2012 : Construisons !

Leurs gouvernements avaient prétendu,lors des vœux de janvier 2010,avoir pris les dispositions qui mettraient fin à la pagaille financière.Ils avaient garanti que l'acceptation de sacrifices -par ceux d'en baspermettrait des lendemains meilleurs.

D e fait, c'est uniquement pour leurs castes que l'année 2011 a été prospère. Leurs banques se sont vues renflouées et les superprofits de leurs multinationales ont pu gon - fler encore. En jetant à l'eau des populations entières, sans gilet de sauvetage, ils ont pu mainte- nir leur navire à flots. Et, pour jus- tifier l'agressivité de leur politique néolibérale, ils ne se sont jamais départis de leur cynisme !

C'est soi-disant pour garantir la pr otection sociale des généra - tions futures :

- que les indemnités de congé maladies ont été diminuées, - qu'ils entendent réduire le séjour en maternité des mères ayant accouché,- que les mutuelles sont pillées. Dans le même temps, ils précari - sent les emplois, multiplient les licenciements et diminuent la part de cotisation des grandes entreprises tarissant ainsi les sour - ces de financement indispensa- bles à toute protection sociale.

C'est soi-disant pour «ne pas lais- ser de dettes à nos enfants» :

- que les postes ont été sup- primés dans la fonction publique, en particulier dans l'éducation et dans la santé, que les citoyens sont, désormais, soumis à une taxe pour faire valoir leurs droits devant la justice. Dans le même temps, des fonds ont été dégagés pour mener des agressions coloniales en Côte d'Ivoire, et en Libye.

C'est soi-disant pour protéger la santé :

- qu'ils taxent les consommateurs de soda, lorsqu'il faudrait impo- ser de nouvelles normes de fabrication aux industriels. Dans le même temps, ils allongent démesurément la liste des médicaments déremboursés, des actes médicaux non pris en charge et ils imposent aux hôpitaux publics des normes d'entreprises capitalistes qui ont pour résultat de développer une of fre de santé à deux vitesses.

C'est soi-disant pour lutter contre la pollution :

- qu'ils ont augmenté le malus sur les véhicules polluants, tout en se gardant d'imposer aux firmes automobiles des normes plus contraignantes. Dans le même temps, ils ont diminué les incitations fiscales à l'amélioration de la perfor - mance énergétique et se sont comportés en crabes aux négociations de Durban !

Et puis si, en France, 900 usines ont fermé en 3 ans et 100.000 emplois ont disparu, c'est preuve, selon eux, qu'on est sur la bonne voie et que leur «compétitivité se renforce» grâce à leurs «réformes courageuses» : Arrêtons là les exemples. Les déclarations démagogiques ne peuvent décidément plus cacher le caractère injuste des politiques néolibérales. Et ce n'est pas la contribution prélevée sur les hauts revenus qui pourra donner le change. Contrairement au caractère permanent du pillage que subit la masse de la popula- tion, celle-là est annoncée comme exceptionnelle, et est largement compensée par les cadeaux fiscaux consentis aux capitalistes par le gouvernement. L'annonce, mille fois évoquée, de taxer les transactions financières ne saurait davantage démentir la réalité du pillage.

Il est suf fisamment clair que les maîtres de l'économie capitaliste ont choisi de se lancer, avec inso- lence, dans une offensive visant à maintenir, coûte que coûte, leur pratique d'accaparement des richesses du monde.

Quel esprit sensé peut soute- nir que les tenants du système ont à cœur l'intérêt des peuples en sabotant les services publics, en diminuant les bud- gets de la santé, del'éducation, les prestations sociales, en obli- geant des personnes âgées à tra- vailler pour compenser des pensions diminuées.

En vérité, tous ces «plans d'austérités», imposés par les prédateurs aux peuples du monde sont de véritables cri - mes contre l'humanité.

Et, là, ne sont pas leurs seuls crimes :

- Puisqu'ils persistent dans la logique productiviste, responsable du changement climatique qui, si nous ne la bloquions pas, conduirait l'humanité au suicide. La conférence internationale qui s'est tenue à Durban en Afrique du Sud était censée imposer aux pays des mesures pour ralentir le réchauffement climatique. Ils en ont saboté les travaux. Manifestement les dizaines de milliers de victimes des cata - strophes climatiques qui ont ponctuée l'année 2011, catastrophes directement liées aux conséquences de ce changement climatique, ne les empêchent pas de dormir ! - Puisqu'ils s'entêtent à jouer au casino du nucléaire, en dépit de la leçon donnée par l'accident de la centrale de FUKUSHIMA. Puisque, en renforçant la subversion dans tous les pays faisant obstacle à leur hégémonie, n'hé - sitant pas à armer et utiliser des terroristes notoires, ils déclen - chent un engrenage qui conduit à un conflit militaire majeur .

Ayant fait le compte de toutes les horreurs subies par les populations en 2011, tant chez nous que dans le reste du monde, avonsnous encore besoin d'arguments pour comprendre que si nous laissions plus longtemps notre sort entre les mains de ces prédateurs qui contrôlent le POU - VOIR, notre avenir serait assuré - ment saccagé ? Alors oui ! Il est plus que temps d'arrêter leurs bras criminels !

