La Loi Helms-Burton et la politique néocoloniale des USA

La loi Helms Burton est le principal instrument juri- dique du gouvernement de la Maison-Blanche contre Cuba, qui vise à faire de nous une de leurs dépendances coloniales. Imaginons un scénarios hypo- thétiques : Premièrement : L"ennemi impéria- liste et ses alliés, faisant usage de leur puissance militaire, parvien- nent à occuper la majeure partie du pays et à établir un gouvernement de transition, après avoir proclamé la fin de la Révolution. Deuxièmement : La désunion et la trahison, nous font «baisser la garde», et un gouvernement acquis aux intérêts américains leur ouvre les portes de Cuba. Aurions-nous alors des élections «libres et démocratiques» ? Rien n’est moins sûr. Combien de temps les troupes yankees reste- ront-elles alors sur le territoire cubain ? On l’ignore. Qu’en sera-t- il du blocus économique, com- mercial et financier ? Sera-t-il été levé pour autant lorsque la fin de la Révolution aura été proclamée ? Non. Il restera en vigueur pen- dant la transition, comme un bru- tal mécanisme de pression. D’après la Loi Helms et Burton, le Président ou son proconsul doi- vent certifier auprès du Congrès qu"ils ont rendu ou indemnisé leurs «anciens propriétaires» éta- suniens, y compris les Cubains devenus après 1959 des Cubano- étasuniens. L" «indemnisation» ou la «compensation», selon les calculs d’experts étasuniens en 1997, s’élèverait à environ 100 milliards de dollars. Nos maisons, nos terres, nos écoles, nos usines, nos centres de loisirs, nos hôpitaux, nos instituts de recherche, tout ce qui n’aurait pas été détruit par les grandes transna- tionales pendant la période de tran- sition, passerait aux mains des anciens propriétaires ou de ceux qui ont acheté ces biens aux proprié- taires d’origine, et le pire, aux mains des spéculateurs, dans une spirale sans fin de pillage. Certains aux États-Unis -des entre- prises et des groupes d"affaires- ont déjà acheté des «propriétés» à Cuba à leurs «anciens proprié- taires». Des spéculateurs immobi- liers ont vendu des terrains à de futurs constructeurs, il existe des projets de «La future Havane», une affaire juteuse en vue de laquelle nombre de hyènes aiguisent leurs dents, qui rêvent de rayer de la carte des municipalités entières et de construire des supermarchés Wal- mart, des McDonald"s, des casinos. Nous tomberions entre les mains des fonds vautours prêts à «sucer» jusqu"à la dernière goutte de la richesse nationale. Parlons clair ils n’y parviendront pas. Comme l"a souligné Fidel, la pensée et l’oeuvre des communistes cubains perdureront. Cuba perdu- rera. «Nous, les Cubains, sommes faits de fer et nous serons capables de résister aux épreuves les plus dures». Nous nous lèverons encore et encore pour défendre la liberté, génération après génération.

Raul Antonio Capote (Granma)
LA LOI HELMS BURTON
Votée en 1996, la loi pour la«Liberté de Cuba et la Solidarité Démocratique», aussi appelée Loi Helms Burton vise à renforcer l’embargo sur Cuba. Son TitreIII menace de poursuite devant les tri- bunaux américains toute personne qui a une activité économique avec des biens nationalisés par Cuba en 1959-61 et appartenant à des Américains, y compris ceux qui ont été naturalisés après la Révolution (par exemple les exilés cubains).

Dans la pratique ce Titre III n’a jamais été appliquée par les gouver- nements américains successifs et reportée de six mois en six mois. Dans un revirement diplomatique majeur Trump vient de l’activer (entrée en vigueur le 2 mai). À par- tir de cette date toute entreprise ayant un lien avec un bien cubain nationalisé à la Révolution pourra être trainée devant les tribunaux américains par les anciens proprié- taires du bien.Quels instruments juridiques la Loi Helms-Burton viole-t-elle ?- Elle viole de nombreux actes de Droit international réglementant les relations politiques, écono- miques, commerciales et finan- cières entre les États. - Elle ne reconnaît pas la libre circu- lation des personnes en fonction du commerce. Elle viole le prin- cipe reconnu selon lequel «la pro- priété d’un bien est établie confor- mément aux lois du pays dans lequel elle est située». - Le chapitre III de la Loi Helms- Burton n’a aucun précédent dans l"histoire juridique des États-Unis. Le Congrès a assumé une fonction judiciaire en décrétant que les confisca- tions cubaines ont été illégales, alors qu"en réalité un tel diffé- rend doit être traité conformé- ment aux principes du Droit international.Quelques exemples desamendes récentes infligées dans le cadre du blocus des États-Unis contre Cuba.- 9 milliards de dollars : BNP Paribas pour avoir enfreint la politique de sanctions des États-Unis. (2014). - 1,1 milliard de dollars : à la banque britannique Standard Chartered pour «violation du blocus économique, commercial et financier imposé à Cuba». - 1,3 milliard d"euros : à UniCredit Group, d’Italie, pour les mêmes raisons. (2019).