Le peuple palestinien, un peuple en danger

Depuis la prise de fonction de Donald Trump en 2017, la situation des Palestiniens n’a cessé de se dégrader. Non seule- ment Netanyahu a reçu une approbation inconditionnelle à sa politique mais les USA ont opéré un virage diplomatique à 180 degrés. Déjà catastro- phique à Gaza et dans les terri- toires occupés la situation n’a cessé d’empirer. Rappels de quelques-unes des étapes de cette descente aux enfers.

Fin 2017 Trump reconnait Jérusalem comme ca- pitale d’Israël. En effa- çant d’un trait de plume 50 ans de diplomatie internationale (et en particulier américaine) qui avait renvoyé le statut de Jérusalem à des négociations entre Israéliens et Palestiniens. Mi-juillet 2017, le parlement israé- lien adopte la loi dite de «l’Etat- nation du peuple juif» qui entérine la dérive ethnique de la politique israélienne en «oubliant» de préci- ser l’égalité entre tous ses habitants sans distinction de religion, en rétrogradant le statut de l’arabe comme langue nationale et qui pour la première fois autorise la création d’entités réservées de droit aux seuls Juifs.

Mi-juillet 2018 les USA décide de suspendre leur contribution à l’orga- nisme de l’ONU chargé des réfugiés palestiniens (UNRWA) confirmant ainsi les pires craintes d’un change- ment complet de stratégie de la diplomatie américaine. Un peu plus tard c’est l’organisme américain USAID qui met fin à son aide à l’au- torité palestinienne. Cette mesure ainsi que la loi ACTA en vigueur depuis fin janvier 2019 aura des conséquences incalculables. Passée relativement inaperçue cette loi permet en fait de poursuivre devant les tribunaux américains toute entité bénéficiant d’une aide améri- caine et soupçonnée de complicité dans des actes de guerre. Très concrètement cela signifie que les forces de sécurité palestinienne sont visées et ne recevront plus de financement américain. Ces forces de sécurité représentent la moitié des fonctionnaires palestiniens soit environ 70 000 personnes. On ima- gine sans peine les répercussions de telles mesures sur l’ensemble de la population palestinienne. Dans la même période les élections israéliennes ont donné lieu à une surenchère entre américains et israéliens en direction des colons et de l’extrême droite israélienne, les uns soutenant l’annexion du Golan les autres promettant d’annexer les colonies de Cisjordanie. Confirmation de ces orientations de plus en plus nettement exprimées il semble, d’après les fuites sans doute organisées, que le projet Kushner pour le Proche Orient ait tout sim- plement enlevé la formule «deux peuples, deux Etats». Si cela est confirmé on aurait alors une situa- tion nouvelle avec la validation par les Américains, d’une annexion pure et simple de la Cisjordanie. Tout laisse craindre une disparition de la question palestinienne des écrans. Le processus d’Oslo est mort et enterré. En réalité on peut se demander s’il n’a jamais été appli- qué. La progression démogra- phique des colons israéliens n’a jamais cessé depuis la signature des accords, même lorsqu’un gel des colonies a été appliqué, très tempo- rairement. Aujourd’hui, des voix de plus en plus nombreuses y compris à gauche se mettent à penser tout haut que la création d’un état palestinien est un objectif définitivement impossible. L’annexion serait alors l’occasion d’un autre combat, celui de l’égalité de tous dans un système qui a aujourd’hui, en Cisjordanie et à Jérusalem-est, toutes les caractéris- tiques de l’apartheid. Face à une situation explosive à Gaza et une corruption endémique en Cisjordanie, les Palestiniens sont plus que jamais un peuple en dan- ger. Tout doit être entrepris pour manifester notre solidarité et en premier lieu faire en sorte que la situation en Palestine ne soit pas passée sous silence.