant par les révolutions françai - ses, la bourgeoisie ne s'est guerre dis- tinguée par la morale, le respect des êtres humains, les droits et libertés atta - chés aux hommes et aux peuples.

Voilà pourquoi, sans être aveugles ou inféodés à aucun Parti, système ou Etat qui, dans les conditions de leur pays assume leur histoire, sans menacer la paix dans le monde, nous n'accepterons jamais les dictats et le mode de pensées des occidentaux. Depuis les croisades, l'esclavage, l'ex - pansion coloniale, les agressions contre les Etats indépendants, l'Occident capitaliste n'a aucune autorité morale à nos yeux pour prétendre imposer ses choix au monde. Cela étant, nous ne gommons pas le fait historique, que le capitalisme a constitué à son origine une étape qualitative majeure dans le développement de l'humanité. Mais, pourri par ses vices il a vite sombré dans la barbarie.

Vous m'interpellez sur la Corée du Nord ? Parlons-en de la Corée du Sud où nous avons vu cette barbarie àl'œuvre. Une jeune étudiante de la Corée du Sud, par des voies clandestines (le gouvernement de la Corée du Sud ayant interdit aux jeunes Coréens du Sud de sortir) est entrée en Corée du Nord en 1985, pour participer au festival mondial de la jeunesse et des étu - diants. Elle a défilé seule, encadrée par les drapeaux Nord et Sud-Coréen, acclamée par des milliers de jeunes du monde entier.

A la fin du festival, elle a décidé d'entrer dans son pays accompagnée d'un prêtre catholique, en passant par la frontière interdite entre les deux Corées où se trouvent positionnés depuis 1954 des milliers de GI américains. Nous étions des centaines de jeunes et de dirigeants d'organisations poli - tiques et humanitaires à les accompa - gner jusqu'à la frontière où nous avons été stoppés par les GI américains avec des fusils d'assaut pointés à un mètre de nous.

Elle a été arrêtée avec le prêtre, conduit dans un lieu secret. Nous avons appris de retour chez nous que cette jeune fille qui n'avait pas 20 ans avait été condamnée avec le prêtre à la prison à perpétuité. Son crime : elle était venue en Corée du Nord manifester pour la liberté, le droit des peuples, l'éducation, la réunification de sa patrie. Le crime du prêtre, un geste de solidarité, un acte de charité et d'amour de l'homme. Vous me parlez de la dictature communiste, soit ! Pourquoi vous ne dites jamais rien de la dictature du capitalisme ?Alors basta !