FÊTE DU CRABE ET DU CABRI : L’exigence de protéger notre biodiversité !

Afin que se perpétuent ces fêtes culinaires il va de soi que la préservation de la ressource est une condition sine qua non. Le respect de cette con- dition dans ce cadre par- ticulier, permet une prise de conscience de la fragi- lité de notre environne- ment global.

De plus en plus la Guadeloupe met en valeur son patrimoine. Le weekend des 13 et 14 avril ont vu les Guadeloupéens se déplacer en masse pour se rendre à La Désirade ou à Morne à l’Eau. Ces deux communes organi- saient leur évènement culi- naire annuel : «La Fête du Cabri» pour l’une et «La Fête du Crabe» pour l’autre. Il faut dire que les Guadelou- péens sont friands de ce genre de rendez-vous, où l’on est certain de goûter au patrimoine culinaire du pays. Au-delà des mets, c’est aussi la nature, le vivant qui est célé- bré en mettant à l’honneur ces caprins et ces crustacés, deux animaux élevés au rang d’étendard pour ses deux communes. Le crabe et le cabri font la fierté des Morna- liens et des Désiradiens, de même que le Balaou fait la fierté de la ville de Basse-Terre avec la fête du Balawou du quartier de Rivières-des- Pères. La chobète fut à une époque mise à l’honneur à Petit-Bourg ; les sargasses ont dû malheureusement avoir raison du petit crustacé. Chacune de ces communes impose son identité et sa spé- cificité culinaire mais aussi écologique, en mettant en valeur ces éléments issus de leur biodiversité proche. Cela démontre combien les Gua- deloupéens apprécient ce qui est leur, et met en avant un certain respect. Ces manifestations sont des événements économiques non négligeables pour ses communes ou ces quartiers. Ils drainent à chaque fois, une foule de locaux, mais aussi des touristes qui en profitent pour découvrir la région faisant ainsi tourner l’économie locale. Afin que se perpétuent ces fêtes culinaires il va de soi que la préservation de la ressource est une condition sine qua non. Le respect de cette con- dition dans ce cadre particu- lier, permet une prise de conscience de la fragilité de notre environnement global. L’intérêt de stands de présen- tation expliquant l’environne- ment naturel de reproduction et de croissance des crustacés, des poissons ou des caprins consommés durant ces mani- festations est tout à fait justi- fié, car, ils participent à un tra- vail de sensibilisation et d’édu- cation populaire. Nous disons bien souvent que le Guadeloupéen aime les fêtes et le divertissement, mais il est connu aussi que pédagogiquement, c’est par le divertissement et en pre- nant du plaisir que les mes- sages éducatifs ont le plus d’impacts. En l’occurrence, ce sera notre biodiversité qui pourrait en être la première bénéficiaire. Il est donc souhaitable que se perpétuent ces fêtes à première vue simplement culinaires, mais qui en réalité peuvent être vectrices d’éducation, de connais- sance et donc de respect pour notre environnement et notre biodiversité.