La Gwadloup an boulvès ! Ka nou ka fè ?

Aujourd’hui, confrontée à la fois aux conséquences des magouilles et des mensonges de tous ces politiciens départemen- talistes qui n’ont cessé de se succéder depuis 1946 (…), la Guade- loupe est face à elle- même, et est face à un choix : continuer à subir et finir par disparaitre, (…) ou descendre dans la rue pour renforcer le mouvement social…

D e puis le 14 mai, onze syndi- cats appellent à la mobilisa- tion des travailleurs afin de mettre l’Etat face à ses responsabi- lités, concernant la santé, l’éduca- tion et le respect du droit de travail. Depuis l’incendie du CHU à Pointe- à-Pitre, la situation ne fait que de se dégrader. Aujourd’hui, ce sont les soignants qui sont touchés, car, les conditions de travail sont intena- bles, sans aucuns moyens financiers permettant de fournir l’hôpital de tous les produits dont les soignants ont besoin pour sauver des vies. Concernant l’éducation, les ensei- gnants déplorent les baissent d’effectifs et les conditions d’en- seignements ne répondant pas à l’exigence de sécurité sanitaire que demande les lieux d’ensei- gnement. Mais, c’est aussi le pro- blème de l’eau, de l’empoisonne- ment au chlordécone, de la recon- naissance et de la prise ne compte par l’Etat des conséquences de ses décisions sur l’utilisation de cette molécule, qui sont aussi au centre de ce mouvement syndical. Cette photographie catastro- phique de la Guadeloupe n’est en réalité que le résultat de 72 années de départementalisation et de gestion par les élus d’un sys- tème toujours colonial. Rappelons là, que ce système n’a nullement comme objectif le développement économique et sociétal de la Guadeloupe. En effet, nous constatons que la France, après avoir soumis la Guadeloupe au statut de l’escla- vage, puis à celui de colonie de pro- duction, tente de maintenir ce terri- toire sous le joug de la départemen- talisation, ce qui a fait de ce pays une colonie de consommation. Aujourd’hui, il est temps de com- prendre que ce ne sont pas les élus du système, qui feront quoi que ce soit pour améliorer la situation des Guadeloupéens qu’ils ont maintenus dans l’illusion d’une Guadeloupe riche et dévelop- pée, à l’image de sa métropole.

Or, nous constatons qu’il n’en n’est rien. Tout n’était qu’illusion, que paraître. Toutes les infrastructures de base de notre société sont déla- brées, à l’abandon (réseau d’eau, hôpital, écoles…). Ka nou ka fè ? Ce n’est qu’une société responsa- ble, c’est-à-dire, ne dépendant que d’elle-même dans ses choix de développement, avec des élus dotés d’une vision et d’ambitions solides pour leur pays qui permet- tront d’accéder à des conditions respectables de vie. La réponse au mouvement social, justifié par la souffrance des per- sonnels médicaux, par la souf- france de ceux de l’éducation, par la souffrance des simples citoyens écrasés par le manque d’eau, par la souffrance des jeunes confron- tés à un chômage les condamnant soit aux pires déviances, soit à l’exil, est donc très politique, car, elle touche à l’organisation et à la gestion de ce territoire. Aujourd’hui, confrontée à la fois aux conséquences des magouilles et des mensonges de tous ces politiciens départementalistes qui n’ont ces- sé de se succéder depuis 1946, et à l’abandon en termes de déve- loppement de l’Etat, la Guadelou- pe est face à elle-même, et les Guadeloupéens face à un choix : continuer à subir et finir par dispa- raitre, ou, conscients de l’échec de cette départementalisation, des- cendre dans la rue pour renforcer le mouvement social et exiger de l’Etat français, d’accéder à un sta- tut de collectivité autonome et de pays associé à l’Union euro- péenne qui, enfin, permettra la mise en place des conditions d’un développement écono- mique réel seul moyen de répondre, aux impératifs d’orga- nisation sociétale et sociale pour le bien-être de sa population. La réponse ne dépend que de nous-mêmes.