Congés bonifiés des fonctionnaires «Ultramarins», le gouvernement va prendre le temps de la concertation

Comme nous l’avons exposé dans le numéro précédent, la réforme des congés bonifiés annoncée par Emmanuel Macron en juin 2018 et prévue pour juillet, suscite inquiétude et colère chez les fonctionnaires ultramarins, qui se sont réunis dans un collectif, «les foulards marrons». La délégation des parlementaires d’Outre-mer à l’Assemblée natio- nale a, elle aussi, dans un rapport, pris position contre la méthode mise en oeuvre et le bien-fondé de la réforme annoncée. Confronté au mécontentement qui enfle, le gouvernement tente de lâcher du lest.

Répondant à une question du député Max Mathiasin, la ministre des Outre-mer, a été contrainte d’affirmer que : «sur la réforme des congés bonifiés le gouvernement prendra le temps de la concertation».Pour apaiser les tensions, elle a ajouté : «Les congés bonifiés ne sont pas des avantages indus mais un droit qui a été accordé aux fonction- naires ultramarins travaillant dans l’hexagone pour leur permettent de rejoindre leur famille et garder un lien avec le territoire. Il n"est nullement question ici de remettre en cause ce droit. Par compte, il va être réactua- lisé ou revu», a expliqué la ministre. La Ministre Annick Girardin a pour- suivi en précisant : «Nous allons prendre le temps de la concertation avec les associations, avec les syndi- cats, et bien sûr avec les parlemen- taires. Seront évoqués, outre la ques- tion de pouvoir retourner tous les deux ans, plutôt que tous les 3 ans dans son territoire ultramarin, la prise en compte ou non des familles recomposées, l"intégration dans le dispositif des territoires du Pacifique, qui en sont pour l"instant exclus, ou encore le coût du billet d"avion», a expliqué la ministre.«Mais, il n’est pas question de laisser les familles payer parce que certaines seraient désavantagées», a-t-elle assuré. Quant à la sur rémunération du temps passé dans le territoire d"outre-mer, c"est «un sujet qu"il est, pour moi, pas question d"ou- vrir, mais nous pourrons en débat- tre», a-t-elle ajouté. Ernesto Mandela