En 2011, la mobilisation des masses sur tous les continents a prouvé que le rapport de force est en train de s'inverser en faveur des peuples. Dans les pays arabes des dictatu- res, que les occidentaux soutenaient, ont été renversées, En Inde, le mouvement anti-corrup - tion tient tête au gouvernement ; En Chine, les grèves d'ouvriers et la résistance des paysans contre les spoliations rappellent que «l'économie de marché» est indissociable de la lutte de classe et qu'elle est, partout, remise en cause. En Israël, à Mayotte, dans pratiquement tous les pays d'Europe, les peuples ont expri - mé sans ambigüité leur rejet des politiques d'austérité. Jusqu'aux Etats-Unis, un mouvement qui monte en puissance, remet en cause le système capitaliste ! Opportunistes, les gouverne- ments occidentaux, devenus curieusement admirateur des révolutions populaires, -tout au moins de celles qu'ils espè- rent pouvoir manipuler- s'y impliquent pour en soutenir les groupes les plus réaction - naires avec, en porte-drapeau, leur conception frelatée de la démocratie. Leurs médias s'ef - forcent de présenter les luttes populaires comme l'expres - sion d'une masse informe «d'indignés» apolitiques. Le rôle des partis marxistes, éco- logistes, alternatifs et réellement révolutionnaires, qui depuis des décennies organisent les résistances populaires, est carrément occulté. Mais, une chose est sûre, ils seront incapables d'arrêter la désagrégation de leur système et la construction d'un monde nouveau.

2011 a montré, en ef fet, qu'en même temps que le système capi - taliste continuait à sombrer dans la tourmente, se confirmait la consolidation de pôles alterna- tifs. Ceux des pays dits «émer- gents» qui ont choisi une voie anti-impérialiste, malgré la «crise» ont réduit la pauvreté et pris plus d'importance dans le concert international. La mutation qui a cours en Amérique Latine et dans la Caraïbe, avec la création de la CELAC, constitue un tournant majeur à cet égard.

2012 : CONSTRUISONS !

Selon toute vraisemblance, 2012 sera porteuse de plus grande difficultés pour les populations. Les mesures d'austérités seront plus scélérates encore. Les gouverne - ments continueront à criminaliser les résistances populaires, à s'attaquer aux libertés individuelles et collectives, pour retarder l'effon- drement du système. Mais, l'offensive des peuples ne pourra être contenue. Au contraire, des pas de géants peuvent être réalisés dans la période à venir si, à l'appel «INDIGNEZ- VOUS» -auquel de nombreux mouvement ajoutent, aujourd'- hui, le mot d'ordre «REVOLTEZ- VOUS !»- si, donc, nous compre- nons la nécessité de nous mobili- ser, davantage encore, autour de la consigne «CONSTRUISONS !».

Les aménagements concédés par les gouvernants en place, bras politiques du système, sous la pression de seules manifestations d'indignations, aussi puissantes soient-elles, sont immanquable - ment appelés à être remis en cause. Qui peut en douter ? C'est seulement en changeant le système, que les solutions seront viables. Et si, les mobilisations contre les mesures scélérates, pour des améliorations immédiates restent indispensables, il est absolument essentiel d'impulser une dynamique de réponses alternatives. Celles-ci existent déjà, mais restent trop souvent embryonnaires et éparses.

Si nous avons choisi de poser notre regard, d'abord et longuement, sur les problématiques propres à l'ensemble du monde, c'est pour que nous réalisions ensemble l'importance des enjeux. Ni la compréhension de ce qui se passe dans notre pays, ni les réponses à porter à nos problèmes ne seraient valables sans partir de ce regard là.

Ce que la situation exige de nous, c'est une grande clair - voyance quant aux objectifs à atteindre, un engagement conséquent tant au plan indi - viduel qu'au plan collectif et une solide unité de tous ceux qui veulent réellement chan- ger la vie.

L'HEURE N'EST PLUS AUX ILLUSIONS OU A UX JEUX POLITICIENS !

Nous aurons compris que l'heure n'est plus aux illusions ou aux jeux politiciens. Le tissu économique endogène est plus que jamais démantibulé par les poli - tiques menées par la France dans notre pays et par l'impact des désordres financiers mondiaux. Les marges de manœuvres des collectivités locales, qui ne dispo - sent pas de pouvoirs politiques conséquents, sont de plus en plus réduites du fait du désengage - ment de l'Etat. Il est absolument fallacieux de prétendre que la mise en place d'une collectivité unique en 2014, en lieu et placedes Conseils Général et Régional, dans un contexte de renforce- ment de l'emprise coloniale sur notre pays, nous donnerait la possibilité de redresser la situation. Dans de telles condi- tions, continuer à semer des illusions quant à la possibilité de relancer l'économie et l'emploi dans le cadre actuel, attiser les divisions au sein du peuple dans le seul but de se bien positionner pour les échéances électorales, cela n'est pas acceptable. Bien sûr , il ne s'agit pas de baisser les bras en attendant «le grand soir», Bien sûr, il faut chercher à innover ou à grappiller des «parts de marché», mais peut-on sérieu- sement prétendre que cela suffira à résoudre nos problèmes ? Il faut maintenant confronter nos analyses, nos propositions et nous accorder sur un projet consensuel pour notre pays. Cela implique la nécessité de comprendre théoriquement la réalité de notre société.

Il nous appartient également, et cela relève d'une importance stratégique majeure, d'impulser des pratiques et des réseaux alterna- tifs en particulier dans les domaines de l'économie, de l'éducation et de la culture, de la santé.

V oilà donc, selon nous, les ensei - gnements qui peuvent être tirés de 2011 et les perspectives qui s'ouvrent à nous pour cette année 2012. Il nous reste à vous souhaiter à tous et à toutes nos meilleurs vœux de bonheur et de santé. Que les peuples, sur tous les continents, avancent victorieuse - ment vers la souveraineté et l'é- mancipation sociale !